Israël menace de causer « des dégâts énormes au Liban » en cas d’attaque du Hezb

Le raid israélien sur des positions du Hezbollah lundi soir dans la Békaa, près de la frontière syrienne où transitaient, semble-t-il, des armes pour le parti, continue de susciter des remous sur les scènes locale et internationale. Si le Liban officiel a décidé de déposer plainte contre Israël à l'ONU, le président de la République Michel Sleiman ayant fait cette requête auprès du ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, les suites de l'incident semblent loin d'être terminées. Après la menace du Hezbollah de riposter à l'attaque, plus de 24 heures après le raid, la réponse d'Israël n'a pas tardé à venir.
Hier, le quotidien al-Akhbar, proche du Hezbollah, a rapporté de sources diplomatiques que les forces de la Finul ont transmis au gouvernement libanais un message fort de la part de l'État hébreu, pour l'avertir que le cabinet israélien tiendra pour responsable le gouvernement Salam de toute attaque menée par le Hezbollah à partir du territoire libanais contre Israël. Le Hezbollah étant présent de facto au sein du pouvoir exécutif, l'État hébreu fera de l'armée libanaise et des institutions étatiques les cibles principales lors de toute prochaine guerre, à en croire les responsables israéliens.
Cette information a été confirmée par la chaîne panarabe al-Arabiya qui ajoute que les menaces israéliennes ont été véhiculées via la Finul. Le message indique également que toute attaque du Hezbollan « conduirait à des représailles qui causeraient des dégâts énormes au Liban ». « Il est évident que nous tiendrons le Liban responsable de toute attaque contre Israël provenant de son territoire », a de son côté affirmé le ministre israélien des Affaires stratégiques, Yuval Steinitz, hier, dans un entretien accordé à la Radio-Israël. « C'est le devoir du gouvernement libanais de prévenir toute attaque terroriste contre nous », a-t-il indiqué.

Ghajar, « zone militaire » israélienne
Par ailleurs, Israël a renforcé ses mesures de sécurité aux frontières après les menaces du Hezb. La localité de Ghajar a été déclarée zone militaire. Des patrouilles blindées à l'entrée est du village et ces mouvements ont été accompagnés d'un survol intensif, à moyenne altitude, de l'aviation israélienne au-dessus des hameaux de Chebaa et de Ghajar. Al-Arabiya a également fait état de l'installation de batteries à canons israéliennes de haut calibre dans ce village, divisé en l'an 2000 par la ligne bleue entre sa partie nord appartenant au Liban et sa partie sud se rapportant au Golan syrien occupé par Israël depuis 1967. En 2006, l'armée israélienne avait réoccupé la partie nord de Ghajar, où vivent quelque 1 500 personnes, et la Finul avait appelé l'État hébreu à se retirer du village en vertu de la résolution 1701.
Dans le même cadre, l'État hébreu a par ailleurs affirmé hier que le Hezbollah a déjà acquis des missiles Yakhont, capables d'atteindre des objectifs à plus de 300 km de distance. Des officiers de la marine israélienne l'ont confié hier au journal américain World Tribune, craignant que l'ensemble des cotes israéliennes ne soient à présent menacées par le parti chiite. « Nous sommes prêts à ce genre d'attaques », a pourtant déclaré le commandant de la base navale de Haifa, Eli Sharvit, qui a estimé qu'Israël n'a pas totalement pu réussir à arrêter le transit d'armes de la Syrie vers le Hezb, « qui continue à se doter d'armes stratégiques ». « Le Hezbollah pourrait attaquer aussi les nouvelles infrastructures de gaz naturel à l'est de la Méditerranée », ont ajouté des militaires de l'État hébreu.

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