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Liban

Ebey s’insurge : 2 500 kilos de déchets par jour, et aucun avantage financier !

Une décharge qui s’étend chaque année géographiquement depuis 1997.

La municipalité de Ebey-Aïn Drafil (Aley) a publié hier un communiqué dénonçant un décret voté par le gouvernement démissionnaire du Premier ministre Nagib Mikati, qui mènerait au prélèvement de 65 % de sa part dans la Caisse des municipalités, pour le tri et la collecte des déchets. Ce fait n’aurait pas été si scandaleux si cette commune n’accueillait, depuis 1997, une énorme décharge sanitaire (appelée communément décharge de Naamé) contenant tous les déchets du Grand Beyrouth et du Mont-Liban : 2 500 tonnes par jour provenant de 275 localités !


Dans son communiqué, le président du conseil municipal de Ebey-Aïn Drafil, Ghassan Hamzé, révèle qu’il présentera, dès cette semaine, un recours en invalidation du décret n° 10234, datant du 8 avril dernier, auprès du Conseil d’État. Il souligne que ce nouveau décret, comme d’autres qui l’ont précédé, va à l’encontre des recommandations d’un autre décret datant du 6 avril 1979. Ce texte stipule que toute localité accueillant une décharge ou une usine de traitement des déchets a droit à une augmentation de sa part de la Caisse autonome des municipalités équivalant à six dollars américains, en livres libanaises, pour chaque tonne de déchets provenant d’autres municipalités. Selon lui, ce nouveau décret va également à l’encontre de l’article 64 de la loi n° 326, adoptée en 2001, selon lequel la part des municipalités doit être en accord avec le coût des services de tri et collecte des déchets dont profite cette municipalité. Or, toujours selon M. Hamzé, « en violation d’une recommandation du Conseil d’État allant dans ce sens, le gouvernement a décidé de relever le niveau de prélèvement des parts des municipalités jusqu’à 80 % sous prétexte de payer les arriérés aux compagnies de tri, collecte et traitement des déchets ».


Il ajoute : « Les habitants de Ebey-Aïn Drafil, ainsi que tous les habitants des villages de l’ouest de Aley refusent catégoriquement la prolongation de la durée de vie de cette décharge (comme cela a été le cas plusieurs fois depuis 1997), et revendiquent une alternative à ce site. Nous sommes sur le point d’organiser une série de sit-in et de manifestations contre cette décharge. Nous demandons aux députés de Aley de déclarer cette région sinistrée. »
Le responsable municipal a fait référence à la multiplication des cas de maladies chroniques et autres symptômes en raison de la pollution de l’air résultant de la proximité de la décharge, ainsi que les désagréments comme les relents qui en proviennent et empoisonnent la vie des habitants, surtout en été. Sans compter les milliers de mètres cubes de méthane qui s’en dégagent quotidiennement, que les autorités ne pensent même pas à récupérer pour la production d’énergie.

 

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