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Économie - Tribune

Liban : La médiocrité des chiffres et des remèdes !

L'année 2013 vient finalement de s'achever et tous nos espoirs et objectifs se tournent désormais vers la nouvelle année 2014. D'après les règles les plus élémentaires de stratégie managériale privée ou publique, il est crucial de s'arrêter et de méditer méticuleusement sur les chiffres, les résultats et les faits concrets de l'année écoulée.


L'objectif principal de cette étude devrait être indiscutablement, d'une part, de prendre des mesures correctives sur les mauvaises performances et les points faibles, et, d'autre part, de capitaliser sur les réussites et les points forts tout en dessinant une stratégie et un plan économique national clair et défini.
Les principaux indicateurs économiques du Liban pour 2013 se sont fait sentir et ont pesé tout au long de l'année écoulée sans relâche sur tous les ménages, les salariés et les entreprises toutes tailles confondues... Nous nous souviendrons sûrement, ainsi sans doute que les prochaines générations à venir, de ces résultats dramatiques et alarmants étalés en toute transparence et objectivité.


La croissance du PIB réel est estimée à 0,7 % en 2013, en baisse de 1,1 % par rapport à 2012, de 1,8 % par rapport à 2011 et de 7 % par rapport à 2010. L'indice de confiance des consommateurs a atteint son niveau le plus bas dans la première moitié de 2013 et s'est maintenu dans ce même abîme dans la seconde moitié de l'année 2013.


La balance de paiements a enregistré un déficit de 1,66 milliard de dollars au cours des 11 premiers mois de 2013. L'afflux de capitaux privés nets vers le Liban est estimé à 2,9 milliards de dollars en 2013, ce qui constitue une baisse de 42 % par rapport aux 5 milliards de dollars en 2012, de 54 % par rapport à l'afflux de 6,3 milliards de dollars en 2011, sans oublier le pic de 12 milliards de dollars en 2009.


Le nombre de touristes entrant au Liban a totalisé 1 162 962 dans les 11 premiers mois de 2013, constituant une diminution de 7,3 % par rapport aux 1 255 091 touristes durant la même période de 2012 et une baisse de 23,7 % par rapport aux 1 525 038 touristes au cours des 11 premiers mois de 2011. Les dépenses totales des touristes au Liban ont diminué de 6 % au cours du troisième trimestre de 2013 comparativement à la même période en 2012. Elles ont chuté de 11 % au cours des neuf premiers mois de 2013 par rapport à la même période en 2012.


Le déficit budgétaire a atteint 3,5 milliards de dollars au cours des 10 premiers mois de 2013 et a augmenté de 31,4 % par rapport aux 2,7 milliards de dollars à la même période de 2012. Le déficit était équivalent à 30,8 % du budget total et des dépenses du Trésor par rapport à 24,8 % des dépenses totales dans les 10 premiers mois de 2012. Le déficit budgétaire devrait s'établir à 10,4 % du PIB en 2013 par rapport à 9 % du PIB en 2012.


La balance primaire a enregistré un déficit global de 313,4 milliards de dollars ou 2,7 % des dépenses par rapport à un excédent de 433,8 milliards de dollars, ou 4 % du total des dépenses pour la même période en 2012. La dette publique brute du Liban a atteint 62,44 milliards de dollars fin octobre 2013, constituant une augmentation de 8,2 % par rapport à fin 2012 et une augmentation de 10,2 % par rapport à fin octobre 2012. Le niveau de la dette publique par rapport au PIB devrait atteindre 143,1 % en 2013 alors que ce ratio était de 136 % en 2012.


Les exportations globales ont baissé de 7 %, soit de 3,8 milliards de dollars, conduisant à un déficit commercial de 15,6 milliards de dollars, donc à une hausse de 2 % par rapport à l'année dernière.
D'autre part, le Liban s'est désormais distingué négativement dans la plupart des classements et notation mondiaux. Le rapport « Doing Business » de la Banque mondiale a classé le pays à la 111e place parmi 189 pays dans le monde et à la 9e place parmi 21 pays arabe en termes d'environnement propice aux affaires. Le classement du Liban a régressé de six points dans ce rapport significatif et a diminué sur les neuf des dix sous-indices des classements en termes de facilité pour mener des affaires.


Le Forum économique mondial a classé le Liban à la 103e place parmi 148 pays et à la 11e place parmi 15 pays arabes sur son Indice global de concurrence pour 2013-2014. Le classement du Liban a diminué de 12 points depuis l'enquête précédente, constituant la septième plus forte baisse à l'échelle mondiale et la plus forte baisse dans le monde arabe.


Le Wall Street Journal a classé en 2013 le Liban à la 91e place parmi 177 pays dans le monde et à la 9e place parmi 15 pays arabes, en nette régression par rapport à l'année précédente. L'indice de transparence internationale pour les perceptions de la corruption 2013 (CPI) a classé le Liban à la 127e place sur 177 pays dans le monde et à la 14e place parmi 20 pays arabes, en recul constant d'une année à une autre.
L'agence de notation Standard & Poor a, quant à elle, baissé la notation souveraine du Liban de « B » à « B- », représentant six points inférieurs au niveau d'investissement et nous craignons une nouvelle dégradation de notre notation en cas de vide au niveau de la présidence en mai 2014.


Ces résultats alarmants et dramatiques n'ont pas l'air d'inquiéter nos responsables politiques, qui ne font qu'accentuer les tensions et divisions partisanes. On ne peut s'empêcher de se demander s'ils sont vraiment conscients de la gravité de cette crise économique et sociale ambiante.
Les réponses « officielles » et « remèdes » proposés à ces chiffres frustrants ont jusqu'alors été des propositions de « formule magique » comme par exemple : 8/8/8... ou 9/9/6... !
Nous savons pertinemment que ces jeux de chiffres sont loin d'être des « antidotes » ou des stratégies de secours mais ne sont malheureusement que des découpages politiques et des répartitions de parts très souvent improductifs !


De leur côté, les chefs d'entreprise libanais ne se laisseront sûrement pas impressionner par ce recul et cette indifférence révoltante mais se battront vaillamment avec conviction et persévérance en comptant sur eux-mêmes comme ils l'ont toujours fait d'ailleurs, afin d'améliorer leurs résultats et leur performance durant l'année à venir, et ce quelque soient les enjeux, les risques et les sacrifices qui se dressent à l'horizon.

 

Président du Rassemblement des dirigeants et chefs d'entreprise libanais (RDCL)

L'année 2013 vient finalement de s'achever et tous nos espoirs et objectifs se tournent désormais vers la nouvelle année 2014. D'après les règles les plus élémentaires de stratégie managériale privée ou publique, il est crucial de s'arrêter et de méditer méticuleusement sur les chiffres, les résultats et les faits concrets de l'année écoulée.
L'objectif principal de cette étude...

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