Marwan Hamadé doute d’un dénouement rapide de la crise syrienne

Retour de La Haye et avant de rentrer à Beyrouth, le député et ancien ministre Marwan Hamadé a rencontré dans une salle du 15e arrondissement une centaine de Libanais de France pour faire le point de la situation au Liban et dans la région, au lendemain de l'ouverture des audiences du TSL.
Le député du 14 Mars a articulé son intervention autour des derniers développements au Liban et des tentatives de former un nouveau gouvernement, de la signification de l'ouverture des travaux du TSL à La Haye et de l'échéance présidentielle. Avant de répondre aux nombreuses questions de l'assistance.
Sur la situation au pays, M. Hamadé a brossé un tableau sombre rappelant les tragiques développements, notamment l'assassinat de l'ancien ministre Mohammad Chatah, l'attentat de Hermel et les tirs d'obus qui ont visé des localités près de la frontière est du Liban, en particulier Ersal et la reprise des accrochages à Tripoli.
Au sujet du TSL, le député a expliqué ce que seront les prochaines étapes du processus, à savoir l'audition des témoins disponibles, la révélation par la cour d'importants détails sur le rôle joué par chacun des cinq accusés, les séances qui seront consacrées à l'audition des avocats de la défense et d'autres épisodes liés à la marche du procès. Il a estimé que d'ores et déjà, les effets politiques de l'ouverture des travaux du TSL se font sentir et que certains développements sur le terrain le prouvent.
Côté gouvernement, M. Hamadé s'est contenté d'expliquer les raisons de l'optimisme affiché ces derniers jours, depuis la déclaration du président Saad Hariri sur l'acceptation de la participation du Hezbollah au nouveau gouvernement. Il a mis une sourdine lorsque l'efficacité d'une nouvelle équipe ministérielle a été évoquée, à l'heure des questions-réponses. M. Hamadé a surtout affirmé qu'il a pris la décision en tant que député de ne pas accorder sa confiance à un nouveau gouvernement, invitant d'autres parlementaires à suivre son exemple.
Sur la situation régionale et en particulier au sujet de la crise syrienne, les propos de Marwan Hamadé étaient empreints d'une réserve et même d'un certain pessimisme au vu des difficultés qui se dressent encore sur la voie d'une entente, à Genève et même après Genève, sur les moyens d'engager un processus de solution politique en Syrie. Tout en estimant que seule une telle solution pourrait sauver le peuple syrien de la tragédie qu'il vit, et par voie de conséquence calmer le jeu au Liban.