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À La Une - contestation

Ukraine: le Premier ministre démissionne, le Parlement abroge une législation répressive

Européens et Russes se retrouvent à Bruxelles pour discuter de la crise.

Des manifestants contre le gouvernement réunis à la place de l'Indépendance, à Kiev, le 28 janvier 2014. REUTERS/Vasily Fedosenko

Le Premier ministre ukrainien, Mykola Azarov, a annoncé mardi sa démission, tandis le Parlement a abrogé une série de lois répressives pour tenter de régler la crise que traverse l'Ukraine.

"J'ai pris la décision de demander au président (Viktor Ianoukovitch) d'accepter ma démission du poste de Premier ministre, pour créer les conditions supplémentaires d'un compromis politique et d'un règlement pacifique du conflit", a écrit M. Azarov dans un communiqué publié sur le site internet du gouvernement.

"Ce n'est pas la victoire, mais un pas vers la victoire", a aussitôt réagi Vitali Klitschko, l'un des principaux chefs de l'opposition. "Il faut que tous démissionnent. Pas seulement Azarov, mais tout le gouvernement", s'emportait, quant à elle, Véra, une opposante interrogée dans la rue à Kiev. "Depuis l'indépendance de l'Ukraine (1991), et même sous l'URSS, on n'avait jamais battu des enfants et enlevé des gens. On n'imagine ça que dans les cauchemars. Qu'ils démissionnent tous ! ", renchérissait Alina.

 

Au Parlement, réuni depuis la matinée en session extraordinaire, les lois du 16 janvier qui répriment presque toute forme de manifestation, ont été annulées. Elles avaient été fermement dénoncées par les Occidentaux et ont entraîné la radicalisation du mouvement de contestation né du refus du président ukrainien fin novembre de signer un accord de libre-échange avec l'UE, y préférant un rapprochement avec Moscou, ce qui a été vécu par beaucoup comme une trahison.

Cette législation prévoyait des peines allant jusqu'à cinq ans de prison pour le blocage des bâtiments publics et des amendes ou une détention administrative pour les manifestants portant des masques et des casques, comme de nombreux contestataires actuellement à Kiev. Elle punissait par ailleurs de travaux d'intérêt général les auteurs de diffamation sur l'internet, ce qui a été vu comme une forme de censure.

361 députés ont voté l'abrogation de ces lois, deux contre, un résultat accueilli par de nombreux applaudissements dans la salle, où le Parti des régions de Viktor Ianoukovitch est majoritaire.

La séance a ensuite été ajournée jusqu'à 14H00 GMT. Les élus devront alors notamment débattre d'une amnistie des manifestants interpellés pendant les heurts avec la police.

 

Européens et Russes discutent de la crise
Européens et Russes, qui s'accusent mutuellement d'ingérence dans les affaires intérieures de l'Ukraine, se retrouvent parallèlement à Bruxelles pour un bref sommet s'annonçant largement dominé par la situation dans cette ex-république soviétique.

Le président Vladimir Poutine doit s'entretenir avec les principaux responsables de l'UE, dont Catherine Ashton, le numéro un de la diplomatie européenne. Cette dernière partira ensuite pour une visite de 48 heures à Kiev, où elle doit rencontrer le chef de l'Etat ukrainien, ainsi que les dirigeants de l'opposition.

Côté américain, le vice-président Joe Biden a prévenu M. Ianoukovitch, au cours d'une conversation téléphonique, que "décréter l'état d'urgence ou prendre toute autre mesure sécuritaire aussi sévère ne ferait qu'aggraver la situation".

Les négociations entre le président, qui a fait des concessions, et l'opposition s'étaient intensifiées ces derniers jours. Toutefois, Arseni Iatséniouk, chef de file des députés de la formation Patrie de l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko, a formellement refusé lundi soir le poste de Premier ministre que lui avait proposé samedi M. Ianoukovitch.

Quant à l'ancien champion de boxe Vitali Klitschko, il a dénoncé un cadeau "empoisonné" destiné à "diviser l'opposition".

Dans la capitale ukrainienne, dont le centre ressemble de plus en plus à un camp retranché avec ses hautes barricades, le calme était revenu après les incidents, parfois violents, des semaines précédentes. Au ministère de la Justice, occupé de dimanche soir par des opposants radicaux qui l'ont par la suite évacué, deux policiers en civil montaient la garde mardi matin devant l'entrée, a rapporté un journaliste de l'AFP.

Hors de Kiev, le siège de l'administration est occupé par les contestataires dans dix des 25 provinces.

 

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Le Premier ministre ukrainien, Mykola Azarov, a annoncé mardi sa démission, tandis le Parlement a abrogé une série de lois répressives pour tenter de régler la crise que traverse l'Ukraine.
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