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À La Une - Sécurité

Tripoli, 3e : les deux camps ne décolèrent pas

« Le véritable but de la reprise des violences est de détourner l’attention du réseau terroriste lié au régime syrien, qui a perpétré les deux attentats de Tripoli », affirme la Rencontre islamique réunie hier. Le Parti arabe démocratique dément, quant à lui, sa participation aux combats.

La violence sporadique n'empêche pas les enfants de profiter des moments d'accalmie. Photo Naïm Assafiri

La reprise des violences dans l’après-midi d’hier entre les deux quartiers de Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen a ébranlé le calme qui avait prévalu dans la matinée, après une nuit de violences marquée par l’usage de roquettes, de mortiers et de grenades, au niveau des axes d’affrontements traditionnels (la rue de Syrie, Baal Darawiche, Rifa, Machrou’ Saroukhiyé, Amircan, Baqqar, Tallat Amri, Mankoubine et les environs de la mosquée Nasiri). À l’aube, les accrochages s’étaient intensifiés avant de s’interrompre temporairement. L’un des bâtiments situé sur l’axe du bazar de Malloulé à Jabal Mohsen a pris feu à cause des échanges de tirs.


Le calme fragile rétabli dans la matinée a dégénéré dans l’après-midi, où c’est le même scénario, désormais prévisible, qui s’est répété sur le terrain, avec un nouveau bilan de victimes : un mort (Daniel Mohammad Ahmad) et 25 blessés, dont quatre militaires (Abbas Moustapha, Mahmoud Bardo, Hassan al-Asmar et Mohammad Ayoub). Un bus transportant des élèves dans la région de Rifa a essuyé des tirs, faisant deux blessés de la famille al-Bahri. Au total, les violences secouant depuis lundi soir la ville du Nord auront fait deux morts et plus de trente blessés, selon un responsable des forces de sécurité cité par l’AFP.


En outre, l’armée s’est chargée de répliquer aux sources des tirs, alors que des blindés patrouillaient dans la rue de Syrie jusqu’aux entrées respectives des deux quartiers chauds. Des unités venues en renfort ont été déployées au niveau du rond-point Abou Ali, avant de se positionner sur les lignes de démarcation entre Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen. Progressivement, les tirs ont baissé en intensité, laissant place aux tirs intermittents des tireurs embusqués. Le rétablissement d’un « calme précaire » a été enfin annoncé en début de soirée hier. Le trafic a été presque paralysé, tandis que la plupart des écoles et des universités ont fermé leurs portes. Comme à l’accoutumée également, des dizaines de véhicules et de citoyens à pied ont fui les accrochages jusqu’à Denniyé, alors que les entrées de la ville ont été bloquées aux niveaux de Kobbé, Mankoubine et Beddaoui, à cause de la présence de francs-tireurs.

 


Appel au président de la République
Au niveau politique, les notables de Bab el-Tebbaneh et de Jabal Mohsen ont tous deux déclaré qu’ils s’en remettaient aux forces militaires et sécuritaires déployées sur les lieux. La conférence de presse du chef du Parti arabe démocrate Rifaat Ali Eid, accompagnée d’un déploiement militaire remarqué près de son domicile, a coïncidé avec la réunion de la Rencontre nationale islamique au domicile du député Mohammad Kabbara. Les participants ont exhorté le président de la République de « prendre les mesures strictes susceptibles de mettre un terme immédiatement aux agressions menées par la caserne de (Bachar) el-Assad à Jabal Mohsen contre les habitants de Tripoli ». Dans son communiqué, la Rencontre islamique a dénoncé sans détour « le véritable objectif de la reprise des violences, qui est celui de détourner l’attention du réseau terroriste lié au régime syrien et qui a exécuté les deux attentats des mosquées al-Taqwa et as-Salam et continuent de menacer les Tripolitains ».

 


Mise en garde de Rifaat Ali Eid
De son côté, Rifaat Ali Eid a démenti tout propos sur l’implication de son parti dans les accrochages. « Nous avons donné l’ordre à nos partisans de ne pas y prendre part. Mais ce sont des habitants qui agissent à titre personnel », a-t-il indiqué à l’agence d’information al-Markaziya. Il a rappelé avoir mis en garde dans une précédente conférence de presse contre le risque que Tripoli s’enflamme à l’heure où s’engage la bataille de Kalamoun en Syrie. « C’est justement ce qui s’est passé et les tensions risquent d’atteindre la Békaa », a-t-il averti.
Entre-temps, les habitants de Tripoli continuent de critiquer le plan de sécurité et surtout la méthode adoptée lors de sa mise en œuvre. « À quoi bon ériger des barrages à l’entrée de la ville ? Qu’ils aillent là où personne ne peut entrer, là où des victimes tombent sans être vues », a lancé un des habitants interrogé par la LBCI.
En soirée, les accrochages reprenaient de plus belle...

 

 

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