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Liban - Le commentaire

Comment contourner les menaces du 8 Mars contre un gouvernement neutre ?

L’affrontement entre les camps du 8 et du 14 Mars est-il devenu imminent avec l’approche du jour J qui verra l’émergence d’un nouveau gouvernement ?
L’ultime face-face que promet le camp du 8 Mars n’aura pas lieu cette fois-ci au sein de l’hémicycle au cas où la majorité ne lui serait pas garantie au sein du Parlement, mais plutôt dans la rue, de sorte que les troubles sécuritaires entraveront le travail de l’exécutif, voire même l’empêcheront de parvenir jusqu’à l’Assemblée ou de tenir un Conseil des ministres. Les forces du 8 Mars pourront même aller jusqu’à refuser la passation des pouvoirs aux nouveaux ministres désignés.
Telles sont les menaces à peine voilées que le 8 Mars a commencé à envoyer en direction de la présidence de la République, au Premier ministre désigné, Tammam Salam ainsi qu’aux forces du 14 Mars pour les acculer à réfléchir pleinement avant de chercher à former un gouvernement neutre, quand bien même ce dernier comporterait d’éminentes personnalités.
La question qui reste en suspens est de savoir si le Premier ministre désigné et le chef de l’État passeront outre les mises en garde et menaces en tranchant la question du gouvernement et en mettant le 8 Mars devant ses responsabilités nationales et historiques.
Force est de constater que les tentatives de semer la discorde au Liban pour l’entraîner dans les conflits régionaux ont échoué jusque-là grâce notamment à certains leaders éclairés soutenus par des pays amis.
Il reste toutefois à savoir si les tentatives d’enclencher une nouvelle crise politique interne finira par exacerber la tension et faire avorter l’échéance présidentielle. De la sorte, les forces du 8 Mars pourront imposer ce qu’elles veulent sous la pression de la rue. Rodé à cet exercice depuis 2005, et toutes les fois qu’il devait contrer ses adversaires politiques, le 8 Mars a pris l’habitude de recourir à une formule comprenant deux options : soit accepter les conditions imposées par son camp, soit faire face au chaos et au vide.
C’est le scénario sur lequel il table de nouveau aujourd’hui, que ce soit par rapport à la formation du gouvernement, ou à la prochaine échéance présidentielle.
N’y a-t-il donc pas d’autres moyens pour ménager la chèvre et le chou, sans en arriver pour autant à cet extrême ?
Certains misent sur la formule qui consiste à garder en place le gouvernement démissionnaire, ainsi que le Premier ministre désigné en attendant que se décante la crise syrienne et de voir ce que pourrait donner la conférence de Genève au cas où elle aurait lieu. Des échéances à la lumière desquelles seraient alors prises les décisions cruciales.
Ce sursis, même s’il devait conduire à plus de paralysie et de stagnation au niveau de l’ensemble des secteurs publics et privés, reste toutefois préférable au risque d’explosion si le gouvernement venait à être imposé aux forces du 8 Mars quand bien même il aurait bénéficié de la confiance du Parlement
Inutile de dire que ce camp du 8 Mars n’aura aucun problème de conscience dans ce cas de figure, n’ayant jamais pris en compte l’intérêt ou la destinée du pays, encore moins les intérêts des citoyens mais plutôt les siens et ceux des pays qui sont son mandataire.
Après tout, un gouvernement démissionnaire constituerait aux yeux du 8 Mars un moindre mal qu’un nouveau gouvernement neutre qu’il refuse dans le principe même et qui sera incapable d’expédier même les affaires courantes.
D’autres considèrent que la reprise des négociations à la table de dialogue pour examiner les dossiers épineux qui étaient en principe de la compétence du nouveau gouvernement pourrait représenter une issue de sortie, quitte à ce que les pôles politiques tombent d’accord sur la déclaration ministérielle même s’ils ne sont pas parvenus à s’entendre sur le gouvernement.
D’autres vont même jusqu’à nuancer cette dernière option, en soutenant l’idée que les réunions de la table de dialogue serviraient d’appui ponctuel à un gouvernement neutre, les dossiers délicats devant être débattus dans le cadre du dialogue national et non par l’exécutif qui vaquerait aux priorités des citoyens, à la relance économique et à la situation financière en général en attendant la fin de la tempête.
Une quatrième alternative mise sur un éventuel rapprochement irano-saoudien, qui réglerait la crise du gouvernement, tout en pavant la voie à l’élection du chef de l’État de manière à assurer une transition douce. Une option viable selon ses défenseurs, à condition que ce rapprochement ait lieu en situation d’accalmie et non de troubles sécuritaires.
En attendant la date des élections présidentielles, il reste à savoir laquelle de ces options médianes pourrait épargner au pays des aventures aux conséquences dangereuses, et quel pourrait être la formule gouvernementale propice qui dissuaderait les forces du 8 Mars de mettre leurs menaces à exécution en attendant l’élection du futur chef de l’État.
L’affrontement entre les camps du 8 et du 14 Mars est-il devenu imminent avec l’approche du jour J qui verra l’émergence d’un nouveau gouvernement ? L’ultime face-face que promet le camp du 8 Mars n’aura pas lieu cette fois-ci au sein de l’hémicycle au cas où la majorité ne lui serait pas garantie au sein du Parlement, mais plutôt dans la rue, de sorte que les troubles...
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