La police est intervenue samedi soir à Istanbul pour disperser un millier de manifestants qui se rassemblaient autour du parc Gezi, bastion de la fronde antigouvernementale qui a agité la Turquie au mois de juin, pour assister au mariage de deux manifestants, a constaté un photographe de l'AFP.
Les forces de l'ordre ont fait usage de canons à eau et de bâtons pour repousser les manifestants, dans les ruelles du quartier de Beyoglu, qui jouxte la place Taksim qui abrite le parc Gezi.
Les manifestants entendaient assister au mariage d'un jeune couple qui s'est connu lors du mouvement de contestation sans précédent et qui a décidé de se marier sur la place emblématique, la "love story de la fronde", selon la presse.
Nuray et Özgür se dirigeant vers l'emblématique parc. Photo diffusée par @zeynep sur Twitter
Selon le site hurriyetdailynews.com, le couple, Nuray et Özgür, avaient annoncé sur les réseaux sociaux qu'ils célèbreront leur mariage samedi dans le parc.
Interdit au public depuis son évacuation manu militari le 15 juin dernier, le parc Gezi a été rouvert il y a dix jours, mais les manifestations y restent interdites.
Nuray, une infirmière, et Özgür, un ancien étudiant en médecine, se sont rencontrés lors des manifestations. Nuray avait transformé sa maison en une infirmerie afin de traiter les manifestants blessés.
Le 31 mai, la police turque était violemment intervenue pour évacuer quelques centaines de militants écologistes du parc Gezi qui s'opposaient à l'arrachage de ses arbres dans le cadre d'un projet urbain.
Ce projet est défendu par le Premier ministre et ancien maire d'Istanbul Recep Tayyip Erdogan.
Les manifestants évacués à coups de canon à eau. Bulent Kilic/AFP
La violence de cette intervention avait suscité la colère de nombreux Turcs et transformé le mouvement de défense du parc Gezi en un vaste mouvement de protestation politique contre le gouvernement islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002, qui ont fait 5 morts.
Selon des estimations de la police, environ 2,5 millions de personnes sont descendues dans la rue dans près de 80 villes pendant trois semaines pour exiger la démission de M. Erdogan, accusé de dérive autoritaire et de vouloir "islamiser" la société turque.
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commentaires (6)
Il y a une Roche Tarpéienne à Istamboul ?Si oui,M. Erdo est debout juste au bord...Il ne va pas tarder à faire le saultan de l'ange...Bye ,bye...et il n'est vraiment pas chok güzel,ce succédané de calife ...l'ersatz va finir dissous dans la volonté populaire...avec trois sucres,svp!
GEDEON Christian
11 h 38, le 22 juillet 2013