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À La Une - Crise

Ashton repart d'Egypte les mains vides

Deux sénateurs américains au Caire la semaine prochaine.

Au Caire, une femme passe devant le portrait du président déchu Mohammad Morsi accroché sur un mur construit par ses partisans. AFP/FAYEZ NURELDINE

L’Égypte était mercredi dans une impasse politique, aucun compromis ne s'étant dégagé à l'issue de la visite de la chef de la diplomatie européenne.

La communauté internationale restait toutefois mobilisée, multipliant les appels à une transition incluant toutes les parties, notamment les Frères musulmans dont est issu le président Mohamed Morsi, destitué le 3 juillet par l'armée après des manifestations massives réclamant son départ.

Au lendemain de la visite de la chef de la diplomatie de l'Union européenne Catherine Ashton, l'envoyé spécial de l'UE au Moyen-Orient, Bernardino Leon, doit arriver dans la journée au Caire.

"Il poursuivra les contacts et les efforts de médiation de Mme Ashton" notamment pour "faciliter un processus politique inclusif", a expliqué Michael Mann, porte-parole de Mme Ashton. Cette dernière devrait revenir prochainement en Egypte, a-t-il ajouté.

L'UE, qui n'a pas présenté de plan de sortie de crise en tant que tel, affirme vouloir "jouer un rôle de facilitateur", y compris en usant du levier financier, pour un retour à la démocratie dans le pays.


A Washington, deux membres influents du Congrès ont annoncé qu'ils se rendraient la semaine prochaine en Egypte, à la demande du président Barack Obama.

Les sénateurs Lindsey Graham et John McCain ont précisé qu'ils allaient presser l'armée d'organiser des élections pour un retour au pouvoir civil, dans le cadre d'une "approche démocratique incluant" toutes les parties.

Mme Ashton, seule personne ayant eu jusqu'à présent accès au président destitué Mohamed Morsi, gardé au secret par l'armée depuis près d'un mois, a également plaidé mardi au Caire pour une transition "incluant toutes les forces politiques", y compris les Frères musulmans, la puissante confrérie dont est issu M. Morsi qui refuse tout dialogue avec le nouveau pouvoir, qu'elle juge illégitime.


A ses côtés, le vice-président du pays Mohamed ElBaradei, prix Nobel de la paix, a affirmé que l'ancien président avait "échoué" et était pour cela exclu de la transition, mais que "les Frères musulmans font toujours partie du processus politique".

Le ministre des Affaires étrangères Nabil Fahmy a lui aussi estimé sur la chaîne France 24 que "les islamistes devaient prendre part à l'avenir" de l'Egypte. Un avenir, a-t-il précisé, "englobant absolument toutes les composantes de la société respectant l'Etat de droit et la non-violence". Il a en outre affirmé que les Frères musulmans pouvaient "participer à la rédaction de la Constitution et des lois électorales", conditionnant toutefois cette participation à l'arrêt des violences.

 

 

(Pour mémoire : Dans les dunes du Sinaï, le point de Christian Merville)



Alors que des heurts en marge de manifestations et des attaques contre les forces de sécurité dans l'instable péninsule du Nord-Sinaï ont fait plus de 300 morts depuis fin juin, les nouvelles autorités font toujours peser la menace de disperser par la force les sit-in islamistes qui occupent des places du Caire depuis la fin juin.


La poursuite du bras de fer entre armée et pro-Morsi fait redouter de nouveaux bains de sang, notamment après la mort de 81 civils et d'un policier dans des affrontements entre islamistes et forces de l'ordre samedi au Caire.

Reflétant les craintes à l'étranger, le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a appelé mardi l'homme fort du pays, le général Abdel Fattah al-Sissi, chef de l'armée et ministre de la Défense, afin d'exhorter les militaires à la "retenue".


La mobilisation du camp pro-Morsi a toutefois semblé marquer le pas mardi, lorsque quelques milliers de personnes ont défilé dans les rues alors que les islamistes appelaient à une marche d'"un million" de personnes pour réclamer le retour de M. Morsi.



Commentaire

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