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Nos Lecteurs ont la Parole

Le chemin de croix des jeunes Libanais, un signe d’espérance

Par Pilar LARA
Vendredi saint, j’ai eu l’immense satisfaction de voir de jeunes Libanais accompagner le premier chemin de croix du pape François au Colisée. Tout au long des 14 stations, j’ai pu prier, en suivant les textes qu’ils ont rédigés. Cet événement retransmis par toutes les télévisions, radios, journaux et programmes Internet du monde a été voulu par le pape émérite Benoît XVI qui, suite à son voyage au Liban, a voulu que les jeunes de ce pays écrivent cette méditation.
Le fait que ce soit ces jeunes qui aient offert ce message au monde entier a représenté pour moi un événement très important. La fondation espagnole que je préside travaille au Liban depuis plus de vingt ans, et j’ai eu l’occasion de m’y rendre souvent depuis mon premier voyage en 1991.
En novembre 1996, au retour d’un de mes voyages, j’ai eu la chance d’avoir une conversation avec le bienheureux Jean-Paul II, qui m’a félicitée pour avoir le courage de travailler dans la région et qui a insisté pour que je n’abandonne pas. Il m’a dit textuellement « que surtout je ne me fatigue pas ». Il m’a aussi dit que tant qu’il y aura des saints au Liban, la présence des chrétiens se maintiendra et que ce pays était un pays de martyrs.
Pour le bienheureux Jean-Paul II le Liban est plus qu’un pays, c’est avant tout un message. Durant son pontificat, il a été témoin de la guerre civile qui a ensanglanté le pays et n’a pas ménagé ses forces pour faire taire les armes et faire retrouver le chemin de la réconciliation au peuple libanais. Il m’avait personnellement confirmé qu’un de ses plus chers désirs, tout au long de son pontificat, était de se rendre au Liban, où il a pu finalement se rendre en 1997, pour remettre aux Libanais l’Exhortation apostolique de l’assemblée spéciale du synode des évêques pour le Liban : une espérance nouvelle pour le Liban.
En dépit des circonstances compliquées qui prévalaient à ce moment-là, et de l’opposition de certains leaders politiques, il avait réitéré à tous inlassablement que le rôle des Libanais était de vivre ensemble en paix, et il avait exhorté les jeunes réunis avec lui sous la protection de la Vierge de Harissa à ne pas émigrer et à construire des ponts entre les personnes, les familles et les différentes communautés.
Plus tard, en 2010, j’ai eu personnellement le privilège d’être une des femmes, sans être nationale d’un pays du Moyen-Orient, invitées par le pape Benoît XVI pour participer au synode spécial des évêques pour le Moyen-Orient. C’est cette assemblée synodale qui a proposé au pape de confier tout le Moyen-Orient à la protection de la Vierge Marie. Quand il s’y est rendu en septembre 2012, il a placé toute la région sous sa protection maternelle, en présence de tous les patriarches et évêques des Églises de la région et du peuple de Dieu réunis au Beirut Waterfront pour la messe.
Ce voyage entrepris par le pape Benoît XVI en des circonstances particulièrement difficiles pour les chrétiens de toute cette région, où le fléau de la violence s’incruste et s’étend tous les jours un peu plus, avait pour but de remettre l’Exhortation apostolique Ecclesia in Medio Oriente. Et surtout, il avait de nouveau réitéré le message de son prédécesseur aux jeunes réunis à Bkerké : de ne pas être tenté de goûter au « miel amer » de l’émigration, et que la beauté du Liban se trouve « dans cette belle symbiose (...) du vivre-ensemble ».
Ce chemin de croix, magnifiquement écrit, est un message d’espérance et de foi des jeunes Libanais qui ont vraiment compris la portée de leur rôle dans leur pays. Les guerres et les conflits qui assolent la région transparaissent pratiquement dans toutes les stations, ainsi que les grands maux de notre siècle, la culture de la mort, les familles divisées, les malades, la pauvreté, la drogue, etc. Mais au cours de chaque méditation, ils ont été au fond des problèmes exposés et les ont analysés selon la lumière de la vérité de la croix du Seigneur, de sa victoire définitive sur le mal, et en comptant sur l’intercession de la mère de Dieu, ils en ont fait un chemin qui conduit à l’amour et à la fraternité, leur chemin et celui de tout le peuple libanais.
Le pape François a fait siennes les conclusions du pape émérite Benoît XVI quand dans son homélie de clôture, à la fin du chemin de croix, il reprend les mots de son prédécesseur : « Nous avons vu la beauté et la force de la communion des chrétiens de cette terre et de l’amitié de tant de nos frères musulmans et de beaucoup d’autres. Ce fut un signe pour le Moyen-Orient et pour le monde entier : un signe d’espérance. »

Pilar LARA
Présidente
Fondation Promotion
sociale de la culture – Madrid
Vendredi saint, j’ai eu l’immense satisfaction de voir de jeunes Libanais accompagner le premier chemin de croix du pape François au Colisée. Tout au long des 14 stations, j’ai pu prier, en suivant les textes qu’ils ont rédigés. Cet événement retransmis par toutes les télévisions, radios, journaux et programmes Internet du monde a été voulu par le pape émérite Benoît XVI qui,...

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Bravo et merci Madame pour tous vos efforts en ce qui concerne la paix au Moyen-Orient et surtout au Liban!

Michele Aoun

12 h 52, le 10 avril 2013

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Commentaires (1)

  • Bravo et merci Madame pour tous vos efforts en ce qui concerne la paix au Moyen-Orient et surtout au Liban!

    Michele Aoun

    12 h 52, le 10 avril 2013

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