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À La Une - Syrie

Assad continue de miser sur le soutien russe et chinois à l’ONU

Gül inquiet des infiltrations « terroristes » en Turquie.

Des combattants rebelles syriens, le 23 septembre 2013, à Deir ez-Zor. AFP PHOTO / AHMAD ABOUD

Le président syrien Bachar el-Assad a dénoncé le comportement des États-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne qui souhaitent autoriser l’ONU à recourir à la force si Damas ne respecte pas son engagement à démanteler son arsenal chimique. « Si les États-Unis veulent trouver des excuses pour entrer en guerre, ils les trouveront, ce qui n’a jamais mis fin à la guerre », a déclaré le président syrien dans une interview à la télévision d’État chinoise CCTV diffusée hier. Bachar el-Assad a affirmé que ce projet de résolution ne l’inquiète pas et que la Chine et la Russie « jouent un rôle positif au Conseil de sécurité des Nations unies pour garantir qu’aucune excuse ne sera utilisée pour entreprendre une action militaire ». « Qui plus est, je veux dire qu’en soumettant ce projet au Conseil de sécurité, ou en plaidant pour que les États-Unis et la Russie trouvent un accord, les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne cherchent à se draper dans les habits du vainqueur dans une guerre contre la Syrie, leur ennemi imaginaire. » Les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, qui imputent au régime syrien la responsabilité d’une attaque chimique meurtrière le 21 août dans les environs de Damas, prônent un recours à la menace d’une intervention militaire dans le cadre des Nations unies. Sur ce point, le chef d’État a affirmé que les armes chimiques sont entreposées « dans un cadre spécial destiné à éviter qu’elles tombent entre les mains de terroristes ou d’autres forces destructrices, c’est-à-dire des forces destructrices en provenance d’autres pays ». 

 

(Lire aussi: La Syrie, « le plus grand défi humanitaire... », au cœur de la 68e Assemblée générale de l’ONU)


Parallèlement, le président russe Vladimir Poutine a estimé hier que toute intervention militaire en Syrie serait une « agression » qui violerait le droit international et déstabiliserait la situation dans la région, d’après ses déclarations en marge du sommet de l’Organisation du traité de sécurité collective (ODKB) à Sotchi, sur les bords de la mer Noire.

Vers une résolution onusienne cette semaine ?
Dans ce contexte, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a estimé hier possible de parvenir cette semaine à une résolution de l’ONU encadrant le désarmement chimique en Syrie, malgré les fortes objections russes. Réaffirmant que Paris veut une « résolution robuste et contraignante », il a cependant posé « trois exigences », notamment que la résolution « prévoit que des mesures sous chapitre VII puissent être prises » en cas de non-respect par Damas de ses engagements de désarmement. Il faut aussi, a-t-il estimé lors d’une conférence de presse, que les responsables de l’utilisation d’armes chimiques en Syrie soient « traduits devant la justice » et que le Conseil « puisse se saisir à tout moment » de ce dossier, considéré comme « une atteinte à la paix et à la sécurité internationales ». Interrogé sur la possibilité de parvenir à un accord cette semaine à l’ONU, il a répondu : « Je le crois. » Soulignant que l’accord russo-américain conclu le 14 septembre à Genève pour éliminer l’arsenal chimique syrien « mentionne le chapitre VII », il a estimé qu’il serait « très difficilement compréhensible » que les Russes « ne soient pas d’accord avec les conditions qui permettent l’application de ce qu’ils ont proposé ».

 

(Repère : Principaux points de l'accord russo-US sur l'élimination des armes chimiques syriennes)


En attendant, le président français François Hollande répond aujourd’hui aux questions de la journaliste de CNN Christiane Amanpour depuis New York pour évoquer principalement sa position sur le dossier syrien, a-t-on appris dans l’entourage du président français. Cette interview sera diffusée sur CNN International, en léger différé, à 14h00, heure de New York, soit 20h00, heure française, a précisé la chaîne de son côté. François Hollande tiendra dans la foulée de son discours à l’ONU une conférence de presse avant de rencontrer en tête à tête et en marge de l’Assemblée générale des Nations unies le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, ainsi que les dirigeants iranien Hassan Rohani, bolivien Evo Morales, japonais Shinzo Abe et turc Abdullah Gül.
Ce dernier s’est d’ailleurs dit inquiet de l’avancée de groupes jihadistes dans le conflit en Syrie, dans des zones proches de la frontière turque, admettant des infiltrations de « terroristes » en territoire turc, selon la presse turque hier. « Les groupes radicaux sont une grande source de préoccupation concernant notre sécurité », a souligné le chef de l’État turc. Il a également affirmé avoir prévenu toutes les autorités compétentes en Turquie au sujet de cette « question de sécurité vitale », cité par le journal Hürriyet reprenant ses propos de New York, où la semaine la plus intense de l’année commençait hier au siège de l’ONU où près de 200 dirigeants passeront en revue les points chauds du globe, en priorité la Syrie, et évalueront les progrès du désarmement ou de la lutte contre la pauvreté.

 

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