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À La Une - Liban

Après 514 jours de captivité, les pèlerins chiites enfin de retour au Liban

Les deux pilotes turcs enlevés à Beyrouth ont été libérés et rapatriés en Turquie.

Les pèlerins libanais et le directeur général de la Sûreté générale à l'aéroport Sabiha, en Turquie, le 19 octobre 2013. Les neuf pèlerins chiites ont été libérés vendredi, ils avaient été enlevés en Syrie en mai 2012. Photo ANI

Fatigués, mais heureux... Au lendemain de leur libération, les neuf pèlerins libanais chiites enlevés en Syrie le 22 mai 2012 sont arrivés au Liban, samedi vers 22h45, un retour qui marque la fin d'une prise d'otage de 514 jours.

Leurs proches étaient à l'aéroport de Beyrouth où les ex-otages ont été accueillis dans un mélange d'embrassades, de cris et de larmes de joie.

 

"Nous avons vécu les pires moments de notre vie (...) Nos ravisseurs (des rebelles syriens, ndlr) ne nous ont pas respectés, ils nous ont mal traités", a déclaré Ali Zogheib, un des pèlerins enlevés en Syrie, à son arrivée à l’aéroport de Beyrouth. "Ils (les ravisseurs, ndlr) ont même placé une bombe dans notre cellule à un moment", a renchéri un de ses compagnons d'infortune.

 

Cheikh Ali, un autre pèlerin, a, pour sa part, regretté l'inaction du Hezbollah après l'enlèvement. "Nos proches et nos parents étaient seuls, notre communauté (chiite, ndlr) n'a pas manifesté en force", a accusé cet homme, marchant avec des béquilles. "Nous étions (détenus) dans une petite salle sans fenêtres, pendant de longues périodes", a déclaré un autre pèlerin, qui a assuré qu'aucune rançon n'a été versée. Un autre ex-otage a affirmé qu’ils étaient détenus non loin de la frontière turque.

 

"Pour que notre joie soit complète, nous souhaitons la libération des deux évêques enlevés en Syrie", a par ailleurs souligné Hassan Hammoud, un autre pèlerin. On est toujours sans nouvelles de Mgr Boulos Yazigi et de Mgr Yohanna Ibrahim, deux évêques orthodoxes enlevés le 22 avril près d’Alep.

 

 

L'attente des familles

"Nous attendons ce moment depuis des mois", avait lancé une jeune femme, interrogée par la chaîne de télévision LBC, avant l'arrivée des ex-otages. "Nous remercions tous ceux qui ont travaillé pour que nos parents soient libérés", a renchéri une autre femme.

Dans la banlieue-sud de Beyrouth, des centaines de personnes étaient également rassemblées pour célébrer le retour des ex-otages. Certains brandissaient le drapeau du Liban, d'autres du Hezbollah en scandant "Merci Nasrallah !", en référence au secrétaire général du parti chiite.

 

A l'aéroport de Beyrouth, le pouvoir était représenté notamment par le ministre de l'Intérieur sortant, Marwan Charbel et son homologue aux Affaires étrangères, Adnane Mansour.

"C'est une joie nationale", s'est exclamé ce dernier peu avant l'atterrissage de l'avion transportant les ex-otages. "Nous remercions tous ceux qui ont participé aux négociations pour la libération de nos compatriotes", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre sortant Nagib Mikati a également fait part de sa joie en cette occasion. "C'est la fin heureuse de ce dossier humanitaire douloureux, pour les Libanais et surtout pour les ex-otages et leurs proches", a-t-il dit dans un communiqué diffusé par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). M. Mikati avait chargé Marwan Charbel de le représenter lors de l'accueil des pèlerins. Une délégation du Hezbollah et du mouvement Amal dirigée par le ministre d’État Ali Kanso et le député Ghazi Zaaiter, était également à l'aéroport.

Les pèlerins chiites sont arrivés à bord d'un avion privé qatari en provenance de Turquie. L'appareil s'est posé vers 22h45. Prévu initialement à 19h, l'avion a été retardé pour des raisons techniques, a indiqué le directeur général de la Sûreté générale, Abbas ibrahim. Ce dernier et le chef de la diplomatie qatarie, Khaled al-Attiya, accompagnaient les pèlerins pour ce vol entre la Turquie et le Liban.

Onze Libanais avaient été enlevés en mai 2012 dans la province d'Alep (nord), alors qu'ils revenaient d'un pèlerinage en Iran. Deux d'entre eux avaient été libérés il y a quelques mois. Malgré les démentis des familles, les ravisseurs les accusaient d'appartenir au Hezbollah, le parti chiite libanais qui combat en Syrie les insurgés aux côtés du régime de Bachar el-Assad.

