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À La Une - Crise

Syrie : les efforts de paix dans l'impasse

Assad admet avoir reçu des missiles russes ; Les rebelles, encerclés, appellent à l'aide à Qousseir.

Un rebelle syrien, dans le quartier Boustan el-Qasr, à Alep, le 29 mai 2013. REUTERS/Aref Hretani

 

Dans un nouveau coup porté à l'organisation d'une conférence internationale de paix par Washington et Moscou, l'opposition syrienne a, au bout d'une semaine d'âpres tractations à Istanbul, exclut sa participation tant que "des militants iraniens et du Hezbollah (libanais) envahissent la Syrie", selon une déclaration de son chef par intérim George Sabra.
Pour lui, "à la lumière de la sauvagerie (ndlr, à Qousseir), toute discussion sur une conférence internationale ou un règlement politique en Syrie relève d'un bavardage insignifiant".

 

Cette conférence, à laquelle le régime a donné son accord de principe, vise à réunir opposition et pouvoir pour tenter de trouver une solution politique au conflit qui en 27 mois a fait plus de 94.000 morts et poussé à la fuite plus de 5 millions de Syriens. L'agence russe Interfax a indiqué que des représentants des Etats-unis, de la Russie et des Nations unies se réuniront le 5 juin à Genève pour discuter de la conférence internationale.

 

Plus tôt dans la journée, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a accusé l'opposition syrienne de saper la conférence de paix internationale en posant des conditions "irréalisables".

"On a l'impression que la coalition nationale et ses sponsors régionaux font tout pour empêcher le début du processus politique et obtenir une intervention militaire par tous les moyens, y compris une propagande peu scrupuleuse à l'intention de l'opinion publique occidentale", a déclaré M. Lavrov au cours d'une conférence de presse.

 

Le ministre russe a par ailleurs souligné que la Coalition nationale n'était "pas la seule représentante du peuple syrien".

"Il y a d'autres groupes d'opposition qui ont des positions patriotiques et pas agressives", a-t-il ajouté sans plus de précisions.

 

Sous la pression des insurgés "de l'intérieur" et de leurs soutiens occidentaux et arabes, les membres de la Coalition sont toutefois parvenus jeudi à un accord sur un remaniement de leurs structures, pour l'heure dominées par les islamistes.



Appel à l'aide

Sur le terrain, les rebelles, encerclés à Qousseir par les forces gouvernementales et des combattants du Hezbollah, ont appelé jeudi à une aide militaire et médicale, disant ne pas être en mesure d'évacuer des centaines de blessés.

"La ville manque totalement de médecins, de personnel soignant et de kits d'aide de première urgence", a indiqué dans un communiqué la Coalition de l'opposition.

 

La télévision syrienne a annoncé la prise du secteur d'Arjoune, une des derniers places fortes de la rébellion dans le nord de Qousseir, réduisant quasiment à néant les chances des combattants de pourvoir s'échapper sans être tués ou capturés.

 

Les forces fidèles au président Bachar el-Assad ont déclenché une opération il y a 15 jours pour tenter de reprendre cette ville proche de la frontière libanaise qui est au carrefour de voies d'approvisionnement essentielles aussi bien au régime qu'à l'insurrection entre l'agglomération de Damas et la côte méditerranéenne, la Syrie et le Liban.

 

"Nous avons 700 blessés à Qousseir et cent d'entre eux se trouvent sous assistance respiratoire. La ville est encerclée et il n'y a aucun moyen de faire entrer de l'aide médicale", a déclaré Malek Ammar, un responsable de l'opposition.

 

Les insurgés ont utilisé les réseaux sociaux pour lancer leur appel, affirmant que la ville risquait tout bonnement d'être anéantie. "Si tous les fronts insurgés n'interviennent pas pour empêcher le crime que commettent le Hezbollah et l'armée de chiens traîtres d'Assad (...), bientôt Qousseir ne sera plus qu'une ville rayée de la carte", lit-on dans leur appel à l'aide. Des centaines de combattants du Hezbollah se battent aux côtés des troupes syriennes assiégeant Qousseir. Mercredi, Washington a exigé "le retrait immédiat" du Hezbollah de Syrie. Et à Genève, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a condamné l'intervention de "combattants étrangers" aux côtés des forces armées syriennes à Qousseir.

 

(Reportage : Dans le caza de Baalbeck, presque chaque localité a perdu un combattant du Hezbollah à Qousseir)

 

Les insurgés retranchés disent que les obus pleuvent au rythme d'une cinquantaine par heure sur la ville. Il semble que les forces coalisées du Hezbollah et du régime syrien progressent plus rapidement depuis qu'elles se sont emparées mercredi de la base aérienne de Dabaa, proche de Qousseir. Ces derniers se préparent à y attaquer la dernière poche rebelle, selon l'AFP.

 

Parmi ceux qui sont arrivés pour tenter de faire lever le siège de la ville figurent des combattants d'organisations extrémistes sunnites comme le Front al-Nosra, liées au réseau el-Qaëda.

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