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À La Une - Révolte

Le Hezbollah perd une trentaine de combattants à Qousseir

Le groupe des « Amis de la Syrie » à Amman demain pour préparer « Genève 2 ».

Des combattants du Hezbollah portant le cercueil de Fadi Mohammad al-Jazzar, tué à Qousseir. Photo AFP

Le Hezbollah, en première ligne des combats aux côtés de l’armée syrienne à Qousseir, affrontait hier les insurgés dans cette ville, stratégique pour le régime comme pour les rebelles. Selon une source militaire, l’armée s’est emparée du sud, de l’est et du centre de la ville, et se dirigeait vers le secteur nord où sont retranchés les rebelles, qui tenaient la ville depuis plus d’un an, mais les militants ont démenti une telle avancée. La télévision officielle a aussi indiqué que « l’armée poursuivait les terroristes dans les secteurs nord et ouest de Qousseir ». Le quotidien el-Watan, proche du pouvoir, a rapporté que l’armée avait pris le contrôle « de la majorité des sites vitaux » de la ville et « détruit le QG » des rebelles.

 

 


Aguerri aux combats de rue, le Hezbollah joue un rôle de premier plan dans les combats et a perdu dimanche 28 « membres d’élite », selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Une source proche du parti chiite a fait état pour sa part de 20 morts et de 30 blessés dans les combats, tandis que d’autres faisaient état de 36 morts (voir ci-dessous). « Ce sont eux qui ont commencé l’assaut dimanche, ils sont entrés en premier et c’est pour ça qu’ils ont perdu 28 hommes », a expliqué Rami Abdel Rahmane, président de l’OSDH. Le corps de l’un d’eux, Fadi Jazar, a été ramené à Beyrouth, où ses funérailles ont eu lieu hier. En outre, plusieurs sources affirmaient hier que les membres du parti de Dieu blessés dans les affrontements étaient dirigés vers les hôpitaux de la plaine de la Békaa au Liban qui, saturés, les ont redirigés vers ceux de Beyrouth.

« Siège étouffant » De leur côté, les militants
antirégime à Qousseir ont dénoncé un « siège étouffant imposé par le régime syrien et le Hezbollah libanais » et la violence de l’assaut. « L’armée contrôle la partie est de Qousseir et le Hezbollah, aux côtés des forces du régime, tente d’avancer à l’intérieur de la ville », a affirmé Hadi Abdallah. Selon lui, « les gens dorment dans des sous-sol. Ils se cachent car il n’y a aucun moyen de sortir, et quitter la ville équivaut à un suicide ». « L’eau est coupée et il n’y a pas d’électricité depuis quatre mois. Il ne reste plus que des herbes à manger. L’état des blessés est catastrophique. Aujourd’hui, 40 personnes ont été blessées et nous n’avons pas de médicaments ni d’équipement pour les soigner », a-t-il assuré.

 

(Reportage : Ces Libanais prêts à mourir pour le Hezbollah en Syrie...)


Par ailleurs, dans la même province de Homs, l’artillerie du régime a bombardé la ville rebelle de Rastane, selon l’OSDH. Selon une source militaire, l’armée a parallèlement réussi à avancer à Barzé, un quartier du nord de Damas, où les combats font rage. Selon l’OSDH, ce secteur tenu par les rebelles était pilonné sans répit par l’artillerie loyaliste. En outre, dans la ville rebelle de Raqqa, dans le nord du pays, un raid aérien a causé la mort d’une femme et de huit enfants, et Abdallah Khalil, un chef de l’opposition, y a été arrêté, selon des militants.
Plus tôt dans la journée, une porte-parole de l’armée israélienne avait fait état de coups de feu en provenance de Syrie ayant touché un secteur du plateau du Golan occupé par Israël, sans faire de blessé ni de dégât.

Moment crucial
La bataille de Qousseir et de Damas intervient à un moment crucial. Demain doit se réunir à Amman le groupe des « Amis de la Syrie », formé de pays soutenant l’opposition au régime de Bachar el-Assad, pour préparer la conférence de paix internationale dite de « Genève 2 ». Onze ministres devraient y participer, dont le secrétaire d’État américain John Kerry. Le lendemain, à Istanbul, l’opposition doit décider de sa participation à cette conférence qu’entendent organiser en juin Moscou et Washington pour tenter de mettre fin à plus de deux ans de guerre civile ayant fait au moins 94 000 morts, selon l’OSDH.


Sur ce point, le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov a déclaré hier que l’opposition syrienne ne doit poser aucun préalable à sa participation à la conférence. Le chef de la diplomatie russe faisait apparemment allusion à la volonté formulée par les opposants de conditionner toute négociation de paix au départ du président Bachar el-Assad. Lavrov a également répété que l’Iran devait faire partie des pays invités à la conférence.
Par ailleurs, des membres des « divers mouvements » de l’opposition syrienne se sont rencontrés hier à Madrid afin notamment « d’aider au dialogue » et de « faciliter la cohésion » entre ses différentes composantes, a annoncé le ministère espagnol des Affaires étrangères, précisant que l’ancien président de la Coalition nationale de l’opposition syrienne Ahmad Moaz el-Khatib était présent.


Enfin, un responsable de l’opposition, militant des droits de l’homme, a été enlevé par un groupe armé dans la ville de Raqqa , a affirmé l’OSDH. Cette dernière a condamné le rapt de cet avocat, Abdallah al-Khalil, qui se trouve à la tête du conseil municipal de Raqqa, et exigé « sa libération immédiate ».

 

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