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À La Une - Liban-Syrie

Après un raid syrien sur Ersal, l'armée libanaise lance un rare et sévère avertissement

Le Liban se réserve le droit de "prendre des mesures pour se défendre", déclare Sleiman.

Un hélicoptère militaire syrien a mené, mercredi, un raid sur Ersal, dans la Békaa. Photo Wissam Ismaïl

L'armée libanaise a lancé mercredi une rare mise en garde envers la Syrie, affirmant qu'elle riposterait "immédiatement" à toute nouvelle "violation" quelques heures après un raid syrien sur la localité de Ersal, dans la Békaa. "Les unités de l'armée déployées dans la région (touchée mercredi) ont pris les mesures défensives nécessaires pour riposter immédiatement à toute violation similaire", a indiqué l'armée dans un communiqué.


"Un hélicoptère militaire provenant du côté syrien a violé l'espace aérien libanais dans la région de Ersal et lancé deux bombes (...) en direction de la place de la localité, blessant un civil et provoquant des dégâts matériels", a précisé l'armée.


Il s'agit d'un avertissement très rare dans l'histoire récente du Liban et de la Syrie, ancienne puissance de tutelle politico-militaire de son petit voisin. L'armée libanaise, faiblement équipée, entretient une étroite coopération avec l'armée de la Syrie, dévastée par un conflit entre troupes du régime et rebelles.

 

Parallèlement, le président Michel Sleiman a dénoncé le raid de mercredi comme une "violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale" de son pays, en soulignant que le Liban se réservait le droit de "prendre des mesures pour se défendre" et de "saisir l'ONU et la Ligue arabe", selon un communiqué officiel.

 

Le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, a également condamné l'attaque, indiquant avoir demandé à l'armée et aux autorités diplomatiques de prendre les mesures nécessaires pour protéger la souveraineté du Liban.


"Les Etats-Unis condamnent dans les termes les plus forts l'attaque menée par un hélicoptère du régime syrien sur la ville libanaise de Ersal", a déclaré de son côté la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki.
"Nous condamnons toutes les attaques de la Syrie sur le territoire libanais, particulièrement celles qui visent les civils et nous appellons toutes les parties à respecter la stabilité, la souveraineté et l'indépendance du Liban", a-t-elle ajouté.


Ersal est une localité sunnite appuyant la rébellion et servant de point de passage entre les deux pays pour les réfugiés, les armes et les rebelles, selon des sources de sécurité. Elle a déjà été visée par des raids, mais c'est la première fois que son centre est touché.
Le weekend dernier, Ersal a reçu des dizaines de blessés, notamment des rebelles, après la chute de Qousseir, bastion rebelle du centre-ouest de la Syrie conquis par l'armée avec l'aide déterminante du Hezbollah. 


Cette implication du puissant mouvement libanais armé en Syrie a porté la tension à son comble au Liban, où les incidents se multiplient notamment dans les régions frontalières.

Ainsi, quelques heures après le raid sur Ersal, quatre roquettes tirées depuis la Syrie sont tombées sur une zone située entre les villages de Nabishit et Sarhine, dans la Békaa, une région de l'est du Liban à population majoritairement chiite et bastion du Hezbollah. La zone touchée est peu habitée, a indiqué un responsable libanais de la sécurité, qui n'a pas donné de précisions sur des dégâts ou victimes éventuels.

 

Hier encore, plusieurs roquettes tirées depuis la Syrie ont atteint la région du Hermel, dans la Békaa, pour la première fois depuis une semaine. Selon un communiqué de l’armée libanaise, neuf roquettes se sont abattues dans le secteur, faisant trois blessés et des dégâts matériels et causant des débuts d’incendie dans des vergers. Le Hermel avait été, à plusieurs reprises, la cible de tirs de roquettes pendant la bataille de Qousseir. 

 

Face à la multiplication des incidents sécuritaires, de Tripoli (nord) à Saïda (sud), l’armée a mis en garde, vendredi dernier, contre "un complot" visant à entraîner le Liban dans une "guerre absurde", avertissant qu’elle recourrait à la force pour y mettre fin. Il s’agissait du communiqué le plus ferme depuis le début de la révolte en Syrie il y a plus de deux ans.

 

 

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