 

 

Pilotes turcs

En représailles à l'enlèvement des pèlerins, leurs proches avaient, à plusieurs reprises, coupé la route de l'aéroport et menacé de s'en prendre aux intérêts turcs au Liban. En août dernier, deux pilotes turcs de la Turkish Airlines avaient été enlevés à Beyrouth, les ravisseurs voulant pousser Ankara, un des principaux soutiens de la rébellion syrienne, à faire pression sur les insurgés pour libérer les otages libanais.

Vers 20h samedi, l'Agence nationale d'information (ANI, officielle) a indiqué que les deux pilotes turcs avaient été libérés et remis aux autorités libanaises. Un peu plus tard, ils se sont envolés à bord d'un avion de Qatar Airways pour la Turquie. Quasiment au même moment, l'avion des pèlerins libanais quittait la Turquie. Les pilotes ont été accueillis à Istanbul par le Premier ministre Recep Tayyip erdogan.

 

L'annonce de la libération des Libanais a été faite vendredi soir par le chef de la diplomatie qatarie Khaled al-Attiya, qui a assuré qu'une médiation de son pays, autre soutien de la rébellion syrienne, avait abouti à cet heureux dénouement.

 

Cette affaire aux multiples acteurs illustre la complexité du conflit qui ravage la Syrie depuis plus de deux ans et demi et ses retombées sur les pays voisins.

 

C'est un groupe rebelle syrien se faisant appeler "Brigade de la tempête du Nord à Aazaz" qui a revendiqué l’enlèvement des onze Libanais. En mai dernier, il avait exigé la libération de plusieurs détenues dans les prisons syriennes en échange de la libération des pèlerins. Le 19 juillet, Damas avait accepté de libérer 43 femmes dont les noms figuraient sur une liste qui avait été précédemment remise par la Turquie aux autorités libanaises.

 

Samedi, Marwan Charbel avait indiqué que les pèlerins chiites ne seront remis aux autorités libanaises que lorsque celles-ci auraient obtenu du régime syrien qu'il libère près de 200 autres prisonniers de ses geôles. "Il y aura concomitance entre la remise des otages libanais et celle des prisonniers syriens", avait indiqué le ministre Charbel.

Samedi soir, il n'y avait pas d'indication sur un éventuel élargissement de prisonniers en Syrie.

 

 

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Pour mémoire

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commentaires (4)

WELLCOME HOME POUR LES OTAGES LIBANAIS. UN JOUR ON SAURA AUSSI LES CONCESSIONS...

SAKR LOUBNAN

12 h 22, le 20 octobre 2013

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Commentaires (4)

  • WELLCOME HOME POUR LES OTAGES LIBANAIS. UN JOUR ON SAURA AUSSI LES CONCESSIONS...

    SAKR LOUBNAN

    12 h 22, le 20 octobre 2013

  • A la bonne heure ! Qu'ils soient heureux avec leurs familles. Loin des clowneries de certaines figures à propos de leur cas.

    Halim Abou Chacra

    04 h 47, le 20 octobre 2013

  • Grand soulagement... mais surtout une nouvel victoire pour notre pays qui trouve en sein des grands homme et une volonté d'acier; volonté qui ne peut mener qu'à la victoire.. comme celle de l'heureuse libération de nos compatriotes des griffes des apprentis tueurs et terroristes qui sont utilisés/manipulés par les obscurantistes arabes, les sionistes et les pro-sionistes en occident avec à leur tête la honteuse et inadéquate politique extérieur de la France .. Yir7am trabèk ya de Gaulle, grand résistant de votre époque qui avait compris le sens de la résistance des pays et leurs droits de se débarrasser de l'injuste suprématie des plus forts et des plus injustes.

    Ali Farhat

    01 h 38, le 20 octobre 2013

  • Pas plus tard qu'hier je disais que cette liberation ( une de plus ) allait faire des heureux bien sur mais aussi des enrages verdatres , gardons nous d'etre triomphalistes debordants , mais si les ob-obs primitifs et retrogrades ne veulent pas voir un monde qui bouge dans le sens du changement profitable aux resistances libre a eux , mais nous mettre le qatar a toutes les sauces ca fait un peu desuet .Bon retour au bercail compatriotes libanais , vos combattants ne sont pas morts pour rien , NON !

    Jaber Kamel

    13 h 55, le 19 octobre 2013

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