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Liban - Conseil des ministres

Le menu – indigeste – n’a pas changé : loi électorale et grille des salaires

Face aux fossoyeurs de la loi électorale,MM. Sleiman et Mikati ont fait front commun. Photo Dalatie et Nohra

« Entre le chapardage d’un siège électoral (la loi électorale de 1960) et l’assassinat d’une patrie (le projet de loi dit “orthodoxe”), c’est-à-dire entre un délit et un crime, le choix est simple. » La phrase est de Waël Bou Faour. Elle résume bien le ton des commentaires et échanges qui ont marqué le Conseil des ministres qui s’est tenu hier et qui ont porté sur la signature par le président Sleiman du décret de convocation du corps électoral.
Le ton n’est pas monté, soulignent les observateurs, mais le débat a été dur sur le fond. Face aux fossoyeurs de la loi de 1960, MM. Sleiman et Mikati ont fait front commun. « La loi de 1960 est cliniquement morte, a admis M. Sleiman, mais elle sera enterrée quand une nouvelle loi sera votée ; entre-temps, son cadavre ne peut pas être jeté dans la rue! » Pour le clore, il a fallu l’intervention de Ziyad Baroud, l’ancien ministre de l’Intérieur, précisant à la télévision que le chef de l’État « n’avait pas le choix de ne pas signer le décret » de convocation du collège électoral, et que sa « compétence » en la matière était « liée » et non « laissée à sa propre appréciation ».
Entre-temps, c’est à un feu d’artifice de jeux de mots sur « la mort » de la loi électorale de 1960 que le gouvernement a eu droit.
Les condoléances seront-elles reçues bientôt au Parlement ? C’est ce que plusieurs ministres ont laissé entendre, sans qu’il soit possible de savoir au juste si le président de la Chambre agira sans se concerter avec MM. Sleiman et Mikati, ni si le projet de loi orthodoxe continue de jouir, dans les pointages, d’une majorité assurée.

 

(Lire aussi : Loi électorale : le 8 Mars sous les traits de la vierge effarouchée)

Les salaires
La grille des salaires a été l’autre sujet lourd abordé en Conseil des ministres. Sur ce point, le chef de l’État a confirmé que l’examen de la grille des salaires ne se fera pas, en Conseil des ministres, avant le 21 mars, et que cet examen pourrait s’étendre sur plusieurs séances.
Les vociférations de Hanna Gharib haranguant les grévistes massés – au grand désespoir des automobilistes – au carrefour al-Sayad et sur la route de Baabda ne sont pas parvenues jusqu’au palais présidentiel. M. Sleiman a quand même exhorté le Comité de coordination syndicale qui conduit la grève générale ouverte de tenir compte des intérêts de la population – et notamment scolaire, avec des dizaines de milliers d’élèves en congé forcé – et de mettre fin à ce mouvement.

 

(Lire aussi : Les grévistes en appellent au chef de l’État « pour que justice soit faite »)


L’ordre du jour ordinaire du Conseil des ministres a été approuvé au pas de charge. Parmi les décisions les plus importantes figurent le recrutement de 500 nouveaux agents de la Sûreté générale, la création de trois écoles doctorales à l’UL, l’indemnisation (enfin !) des actionnaires lésés de la Coopérative de consommation et de production en faillite, la distribution des rentrées de la Caisse municipale autonome, la réduction des taxes et impôts frappant les artistes étrangers se produisant durant les festivals d’été, la signature d’accords de coopération avec Chypre et beaucoup, beaucoup d’avances du Trésor et de transferts d’un département à l’autre de crédits prélevés sur les réserves budgétaires...

 

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L’idée du report fait son chemin, reste à trouver le scénario..., l'article de Scarlett Haddad

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