une occasion pour lui de revenir sur ses constantes, de rappeler la solidité de ses choix politiques et de mettre des points sur bien des « i ».
Le général Rifi a ainsi répété à plusieurs reprises que c’est du projet syro-iranien d’hégémonie sur le Liban, « qui a commencé à être appliqué dès 2004 », que découlent les incidents de Tripoli. « Ce projet, hélas, est toujours en cours d’exécution : il est réapparu au moment de la chute inédite du gouvernement Hariri. Mais je suis persuadé qu’il est voué à l’échec : le Hezbollah ne bénéficie plus du tout d’un consensus national, on dirait que c’est désormais un poisson qui veut vivre hors de l’eau », a-t-il dit. Jugeant que son secrétaire général Hassan Nasrallah « est en train de se suicider en Syrie », M. Rifi a estimé que ceux qui parlent de victoires du parti de Dieu en Syrie sont mus par « l’affectif et le populisme ».
Le général Rifi a qualifié de « grand mensonge » le fait que Nagib Mikati ait démissionné parce que le gouvernement ne voulait pas proroger son mandat à la tête des FSI. « En ce moment, nous ne sommes pas en contact », a-t-il révélé.
Pressé de commenter les accusations selon lesquelles il aurait fondé une milice, il a répondu : « Je suis le fils de l’État et des institutions, l’antithèse naturelle des milices », a-t-il affirmé, évoquant une campagne orchestrée par le 8 Mars et ses médias et démentant la présence d’éléments des Marada dans les combats de Tripoli. « Si j’avais été encore en poste, j’aurais été ramener Ali Eid de chez lui pour qu’il soit interrogé par la justice. Les services de renseignements ont les preuves de son implication dans les incidents de Tripoli et l’État doit assumer ses missions, et si la Syrie s’en mêle, les Nations unies sont là pour arrêter tout cela », a-t-il encore dit.
Achraf Rifi a également révélé qu’aux derniers jours de son mandat, le Hezbollah a essayé de marchander avec lui, de voter pour la prorogation de son mandat en contrepartie de l’abandon de l’affaire Mahmoud Hayek, accusé de tentative d’assassinat du député Boutros Harb. « J’ai naturellement refusé », a-t-il précisé, qualifiant par ailleurs sa relation avec le président de la Chambre Nabih Berry d’ « excellente ». Idem avec Tammam Salam et surtout avec Walid Joumblatt. « Je tiens à ma relation qui est particulièrement excellente » avec le chef du PSP, a-t-il tenu à affirmer. « Je suis conscient du litige politique entre lui et Saad Hariri en ce moment, mais le contact est maintenu, même faiblement. Si je peux jouer les go-between entre eux, je suis prêt », a-t-il assuré.
UN VÉRITABLE HOMME D’ÉTAT CE RIFI.
08 h 53, le 09 novembre 2013