Réfugiés syriens : Valérie Trierweiler appelle à une action urgente

« Les enfants constituent aujourd’hui la grande majorité des habitants du camp, et beaucoup ne vont pas à l’école » : tel est le constat plein d’amertume qu’a fait la compagne du président François Hollande, Mme ValérieTrierweiler, lors d’une tournée qu’elle a effectuée hier dans le camp de Dalhamiyé, dans la Békaa, où vivent quelques milliers de réfugiés syriens sous des tentes de fortune.

« Je suis forcément bouleversée en voyant la situation de ces réfugiés, de ces enfants et de tous ces gens dont l’unique aspiration est de rentrer chez eux. Personne ne souhaite rester dans un camp de réfugiés. Ils manquent de tout et surtout d’être loin de chez eux. Ils sont déracinés, leurs enfants sont déstructurés, ne peuvent pas aller à l’école. C’est bouleversant de voir à quel point ils sont perdus, et ils n’ont même pas une idée de quand ils retourneront là-bas. Ce sera une génération sacrifiée si on n’agit pas maintenant, et il est temps d’agir », a lancé à la presse la Première dame de France, entourée du ministre des Affaires sociales Waël Abou Faour, de M. Jean-Paul Cavalieri, directeur adjoint du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), et de l’ambassadeur de France Patrice Paoli.

« Nous sommes à l’approche des tempêtes et de la pluie, et nous avons besoin de transporter ces gens de ces camps sauvages à de meilleurs logements », a indiqué de son côté M. Abou Faour, rappelant que le Liban attendait toujours « la décision politique et financière » de la communauté internationale pour lui venir en aide.

Le Liban accueille actuellement quelque 800 000 réfugiés syriens fuyant les combats dans leur pays.

« Nous sommes fatigués, nous sommes des étrangers ici. Nous voulons que le sang arrête de couler en Syrie. Nous ne voulons pas d’aide, nous voulons seulement rentrer dans notre pays », a expliqué à l’AFP Chouaa el-Mohsen, originaire de Homs, dans le centre de la Syrie.

La compagne du président Hollande a été accueillie aux cris de « Bienvenue chez nous », « Bienvenue, Valérie », en arabe et en français. Au cours de sa visite dans ce camp poussiéreux, Mme Trierweiler a salué des femmes et des enfants, et pris dans ses bras un bébé qui venait d’être mis au monde.

Auparavant, la Première dame de France avait visité le centre Caritas de Zahlé, qui se spécialise dans l’aide apportée aux étrangers.

Arrivée lundi à Beyrouth, Mme Trierweiler a également visité une école publique accueillant des enfants syriens à Jisr el-Wati, le Collège de l’Uruguay, qui compte quelque 550 enfants syriens. Elle se trouvait en compagnie du ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Hassan Diab, et du directeur général du ministère, Fadi Yarak. M. Diab a précisé que le gouvernement a adopté la politique de « portes ouvertes » avec les enfants de réfugiés syriens au Liban. Il a précisé que ces élèves ont été divisés en trois groupes, 45 000 intégrés dans les cours du matin, environ 40 000 qui commenceront bientôt des cours l’après-midi, et quelque 100 000 qui seront intégrés dans un cursus non conventionnel. Mme Trierweiler a rendu hommage aux aides apportées par la communauté internationale aux réfugiés syriens au Liban, la France figurant parmi ces pays donateurs.

Hier, elle a également visité une exposition au profit des enfants syriens, avant de se rendre au 20e Salon du livre francophone de Beyrouth, troisième Salon littéraire francophone au monde après ceux de Paris et de Montréal.
Dans la soirée, elle a rencontré des ONG françaises et libanaises qui apportent leur aide pour l’accueil des réfugiés syriens.

Accueillie par Wafa’ Sleiman
Par ailleurs, Mme Trierweiler a été reçue hier par l’épouse du chef de l’État Wafa’ Sleiman au palais présidentiel de Baabda. Au cours de l’entretien, Mme Sleiman s’est enquise des objectifs de la visite de Mme Trierweiler, ainsi que de ses activités culturelles et sociales en France, particulièrement son intérêt pour la femme et l’enfant dans les différents domaines, notamment leur situation au sein de populations déplacées.

Mme Sleiman a également exposé ses propres activités au Liban, surtout dans le cadre de la défense des droits des femmes et des enfants. Elle a ensuite donné un déjeuner en l’honneur de la Première dame de France, auquel étaient conviées de nombreuses épouses d’hommes politiques, notamment Mmes Randa Berry, May Mikati, Nora Joumblatt, Lama Salam et Maha Makari, ainsi que le ministre des Affaires sociales Waël Abou Faour, la chef de la Délégation de l’Union européenne Angelina Eichhorst, l’ambassadeur de France Patrice Paoli et son épouse, et d’autres personnalités.

Après le déjeuner, Mme Sleiman a accompagné Mme Trierweiler dans une tournée au Centre pour la santé cardio-vasculaire des femmes, relevant de l’association Yadouna, fondée par la Première dame. Au cours de la visite, Mme Sleiman a expliqué à Mme Trierweiler la nature du travail de l’association et les services offerts aux femmes afin de leur assurer une meilleure prévention et de meilleurs soins contre les problèmes du cœur. L’association se soucie également de la détection précoce et des recherches sur le sujet.

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