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À La Une - Syrie

Ban catégorique : Assad a commis des crimes contre l’humanité

Les efforts diplomatiques russo-américains vont bon train.

Le secrétaire d’État US, John Kerry, son homologue russe, Sergueï Lavrov, et l’émissaire international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, ont tenu hier une réunion tripartite à Genève pour étudier les solutions au conflit. Larry Downing/Reuters

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a accusé hier le président syrien Bachar el-Assad d’avoir « commis de nombreux crimes contre l’humanité », soulignant que le rapport des experts de l’ONU « va conclure de manière accablante » à l’utilisation d’armes chimiques en Syrie. Le rapport des experts de l’ONU qui ont enquêté sur place sur les accusations de massacre à l’arme chimique le 21 août près de Damas est attendu lundi, selon Paris. Leur mandat ne prévoit cependant pas qu’ils désignent les responsables de l’utilisation de ces armes. Sans en attribuer directement la responsabilité au régime syrien, M. Ban s’est dit « persuadé que les responsables rendraient des comptes quand tout cela sera fini ». De plus, l’ONU a demandé des précisions supplémentaires à Damas sur sa demande d’adhésion à la convention de 1993 interdisant les armes chimiques, retardant de fait cette adhésion, a indiqué hier un porte-parole. Damas avait envoyé jeudi à l’ONU un document d’adhésion à la convention. Ainsi, le conseil exécutif de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques se réunira « la semaine prochaine » pour examiner cette demande d’adhésion de la Syrie, a indiqué hier cet organisme. L’ONU a également appelé Washington et Moscou à faire pression sur Damas pour qu’une mission d’enquête sur les violations des droits de l’homme puisse entrer en Syrie.

 

(Lire aussi: La destruction des armes chimiques : « Très cher, très long et très compliqué »)


Les déclarations de M. Ban ont jeté une ombre sur les pourparlers entre les chefs de la diplomatie américaine et russe, qui se poursuivaient pour le second jour consécutif à Genève avec l’espoir qu’une avancée sur les armes chimiques de la Syrie favorise la tenue d’une conférence de paix. Le secrétaire d’État américain John Kerry s’est déclaré déterminé, avec son homologue russe Sergueï Lavrov, « à travailler ensemble, à commencer par l’initiative sur les armes chimiques, avec l’espoir que (ces) efforts seront payants et apporteront paix et stabilité dans cette région tourmentée du monde ». Il a précisé avoir convenu avec M. Lavrov d’une nouvelle réunion « à New York autour du 28 septembre », en marge de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU, pour essayer de fixer une date pour une conférence de paix sur la Syrie. En outre, à l’issue d’une rencontre tripartite avec l’émissaire international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, M. Lavrov a réaffirmé l’engagement de la Russie en faveur de cette conférence de paix. Il a appelé à ce que « tous les groupes de la société syrienne y soient représentés ».

 

(Analyse : Moscou parade, Téhéran se rassure, Riyad fulmine...)



Pour sa part, l’opposition syrienne s’est inscrite en faux contre l’idée qu’une percée sur les armes chimiques du régime permettrait d’avancer politiquement sur la paix dans le pays. « Les promesses faites par le régime syrien » pour mettre sous un contrôle international ses armes chimiques « ne sont que de nouvelles tentatives pour tromper la communauté internationale et l’empêcher de le punir pour ses crimes », a déclaré hier la Coalition nationale de l’opposition.
Mais le président russe Vladimir Poutine, à la manœuvre sur le dossier syrien depuis le début de la semaine, a demandé à la communauté internationale de « saluer » le pas de Damas sur ses armes chimiques. De son côté, le président français François Hollande, jugeant l’engagement de Damas « insuffisant », a décidé hier « de renforcer le soutien international à l’opposition démocratique pour lui permettre de faire face aux attaques du régime », à l’issue d’une rencontre avec les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et de la Jordanie. Aucune précision n’a été donnée sur ce renforcement.

 

(Lire aussi: Des cours l’après-midi pour les réfugiés syriens du Liban-Nord ?)



Nouveau massacre
Sur le terrain, les forces du régime sont accusées d’un nouveau massacre. Dans un rapport, l’organisation Human Rights Watch affirme que ces dernières ont exécuté au moins 248 personnes dans deux villages de la province de Tartous, Bayda et Banias, les 2 et 3 mai dernier. Elle a estimé que le bilan était probablement beaucoup plus élevé et demandé que ce carnage soit imputé au régime. En outre, dans un autre rapport, l’ONU indique que les forces gouvernementales ont délibérément bombardé des hôpitaux et des hôpitaux de campagne pour empêcher blessés et malades d’avoir accès aux soins. Parallèlement, l’État islamique d’Irak et du Levant a annoncé le lancement d’une offensive contre deux autres groupes armés en lutte contre les troupes syriennes, signe de la confusion croissante qui règne dans le conflit.

 

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