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À La Une - Crise

Nouvelle attaque meurtrière dans l'est du Liban

Trois Libanais chiites et un Turc tués par balle dans une embuscade près de la frontière avec la Syrie.

L'armée a appelé les citoyens et les familles de la Békaa à la retenue. Photo d'archives/AFP

Trois Libanais chiites et un Turc ont été tués par balle dimanche au Liban, dans l'est frontalier de la Syrie, selon un bilan d'un responsable des services de sécurité, dans un contexte de tensions confessionnelles exacerbées par le conflit syrien.

 

Le responsable avait auparavant indiqué que quatre Libanais chiites avaient été tués dans la région de Qaa dans la Békaa (est).

 

"Des hommes armés ont tué par balles deux membres du clan Jaafar, un membre du clan Amhaz et un Turc alors qu'ils faisaient de la contrebande de mazout dans cette région", a indiqué ce responsable à l'AFP sous le couvert de l'anonymat.

Les deux familles chiites Jaafar et Amhaz comptent parmi les clans les plus influents de la Békaa. Quant au ressortissant turc, dont la mère est Libanaise, il habitait dans la région, a précisé le responsable.

"Ils sont tombés dans une embuscade", a-t-il ajouté sans avancer de motifs.


L'incident s'est déroulé dans une région agricole de Qaa, habitée et exploitée par des sunnites, et connue pour être un passage de contrebandiers.

Les habitants sunnites de cette zone sont originaires de la localité d'Ersal, plus au sud, partisane de la rébellion syrienne.

 



Carte réalisée par Elie Wehbé

La tension est aussitôt montée dans la zone et "des membres armés du clan Jaafar se sont rassemblés à cinq kilomètres de la localité d'Ersal", a indiqué le responsable, sans élaborer.

De son côté, l'armée a fait état de l'apparition d'"éléments armés" dans la région après l'annonce de la mort des quatre hommes, affirmant avoir envoyé des patrouilles pour "faire revenir la situation à la normale".
Dans un communiqué, elle appelle "les citoyens et les familles de la Békaa à la retenue" et affirme qu'elle "ne permettra à personne d'exploiter cet incident douloureux pour porter atteinte à l'unité nationale".

La chaîne de télévision MTV a évoqué la présence d'environ 200 hommes armés dans la région. La chaîne a également indiqué que des membres du clan Jaafar ont installé des postes de contrôle sur la route qui mène de Ersal à la localité de Laboué.
Selon la MTV, l'armée libanaise a réussi à transférer les corps sans vie de trois des victimes à un hôpital de la région.

Dans un communiqué parvenu à l'AFP, les habitants de Ersal ont "dénoncé fermement cette agression contre des membres honorables de la région (...) qui vise à semer la discorde confessionnelle entre les habitants d'Ersal et ceux de la région (à majorité chiite)".

"Nous nous dissocions des auteurs de ce massacre quelle que soit leur identité", ont-ils souligné, appelant les forces de sécurité à les démasquer.


Sur le même ton d'apaisement, les habitants de la région de Baalbeck et Hermel voisine, dont sont originaires les trois victimes libanaises, ont souligné l'importance "de préserver la paix civile et la coexistence" entre les communautés.

Alors que la tension est montée d'un cran dans la région, ils ont appelé "à surmonter la douleur et à être patient", dans un communiqué repris par Al-Manar, la chaîne du puissant Hezbollah chiite.


Le conflit en Syrie divise profondément les Libanais entre partisans et adversaires du régime syrien et exacerbe les tensions confessionnelles.

La majorité des chiites au Liban, emmenée par le Hezbollah qui combat aux côtés de l'armée syrienne, est favorable au régime de Damas, tandis que les sunnites soutiennent la cause de l'opposition.

L'est du Liban, frontalier de la Syrie, est dominé par le puissant parti armé chiite, mais des localités à majorité sunnite comme Ersal sont résolument hostiles au pouvoir à Damas.

(Cartographie : Le Liban rattrapé par la crise syrienne)

Ersal sert de point de passage entre les deux pays pour les réfugiés, les armes et les rebelles, selon des sources de la sécurité. Elle a été visée par plusieurs raids de l'armée de l'air syrienne.

Récemment, elle a accueilli des dizaines de blessés, notamment des insurgés, après la chute de Qousseir, bastion rebelle du centre-ouest de la Syrie conquis par l'armée avec l'aide déterminante du Hezbollah.
Ce rôle du Hezbollah est un des facteurs qui ont exacerbé les tensions entre chiites et sunnites.

Jeudi, l'ancien Premier ministre Saad Hariri (oppostion, sunnite) a lancé une attaque virulente contre le Hezbollah accusant ce dernier d'être porteur d'un "projet destructeur" pour la coexistence entre les différentes confessions au Liban.

 



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Trois Libanais chiites et un Turc ont été tués par balle dimanche au Liban, dans l'est frontalier de la Syrie, selon un bilan d'un responsable des services de sécurité, dans un contexte de tensions confessionnelles exacerbées par le conflit syrien.
 
Le responsable avait auparavant indiqué que quatre Libanais chiites avaient été tués dans la région de Qaa dans la Békaa (est).
 
"Des...

commentaires (1)

Ce qu'on redoute le plus arrive à pas de loup ,une guerre civile entre sunnites et chiites . Triste . Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

18 h 11, le 16 juin 2013

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Commentaires (1)

  • Ce qu'on redoute le plus arrive à pas de loup ,une guerre civile entre sunnites et chiites . Triste . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    18 h 11, le 16 juin 2013

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