Les affrontements violents ont continué dimanche à Tripoli entre les quartiers rivaux de Bab el-Tebbané, place forte sunnite favorable à la révolte contre le régime syrien, et de Jabal Mohsen, fief des alaouites acquis au président Bachar el-Assad, dont ils partagent la confession.
Des échanges de tirs nourris étaient signalés dans la nuit entre les deux quartiers, alors que des dizaines d'obus se sont abattus sur plusieurs quartiers de la ville dont Mankoubine, Rifa, Biqar, Souk el-Kameh, Harat el-Baraniya, Mashrou' el-Hariri, el-Amricane et la rue de Syrie.
Tard le soir, une forte explosion a eu lieu dans l'immeuble "el-Halabi" dans le quartier de Jabal Mohsen, provoquant l'effondrement de trois étages.
L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a indiqué que les combats se sont étendus sur plusieurs secteurs proche des quartiers rivaux et que des explosions pouvaient être entendues à plusieurs kilomètres des zones de combats.
L'armée, déployée en force, ripostait à l'origine des tirs. Des balles perdues ont atteint la rue Azmi, artère très fréquentée de Tripoli, selon l'ANI. Au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dimanche dans les combats.
Selon une source de sécurité dans cette principale ville du nord du pays, un tireur embusqué a abattu deux hommes qui circulaient à bord d'un camion dans le quartier sunnite de Bab el-Tebbaneh et un soldat en permission.
Les soldats libanais sont déployés dans ce secteur depuis octobre.
La route reliant la capitale du Liban-Nord au Akkar est toujours impraticable depuis samedi en raison des francs-tireurs.
Le Hezbollah a démenti dans un communiqué diffusé dimanche soir la présence de ses combattants à Tripoli. "Certains médias libanais ont publié des informations concernant la présence de combattants et d'experts militaires du Hezbollah à Jabal Mohsen. Il s'agit d'allégations fausses et infondées", pouvait-on lire dans le communiqué.
"Le Hezbollah a toujours demandé que l'État et les autorités assument leurs responsabilités afin de protéger les Libanais. Le Hezbollah assure que seule une solution politique peut mettre fin aux combats à Tripoli".
Le patriarche maronite, Béchara Raï, a condamné dimanche la reprise des affrontements à Tripoli, soulignant la gravité de tels heurts et leur impact sur tout le Liban.
Le patriarche maronite, Béchara Raï, a condamné dimanche la reprise des affrontements à Tripoli, soulignant la gravité de tels heurts et leur impact sur tout le Liban. - See more at: http://www.lorientlejour.com/article/845040/rai-condamne-la-reprise-des-affrontements-a-tripoli.html#sthash.L6uozeQs.dpuf
Depuis la reprise des violences samedi, au moins neuf personnes ont été tuées et 43 blessées dans ces affrontements à caractère confessionnel qui opposent les deux quartiers rivaux. Dans la nuit de samedi à dimanche, l'intensité des combats a atteint un pic avant de diminuer et reprendre de plus belle dimanche matin.
Dimanche à l'aube, l’armée a arrêté plusieurs suspects dans le marché de Tripoli, où elle a procédé à la perquisition du magasin de Hatem al-Jazarli. Ils sont soupçonnés d’avoir ouvert le feu contre les soldats. Des manifestations ont eu lieu pour réclamer leur libération.
La deuxième plus grande ville du Liban est régulièrement le théâtre de flambées de violences qui touchent notamment Bab el-Tebbané et Jabal Mohsen.
(Lire aussi : À Tripoli, la chasse... à « l'homme alaouite » a commencé)
Parmi les personnes tuées durant les affrontements de samedi figurent un adolescent de 15 ans, Omar al-Hasmawi, et un homme d'une trentaine d'années, Jihad Merab, a déclaré une source de sécurité à l'AFP.
L'adolescent a été tué dans une école proche de Bab el-Tebbané. Après son décès, l'armée a évacué l'école Loqman, et les autres établissements scolaires de la ville ont fermé leurs portes pour la journée.
L'armée a fait état de sept soldats blessés dans ces échanges de tirs, alors qu'elle est déployée dans le secteur pour tenter de séparer les belligérants et d'apaiser les tensions. Un habitant de Jabal Mohsen a en outre été blessé par des tirs samedi matin alors qu'il passait dans un secteur sunnite.
Les tensions se sont aggravées dans la ville depuis jeudi, après que des drapeaux syriens ont été hissés à Jabal Mohsen, qui surplombe Bab el-Tebbané. En réponse, des drapeaux de la rébellion syrienne y ont été hissés.
Le jour même, des hommes armés ont blessé par balles quatre ouvriers de confession alaouite qui rentraient à pied chez eux après leur journée de travail, suscitant la colère dans les milieux alaouites.
La population de Tripoli est composée à 80% de sunnite et 11% d'alaouites. La ville a été frappée en août par un double attentat à la voiture piégée qui a fait 45 morts.
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Des échanges de tirs nourris étaient signalés dans la nuit entre les deux quartiers, alors que...
commentaires (3)
Tout le monde se souvient qu'au moment de l'indépendance,les notables tripolitains ont envoyé une délégation à l'assemblée constituante syrienne pour demander leur rattachement à la Syrie...que les mêmes ont attaqué violemment la république libanaise au moment de la défunte(et stupide) RAU...que les mêmes se sont alliés,à la vie à la mort avec les palestiniens au moment de la guerre dite civile...alors aujourd'hui leurs protestations de "libanité " me font bien rigoler...hypocrites!
GEDEON Christian
18 h 33, le 01 décembre 2013