« Parle-nous de l’amour », a-t-on demandé au « Prophète » de Gibran Khalil Gibran et voilà ce qu’il a répondu :
« Quand l’amour vous fait signe, suivez-le, bien que ses chemins soient escarpés et tortueux.
Et quand ses ailes vous enveloppent, soumettez-vous, même si vous risquez de vous blesser à l’épée cachée dans ses plumes.
Et quand il vous parle, croyez-le, même si sa voix saccage vos rêves, comme le vent du nord dévaste les jardins.
Car comme l’amour fait de vous un roi, il peut vous crucifier.
Et s’il vous pousse à grandir, il vous incite aussi à vous mutiler.
Il monte au plus haut de vous-même et réjouit les plus tendres de vos branches qui frémissent dans le soleil, comme il s’enfonce au plus profond de vos racines en les faisant vibrer comme s’il voulait les arracher à la terre où elles s’accrochent.
Il vous enlace et vous fauche comme des gerbes de blé.
Il vous bat au fléau comme pour vous mettre à nu.
Il vous passe à tamis pour vous libérer de votre enveloppe.
Il vous broie jusqu’à la blancheur.
Il vous pétrit jusqu’à ce que vous soyez souple et malléable. »
Tandis que Sören Kierkegaard, dans Le Journal du séducteur, peut lui répondre en écho : « Qu’aime l’amour ? L’infinité. Que craint l’amour ? Les bornes. » Les bornes incluraient-elles alors les maladies, le temps qui passe et tout ce qui dégrade l’état physique ?
Comment définit-on alors le vrai acte d’amour ? Ce à quoi Charles Baudelaire avance, dans Les Fleurs du mal : « Il y a dans l’acte d’amour une grande ressemblance avec la torture ou avec une opération chirurgicale. » Un peu sombre comme définition, voire noire.
« Les plus beaux actes d’amour sont ceux accomplis dans le secret du cœur. Ils ne s’oxydent pas », nous dit encore Jean Guitton.
Nous avons voulu en savoir plus, nous sommes donc allés du côté du continent africain et puis remonté vers l’ancienne Perse. « Là où on s’aime, il ne fait jamais nuit », dit le proverbe africain tandis qu’en Perse on préfère « vivre enchaîné près de celui que l’on aime que libre au milieu des jardins près de celui que l’on hait ». Oui mais dans l’amour les chaînes ne sont-elles pas synonymes de liberté ?
À travers ces quelques pensées glanées, on a réussi tant soit peu à comprendre Michael Haneke lorsqu’il a présenté ce sentiment d’amour si fort, prêt à absorber gloutonnement les êtres, à les hacher, à les annihiler totalement. Ces êtres qui, dans l’amour, se laissent faire avec la plus grande soumission.
Moi, je veux vous parler d'AMOUR : __ Qu'est-ce l'Amour, ô poète ? __ Est-ce un esprit, ou la voix ___ Du rossignol qui répète __ Son chant divin dans les bois ? __ C'est la Rose sur sa tige, __ Qui rit au premier rayon. __ Elle danse de vertige, __ Comme dans un tourbillon. __ C'est le merle sur la branche, __ Qui chante l'hymne du jour. __ C'est la fille le dimanche, __ Qui rêve d'un grand Amour. __ Je le sais. Ô mon poète, __ Tout cela, c'est bien l'Amour. __ Mais trop souvent on regrette __ Les reflets dorés du jour. __ Aimons-nous, Ô muse tendre, __ Enivrons-nous de bonheur. __ Quel mortel pourrait prétendre __ Avoir vierge encor le coeur ! __ Le jour naît. La nuit expire. __ Le siècle est à son déclin. __ Sur les ailes du zéphyre, __ Est écrit notre destin. C'EST CA L'AMOUR !
19 h 36, le 05 avril 2013