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À La Une - Éclairage

Pas de déblocage politique en vue, mais un parapluie antiguerre international

Ce qui était jusqu’à hier une rumeur est désormais une information confirmée. Le président iranien, cheikh Hassan Rohani, ne se rendra pas en Arabie saoudite à l’occasion de la fête de l’Adha et ne rencontrera pas ainsi le roi Abdallah. Le vice-ministre des Affaires étrangères iranien, Hussein Amir Abdellahyane, l’avait déclaré il y a quelques jours en précisant que l’emploi du temps du président iranien est trop chargé et il ne peut pas se dégager à cette période. Mais l’information attendait une confirmation officielle d’autant qu’elle concerne une rencontre à haut niveau et qu’un événement de cette importance ne peut pas être confirmé ou infirmé par un haut fonctionnaire.

 

En réalité, sur le plan officiel, c’est toujours le silence total, mais une source proche de l’ambassade d’Iran à Beyrouth a affirmé que cette visite n’est pas envisagée pour l’instant, car le président Hassan Rohani n’a pas reçu une invitation officielle de la part de son homologue saoudien. Des informations véhiculées dans la presse avaient fait état de l’intention du roi Abdallah d’adresser une invitation au président iranien en Arabie pour la fête de l’Adha, mais elles ne se sont jamais concrétisées par une invitation officielle. La source proche de l’ambassade d’Iran précise que Hassan Rohani qui n’a cessé depuis son élection à la présidence de la République islamique de faire des ouvertures en direction de l’Arabie n’a reçu aucune réponse positive concrète. Par conséquent, il ne peut donc pas aller plus loin, les relations entre les deux pays ne pouvant pas s’améliorer si une des parties fait des efforts et l’autre pas. La source poursuit en précisant : si l’Arabie veut réellement établir un rapprochement avec l’Iran, elle doit adresser une invitation officielle au président Hassan Rohani. Sinon, le statu quo actuel risque de se prolonger sur fond de déclarations diplomatiques positives. Pourtant, selon la même source, les sujets à discuter entre les dirigeants des deux pays sont nombreux à l’heure actuelle et le Liban ne pourrait que bénéficier d’un tel rapprochement s’il se produit.

 

Par contre, le fait que le sommet annoncé par la presse n’ait pas lieu montre que de la part du royaume wahhabite, il n’y a pour l’instant aucune intention de déblocage réel, les Saoudiens espérant encore pouvoir entraver le rapprochement irano-américain, qui en est d’ailleurs à ses premiers balbutiements, et bloquer l’accord russo-américain sur les armes chimiques syriennes. Au Liban, cela signifie que les espoirs placés sur la visite du chef du bloc parlementaire du Futur, Fouad Siniora, au président de la Chambre, Nabih Berry, devraient s’évaporer rapidement. D’autant que des sources proches de Aïn el-Tiné précisent que la première visite a eu lieu en concomitance avec l’annonce de la conclusion de l’accord russo-américain et elle s’inscrivait dans le cadre d’une volonté de la part de Siniora de tâter le terrain et de sonder les nouvelles perspectives régionales.

 

Mais désormais, il est clair, face au refus de l’Arabie de se lancer dans des négociations avec l’Iran sur les dossiers en suspens, que Siniora et le courant du Futur qu’il représente ne peuvent pas aller loin dans les concessions sur le plan de la formation du gouvernement. D’ailleurs, jeudi, le député Ahmad Fatfat s’est empressé de préciser que le courant du Futur maintient toutes ses conditions pour la formation du gouvernement et que c’est ce que l’ancien Premier ministre Fouad Siniora aurait déclaré au président de la Chambre Nabih Berry. De plus, après avoir exprimé un certain optimisme, les sources proches de Aïn el-Tiné affirment désormais qu’il n’y a aucun déblocage en vue dans le dossier gouvernemental et ils évoquent même la possibilité que la seconde visite de Siniora à Berry ne puisse pas avoir lieu de sitôt. Même son de cloche dans les milieux proches du Premier ministre désigné Tammam Salam, qui, pour reprendre l’expression de ce dernier, laissent entendre que « tous les moteurs sont éteints » pour l’instant et qu’il faudra attendre l’après-Adha et l’évolution de la situation en Syrie, notamment sur le plan de l’application de l’accord sur la destruction de l’arsenal chimique, pour espérer un changement quelconque.


D’ici là, la seule nouvelle rassurante, c’est l’attachement clair et répété de la communauté internationale dans son ensemble, autrement dit, des Américains, des Russes, des Européens et des pays membres permanents du Conseil de sécurité à la stabilité du Liban. Cet attachement a été réaffirmé au cours de la réunion du groupe de soutien au Liban qui s’est tenue à New York. Certes, cela ne signifie pas que le Liban est à l’abri des incidents sécuritaires (le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel et le directeur général des FSI, le général Ibrahim Basbous, ont été assez clairs à ce sujet en appelant à la vigilance), mais il n’y a aucune volonté internationale d’y allumer une guerre ou d’y provoquer des secousses graves. Ceux qui le souhaiteraient ne jouiraient en tout cas pas d’une couverture internationale suffisante. Il semble que, pour l’instant, les Libanais devraient se contenter de cela...

 

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