Une voiture piégée a explosé, mardi 9 juillet 2013, vers 11h, dans un quartier résidentiel de la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah. REUTERS/Issam Kobeisy
Un attentat a été perpétré, mardi vers 11h, dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah.
"Vers 11H15 (08H15 GMT) une voiture piégée a explosé dans un parking près d'une coopérative commerciale appelée le Centre de coopération islamique à Bir al-Abed", un quartier résidentiel, fief du Hezbollah, a indiqué à l'AFP une source militaire.
"Selon un bilan définitif, il y a eu 53 blessés, mais seulement 12 sont encore hospitalisés. Deux ont dû subir une opération", a affirmé à l'AFP le ministre démissionnaire de la Santé Ali Hassan Khalil en début d'après-midi.
Plus tôt, Georges Kettaneh, secrétaire général de la Croix-Rouge libanaise, avait indiqué que des enfants faisaient partie des blessés.
L'explosion, particulièrement violente, a été entendue dans plusieurs régions de la capitale. Elle a, selon al-Manar, provoqué un cratère de 2 mètres de profondeur. Les télévisions montraient des images de voitures en flammes et de façades d'immeubles aux vitres soufflées. Aussitôt après l'explosion, des civils appartenant au Hezbollah, avec des talkiewalkie et un bandeau jaune au bras, se sont déployés dans le secteur.
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"La banlieue-sud de Beyrouth a été complètement détruite lors de la guerre de juillet 2006 (entre le Hezbollah et Israël, ndlr). Comparée aux bombardements, cette explosion n'est qu'un pétard. Nous n'allons jamais baisser les bras, rien ne nous fait peur", a lancé un habitant de Bir el-Abed, interviewé par la chaîne de télévision al-Manar, après l'explosion. "Nous allons continuer à résister, nous n'avons pas peur !", a renchéri une femme.
"Les responsables de cet attentat sont des terroristes qui veulent engendrer la dissension au Liban. Ils incitent chaque jour à la haine interconfessionnelle, a estimé un autre habitant interrogé par al-Manar. Israël est le seul gagnant dans ce genre de situation".
Les responsables politique libanais ont, de leur côté, condamné l'attentat, la plupart d'entre eux estimant qu'il vise à destabiliser le Liban.
Un nuage du fumée noire au dessus de la banlieue sud de Beyrouth peu après
qu'une explosion ait été entendue mardi 9 juillet vers 11h. Photo Elie Wehbé
Ces derniers mois, le Liban a été le théâtre de nombreux incidents sécuritaires liés aux débordements de la crise syrienne. Ces incidents ont lieu aux frontières libano-syriennes, mais également à travers tout le pays.
Dernier violent incident en date, les affrontements meurtriers qui ont opposé les partisans du cheikh salafiste libanais Ahmad el-Assir, partisan de la rébellion syrienne, à l'armée libanaise, dans une banlieue de Saïda, au Liban-Sud.
Des affrontements meurtriers opposent également souvent les quartiers historiquement rivaux de Bab el-Tebbaneh, à majorité sunnite et anti-régime syrien, et de Jabal Mohsen, à majorité alaouite et pro-Assad, à Tripoli, au Liban-Nord.
Le 26 mai dernier, deux roquettes Grad de 122 mm avaient en outre explosé dans la banlieue-sud de Beyrouth. Les engins avaient été lancés à partir d’une région située entre deux villages, l’un chrétien, Bsaba, l’autre druze, Aïtate. Les deux localités, où ont été retrouvés les lance-roquettes, surplombent la banlieue-sud.
L’un des missiles avait atteint un parc de voitures situé près de l’église Mar Mikhaël, l’autre dans le quartier Maroun Misk, blessant quatre personnes – des ressortissants syriens – et provoquant des dégâts matériels.
Dans la nuit du 20 au 21 juin, une roquette de type Grad également s’est abattue sur un pylône électrique supportant des câbles de haute tension entre Bsous et Jamhour. Le 21, deux lance-roquettes avaient été découverts par l’armée à Ballouné (Kesrouan). Trois suspects auraient déjà été arrêtés par l’armée dans le cadre de cette affaire, selon plusieurs sources informées. Deux de ces suspects seraient syriens.
A de nombreuses reprises, la rébellion syrienne a menacé le Hezbollah de représailles, en raison de son engagement dans les combats en Syrie, aux côtés des troupes de Bachar el-Assad. Des éléments du Hezbollah ont notamment pris part à la reconquête de la petite ville de Qousseir, non loin de la frontière libanaise, qui est repassée au début du mois de juin entre les mains du régime. Le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a juré que son organisation continuerait de soutenir le régime du président Assad. Soulignant que cet engagement militaire aurait un coût, il a ajouté qu'il ne se laisserait pas détourner de son objectif.
Le conflit en Syrie divise profondément les Libanais entre partisans et opposants du président Bachar el-Assad, et exacerbe les tensions confessionnelles. La majorité des chiites, emmenés par le Hezbollah, sont favorables au régime syrien, tandis que les sunnites, qui représentent la majorité de la population en Syrie, soutiennent la cause de l'opposition.
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Un attentat a été perpétré, mardi vers 11h, dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah.
"Vers 11H15 (08H15 GMT) une voiture piégée a explosé dans un parking près d'une coopérative commerciale appelée le Centre de coopération islamique à Bir al-Abed", un quartier résidentiel, fief du Hezbollah, a indiqué à l'AFP une source militaire.
"Selon un bilan définitif, il y...
commentaires (9)
Triste cette vague de terrorisme qui secoue de nouveau le Liban. Antoine Sabbagha
Sabbagha Antoine
16 h 04, le 09 juillet 2013