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À La Une - Liban

Hariri : C'est par la justice que règne la modération

L'ancien Premier ministre libanais a accusé le Hezbollah de "protéger" les assassins de son père, tué dans un attentat-suicide il y a 9 ans.

Dans un discours prononcé vendredi soir à l'occasion de la commémoration du 9e anniversaire de l'assassinat de son père, l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, le chef du Courant du Futur Saad Hariri a appelé les Libanais à la "modération", rejetant les tentatives visant à assimiler son parti aux mouvances extrémistes.

"Nous ne mettrons jamais les intérêts de notre parti au-dessus des intérêts nationaux, a affirmé M. Hariri. Nous avons payé avec le sang le prix de la liberté et de la dignité du Liban". "Nous ne sommes pas de ceux qui favorisent les intérêts des pays étrangers au profit du Liban", a-t-il encore dit en allusion à l'implication du Hezbollah dans la guerre en Syrie.

Le Courant du Futur n'est pas Daech
S'adressant aux jeunes membres du Courant du Futur, M. Hariri les a appelés à "affronter" la violence par le dialogue et l'ouverture. "Nous résisterons aux tentatives destinées à laisser le Liban s'enliser dans un conflit confessionnel", a-t-il ajouté, critiquant "tous ceux qui essaient d'accuser le Courant du Futur et ses partisans d'encourager l'extrémisme et la violence". "Tout comme le Courant du Futur refuse d'être à l'image du Hezbollah, il refuse aussi d'être à l'image des jihadistes de Daech (ou l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL))", a-t-il poursuivi. "Ceux-là veulent déclencher une guerre sans fin entre les musulmans", a encore accusé M. Hariri, assurant que son parti luttera contre les projets de ces mouvements.

(Lire aussi : Rafic Hariri, « l'exemple type de la modération... »)

Le chef du Courant du Futur a par ailleurs accusé le Hezbollah de "protéger" les cinq accusés dans l'assassinat de son père. "Personne n'ose demander des comptes au Hezbollah, pas même l'État", a-t-il ajouté.

"C'est par la justice que règne la modération, a assuré l'ancien Premier ministre. Nous avons toujours appelé à la modération, et maintenant que le procès du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a débuté, c'est la logique de la modération qui a prévalu sur celle de la violence".
Les cinq suspects accusés de l'assassinat de Rafic Hariri sont jugés par contumace, depuis le 16 janvier dernier, pour l'attentat-suicide qui a coûté la vie à Rafic Hariri et à 23 autres personnes, et fait 226 blessés, le 14 février 2005 à Beyrouth.


Le vide présidentiel est inacceptable
Sur le plan politique, Saad Hariri a par ailleurs accusé le puissant parti chiite de refuser les appels au dialogue, affirmant que le mouvement allié de l'Iran et du régime syrien cherche à "imposer" son point de vue sur la scène politique libanaise.

Évoquant la prochaine élection présidentielle, M. Hariri a déclaré que son parti refusait catégoriquement le "vide présidentiel". "Nous considérons que le président maronite est un symbole de la cohabitation entre musulmans et chrétiens au Liban, a-t-il affirmé. Nous réitérons notre attachement à cette cohabitation et refusons toute vacance au poste de l'unique président chrétien dans tout le monde arabe et dans toute la région".

(Lire aussi : Sleiman appelle la classe politique à prendre conscience des dangers)

A la fin de son allocution, retransmise sur grand écran au BIEL, Saad Hariri a salué le président de la Chambre Nabih Berry, "un des piliers de la communauté chiite" au Liban et "bâtisseur de ponts entre les différentes communautés libanaises". "Nous ne n'avons pas le droit d'empêcher les partisans du président syrien Bachar el-Assad de soutenir le régime syrien, tout comme personne ne peut nous empêcher de soutenir l'opposition, a dit M. Hariri. Mais n'est-il pas temps de mettre fin aux combats aux côtés de l'armée syrienne ?"

"La lutte contre le terrorisme nécessite une unité nationale basée sur la Déclaration de Baabda (stipulant la non-ingérence du Liban dans les conflits régionaux) et un contrôle des frontières par l'armée", a ajouté le chef du Courant du Futur.

Toujours pas de gouvernement
Le discours de M. Hariri intervient alors que des obstacles entravent toujours la formation d'un nouveau gouvernement, après onze mois de tractations laborieuses dirigées par le Premier ministre désigné Tammam Salam. L'annonce de la formation d'un nouveau cabinet était attendue vendredi, mais un nouveau retard s'est imposé avec le refus du 8 Mars du nom de l'ancien directeur général des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Achraf Rifi, avancé par le Courant du Futur pour le poste de ministre de l'Intérieur.

Le 8 Mars considère en effet que le général Rifi, connu pour ses positions hostiles au Hezbollah, est une personnalité "inacceptable" à l'Intérieur. La chaîne du Hezbollah, al-Manar, a indiqué que le président du Parlement Nabih Berry avait affirmé au Premier ministre désigné Salam qu'il était "impossible d'accepter le nom proposé pour le portefeuille de l'Intérieur".

Jeudi soir, l'optimisme était pourtant à son paroxysme. Les services de Tammam Salam ayant même convié les journalistes à se rendre ce matin au palais présidentiel de Baabda d'où devait être annoncée la formation du Cabinet.


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commentaires (3)

Il ne faudrait pas, par contre, que cette "MoUdération" vire à la Niaiserie et à la Mollesse tout de mêêême !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

10 h 28, le 15 février 2014

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Commentaires (3)

  • Il ne faudrait pas, par contre, que cette "MoUdération" vire à la Niaiserie et à la Mollesse tout de mêêême !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 28, le 15 février 2014

  • JE DIRAIS : C'EST PAR LA JUSTICE... ET L'ENTENTE... QUE RÈGNERA LA MODÉRATION ! ENCORE FAUT-IL ÊTRE DEUX POUR ADMETTRE LA JUSTICE ET POUR S'ENTENDRE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 25, le 15 février 2014

  • LES SERVICES DE TAMMAM SALAM DOIVENT CONSULTER GEBRAN BASSIL ET NADER HARIRI POUR CAPTER LA BONNE INFORMATION AVANT DE CONVIER LES JOURNALISTES À SE RENDRE AU PALAIS PRÉSIDENTIEL DE BAABDA D'OÙ DEVAIT ÊTRE ANNONCÉE LA FORMATION DU FAMEUX CABINET. CAR MONSIEUR SALAM EST LE DERNIER INFORMÉ SUR LES DERNIÈRES DÉCISIONS PRISES PAR BASSIL ET NADER HARIRI. JE VOIS MAL COMMENT IL VA GOUVERNER NOTRE CHER TAMMAM.

    Gebran Eid

    00 h 25, le 15 février 2014

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