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Moyen Orient et Monde - Justice

Le Parlement européen lève l’immunité de Marine Le Pen

La présidente du Front national avait assimilé les prières de rue des musulmans à une « occupation ».

Les élus européens, réunis en session plénière à Strasbourg, ont approuvé à main levée la fin de l’immunité de Marine Le Pen, eurodéputée depuis 2004.   Frederick Florin/AFP

La présidente du Front national (extrême droite), Marine Le Pen, pourra être poursuivie par la justice française pour ses propos assimilant les prières de rue des musulmans à une « occupation », le Parlement européen ayant voté hier la levée de son immunité.
Les élus européens, réunis en session plénière à Strasbourg, ont approuvé à main levée la fin de l’immunité de Mme Le Pen, eurodéputée depuis 2004.
Cette décision « déshonore le Parlement européen », a commenté sur la chaîne de télévision BFMTV l’intéressée, qui était présente dans l’hémicycle lorsque le vote a eu lieu, mais n’a pas réagi sur le moment.
« Je vais maintenant me défendre devant le tribunal et je suis absolument convaincue qu’il me donnera raison et protégera mon droit à dire aux Français la vérité sur la situation, notamment des prières de rue, mais pas seulement », a ajouté Mme Le Pen.
« Moi, j’assume mes propos, et ces propos je les défendrai et je prouverai devant le tribunal qu’il ne s’agit là en aucune manière d’une quelconque provocation à la haine (...) mais bien d’un constat qui est partagé par une majorité de Français », a-t-elle dit.
Le Front national a estimé de son côté que le vote de mardi était « contraire à toute la jurisprudence » du Parlement européen, et qu’il constituait une discrimination par rapport aux nombreux autres eurodéputés dont le Parlement avait, par le passé, refusé de lever l’immunité.
Collègue de Mme Le Pen sur les bancs de cette assemblée à Strasbourg, Bruno Gollnisch s’est indigné en séance que la présidente du FN n’ait pas pu s’exprimer sur le fond devant ses pairs. Une telle procédure est digne du « Soviet suprême de l’Union soviétique », a-t-il dit, sous les huées des députés.
Le président de séance, Gianni Pittella, lui a répondu que Mme Le Pen ne s’était vu appliquer « aucune procédure spéciale ».
La présidente du FN est visée par une information judiciaire ouverte à Lyon (centre-est) pour « provocation à la discrimination, à la violence et à la haine envers un groupe de personnes en raison de leur religion ».
En décembre 2010, pendant une réunion publique devant des militants de son parti, elle avait dénoncé dans un discours les « prières de rue » de musulmans, les qualifiant d’« occupation », sans « blindés (ni) soldats », mais d’« occupation tout de même ». « Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde Guerre mondiale, s’il s’agit de parler d’occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça c’est une occupation du territoire », avait ajouté Mme Le Pen.
Pour le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite, cette procédure « pourrait profiter à Marine Le Pen en lui fournissant une nouvelle tribune », d’autant que selon lui, les critiques adressées à l’islam heurtent moins l’opinion publique que les polémiques sur « la nature du régime nazi et ses conséquences ».
Dans ce contexte, toute critique de principe sur l’islam « recueille un écho qui dépasse l’électorat classique du FN et donnera à Marine Le Pen une possibilité d’être entendue quand elle présentera sa défense », selon M. Camus.
À Strasbourg, plusieurs élus ont insisté sur la nécessité de ne pas offrir une tribune à Mme Le Pen. Le chef de file des eurodéputés conservateurs, le Français Joseph Daul (UMP), a évoqué un vote « technique ». « Il n’y a rien de politique. Si je réagissais sur le plan politique, je ne voterais pas la levée de l’immunité, car ça va lui donner 1 à 2 % de plus » dans les intentions de vote, a-t-il souligné avant le vote.
Pour le Vert français Jean-Paul Besset, cette procédure constituait de toute façon un « piège » pour le Parlement européen, car elle offre « un boulevard de victimisation » à Mme Le Pen.
Avant Mme Le Pen, Bruno Gollnisch avait été privé à deux reprises de son immunité parlementaire après des propos qui avaient donné lieu à des poursuites en France. En 1998, le père de Mme Le Pen, Jean-Marie Le Pen, a également été visé par la même procédure après avoir déclaré que les chambres à gaz nazies étaient « un détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale ».

(Source : AFP)

 

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commentaires (2)

ELLE RIGOLE BIEN SÛR... CAR ON AUGMENTE SA POPULARITÉ !

SAKR LOUBNAN

12 h 00, le 03 juillet 2013

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Commentaires (2)

  • ELLE RIGOLE BIEN SÛR... CAR ON AUGMENTE SA POPULARITÉ !

    SAKR LOUBNAN

    12 h 00, le 03 juillet 2013

  • Ce que l'article ne dit pas est que dans tous les cas de levé d’immunité les concernés ont gagné leur procès respectif. La aussi elle gagnera le procès et avec quelques % en plus aux prochaines élections puisqu'elle a raison dans ce cas.

    Pierre Hadjigeorgiou

    11 h 10, le 03 juillet 2013

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