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Moyen Orient et Monde - Turquie

Inauguration d’un tunnel sous le Bosphore, reliant l’Asie à l’Europe

Les détracteurs d’Erdogan l’accusent d’avoir précipité la cérémonie dans la perspective des élections municipales de mars 2014.

Le Premier ministre Erdogan (troisième à partir de la droite), accompagné du chef du gouvernement japonais Shinzo Abe (droite), et du président Abdullah Gül (assis). Murad Sezer/Reuters

La Turquie a inauguré en grande pompe hier, le jour du 90e anniversaire de la République, le premier tunnel ferroviaire sous le Bosphore, reliant les rives asiatique et européenne d’Istanbul. Baptisé le « chantier du siècle », après neuf ans d’attente, le Marmaray, un tunnel de 14 km dont une portion immergée de 1 400 m, relie désormais en quatre minutes seulement les deux continents séparés par le détroit du Bosphore dans la mer de Marmara.


« Marmaray qui était un rêve pendant 150 ans est finalement devenu une réalité », a déclaré le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan devant une foule compacte de plusieurs milliers de Stambouliotes venus l’acclamer sur la place d’Üsküdar, située sur la partie asiatique d’Istanbul. Une prière a été lue par le premier mufti de Turquie avant la mise en service du tunnel. M. Erdogan, un ancien maire d’Istanbul et très impliqué dans le projet géant, l’a qualifié de « perle et chef-d’œuvre d’architecture et d’ingénierie » devant une myriade de caméras. « Marmaray est un projet de paix et de solidarité qui pourra relier Pékin à Londres », s’est encore félicité M. Erdogan dont des portraits géants étaient affichés avec celui du fondateur de la République Mustafa Kemal Atatürk.


M. Erdogan et ses nombreux invités ont été les passagers du premier train intercontinental. Marmaray figure parmi ses mégaprojets urbains souvent contestés qui ont nourri la fronde antigouvernementale de juin. M. Erdogan était notamment accompagné, lors de l’inauguration, par le chef de l’État Abdullah Gül et le chef du gouvernement japonais Shinzo Abe, principal pourvoyeur de fonds du projet.


Le projet a pour objectif de fluidifier le trafic intercontinental, sur un trajet effectué quotidiennement par plusieurs millions de Stambouliotes. L’idée de percer un tunnel sous le Bosphore remonte à loin et a été évoquée pour la première fois en 1860 par un sultan ottoman, Abdulmedjid. Le tunnel, formé d’un double tube, et immergé à 62 m sous le lit du Bosphore, est aujourd’hui enfin achevé. Dans cette région à forte activité sismique, il est censé pouvoir résister à des séismes d’une magnitude de 9 sur l’échelle ouverte de Richter.

 

Avec cet ouvrage, à terme relié à 75 km de voies ferrées nouvelles, les autorités veulent réduire les inconvénients auxquels doivent faire face les 2 millions de Stambouliotes qui, chaque jour, traversent le Bosphore sur ses deux ponts, toujours saturés. Marmaray ne sera cependant pas opérationnel à 100 % immédiatement. Il faudra attendre encore 2016 pour que le chantier soit entièrement terminé. Les détracteurs d’Erdogan l’accusent d’avoir précipité l’inauguration dans la perspective des élections municipales de mars 2014.


Au moment de la cérémonie d’inauguration, à 15 km de là, dans le quartier européen de Beyoglu, la police a dispersé en faisant usage de gaz lacrymogène un rassemblement de plusieurs milliers d’opposants au régime d’Erdogan et procédé à des interpellations, selon un photographe de l’AFP.

 

 

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La Turquie a inauguré en grande pompe hier, le jour du 90e anniversaire de la République, le premier tunnel ferroviaire sous le Bosphore, reliant les rives asiatique et européenne d’Istanbul. Baptisé le « chantier du siècle », après neuf ans d’attente, le Marmaray, un tunnel de 14 km dont une portion immergée de 1 400 m, relie désormais en quatre minutes seulement les deux...

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