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Cinema- - Focus

Racontez-nous Bollywood

Aishwarya Raï dans « Devdas ».

Le Festival de Cannes accueillera durant cette 66e édition une importante délégation du cinéma indien qui viendra sur la Croisette célébrer le centenaire de la naissance du cinéma en Inde.
L’Inde sera en 2013 le troisième « pays invité » à Cannes après l’Égypte en 2011 et le Brésil en 2012. Susi Ganesh y présentera également son nouveau film Shortcut Romeo interprété par Neil Nitin Mukesh et Ameesha Patel. Une manière de montrer le Bollywood d’aujourd’hui. Cent ans de Bollywood ça se fête donc et surtout ça se raconte.
Bollywood (contraction de Bombay et Hollywood) est le concentré de l’industrie cinématographique indienne qui produit chaque année 800 à 900 films en dialecte hindi, dont les recettes dépassent très largement celles des productions étrangères exploitées en Inde. Colorées, chantantes ou dansantes, kitsch ou immuables, les productions florissantes qui ont bénéficié ces dernières décennies d’un retentissement international s’exportent très bien, conditionnant jusqu’aux modes de vie des Indiens : Devdas, au succès considérable, a influencé la mode des saris et même celle des mariages, allant même jusqu’à étendre son influence sur le cinéma
égyptien.
Ce cinéma indien a pourtant depuis ses débuts un même code qu’il respecte avec plus ou moins de rigueur, tout en s’adaptant pourtant à l’évolution de la vie contemporaine.
Chaque film bollywoodien est ainsi ponctué de séquences musicales. Ces numéros dansés et chantés, très élaborés, expriment les émotions des protagonistes, leurs fantasmes romantiques et érotiques. Actuellement, les chansons sortant désormais avant le film, leur succès est un précieux indicateur de son box-office potentiel.
La narration n’a pas non plus beaucoup changé puisque la plupart des films racontent des histoires d’amour entre un héros sympathique et séduisant et une jolie fille. Elles sont rythmées de temps forts mélodramatiques et émotionnels. L’idylle est souvent contrariée par divers obstacles : liaisons antérieures, quiproquos ou oppositions familiales, avec toujours un conflit de valeurs indiennes modernes et traditionnelles offrant souvent, malgré le drame, des petits intermèdes comiques et divertissants.

Pas de sexe à Bollywood !
À Bollywood, la règle du jeu a toujours imposé le non-sexe. On ne s’embrasse pas dans les films indiens. Les numéros musicaux sont donc un substitut au contact sexuel et la danse est assez érotique, puisque la caméra s’attarde sur les zones érogènes des actrices, notamment leur nombril. Autre particularité : les personnages sont souvent en tenues vestimentaires mouillées, ce qui les rend encore plus attirants. Actuellement, si certains films opèrent un revirement « moderne », d’autres sont demeurés respectueux de la tradition.

Bollywood en quelques dates
1896 : le 7 juillet, première projection cinématographique en Inde, à l’hôtel Watson de Bombay.
1913 : premier film indien de fiction, dont le sujet est mythologique. Commence l’âge d’or du muet.
1929 : fondation, près de Bombay, de la Prabhat Film Company qui tourne ses films en langue marathi.
1930 : fondation, à Calcutta, de la New Theatres Ldt, d’où sortira la première version de Devdas filmée par P.C. Barua, en langue bengalie.
1931 : naissance du cinéma parlant en Inde.
1940-1950 : les grandes compagnies s’effacent devant l’émergence de producteurs indépendants.
1947-1960 : naissance d’une conscience politique au moment de l’accession de l’Inde à l’indépendance comme le film Mother India (1957) de Mehboob Khan.
1960-1970 : le cinéma indien s’internationalise. Les thèmes à la mode sont la jeunesse et le désir de libéralisation sexuelle.
1970-1980 : le cinéma indien reflète les agitations politiques et la montée de la violence urbaine. C’est l’avènement d’une des stars les plus populaires de Bollywood : Amitabh
Bachchan.
1980-2004 : affirmation d’un style hollywoodien de luxe comme les derniers films de Mira Nair (Kama Sutra, A Tale of Love en 1996, Le Mariage des moussons en 2001) ou la dernière version chamarrée de Devdas par Sanjay Leela Bhansali (2002).

(Source : Beauté indienne – Le style Bollywood, de Bérénice Geoffroy-Schneiter/Éditions Assouline).

 

Les figures du cinéma indien

 

Les figures qui ont marqué le cinéma indien sont nombreuses. Outre les artistes indiens ou indiennes qui ont fait carrière hors Bollywood, comme la réalisatrice Mira Nair (Salaam Bombay !, Caméra d’or au Festival de Cannes en 1988) ou encore l’acteur Irfan Khan (Slumdog Millionaire ou Life of Pi), citons d’une manière non exhaustive Javed Akhtar, qui a écrit plus de trente scénarios en collaboration avec Salim Khan jusqu’au début des années 1980, puis seul ; Amitabh Bachchan, considéré comme l’ambassadeur culturel du cinéma indien ; Shah Rukh Khan, seul acteur à partager cette notoriété et à interpréter tous les types de héros. Yash Chopra, quant à lui, est depuis le début des années 1980 le maître des films d’amour romantiques comme Silsila et dirige une grande société de production, Yash Raj Films, vivier de jeunes talents ; Shekhar Kapur, célèbre grâce à son film Masoom (1983) et qui a fait parler de lui dans les années 1990 en tournant un film sur la vie de Phoolan Devi intitulé Bandit Queen. Elizabeth (1998), tourné en Angleterre et nommé à sept reprises pour les oscars.
Plus que Miss Monde 1994, Aishwarya Rai a remporté le plus de succès dans le cinéma indien. C’est en 2002 qu’elle connaît le plus grand succès de sa carrière avec Devdas, premier film indien à avoir été projeté à Cannes. Membre du jury du festival en 2003, elle est aujourd’hui si célèbre en Occident qu’elle figure dans le musée de cire de Madame Tussaud.

Le Festival de Cannes accueillera durant cette 66e édition une importante délégation du cinéma indien qui viendra sur la Croisette célébrer le centenaire de la naissance du cinéma en Inde.L’Inde sera en 2013 le troisième « pays invité » à Cannes après l’Égypte en 2011 et le Brésil en 2012. Susi Ganesh y présentera également son nouveau film Shortcut Romeo interprété par...
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