Rechercher
Rechercher

Liban - Loi électorale

Tout le monde (ou presque) veut le déroulement des élections à temps

Au Hezbollah, on cherche manifestement à rendre à l’avance Ahmad el-Assir responsable d’un éventuel ajournement du scrutin.

Les principales formations politiques dans le pays continuent d’affirmer vouloir le déroulement des élections législatives à la date prévue, mais certaines voix au sein du 8 Mars donnent à penser, au lendemain des propos tenus par le président de la Chambre, Nabih Berry, sur la primauté de la sécurité sur les élections, qu’un ajournement est possible.
Samy Gemayel, député Kataëb du Metn, a établi une distinction entre « un report technique des élections pour deux ou trois mois sur la base d’un accord et un ajournement indéfini qui laisserait l’État en suspens, aux mains des forces de facto ».
« Les forces du 8 Mars, et plus précisément le Hezbollah, n’ont pas intérêt à ce qu’il y ait des élections. Mais le 14 Mars et (le chef du PSP) Walid Joumblatt sont en mesure d’offrir des alternatives empêchant que le pays ne sombre dans le précipice », a ajouté M. Gemayel.


Ahmad Fatfat, député de Denniyé et membre du bloc du Futur, a affirmé que « l’ajournement des élections législatives est une chose inacceptable à n’importe quel titre ».
« Il n’y a pas de fatalité », a-t-il assuré, expliquant que « des discussions sont en cours entre tous les partenaires au sein du 14 Mars et avec Walid Joumblatt pour essayer d’assurer quelque chose dont le résultat attendu serait de rendre le déroulement des élections obligatoire pour tout le monde ».
« Tout ce qui se passe actuellement entre dans le cadre d’une tentative de dynamiter les élections et toutes les propositions avancées jusqu’ici, en particulier le projet “orthodoxe”, s’inscrivent dans ce cadre », a-t-il dit.


De même, son collègue Jamal Jarrah (Békaa-Ouest-Rachaya) a affirmé que le 14 Mars finira par « soumettre une proposition de loi commune sur la base du mode de scrutin mixte ». Selon lui, les discussions avec le PSP et avec les alliés du Futur en vue d’élaborer cette proposition « sont dans leur phase finale ».
« Des pressions sont exercées en vue de la tenue d’une séance plénière du Parlement dès cette semaine pour faire passer le projet “orthodoxe”, mais le président de la Chambre continue de dire jusqu’ici qu’il ne convoquera pas les députés à une séance (dont l’ordre du jour) est contraire au Pacte national », a ajouté M. Jarrah.
« Une seule partie, bien connue, est en mesure de susciter des troubles sécuritaires pour obtenir un ajournement des élections », a-t-il dit, en référence au Hezbollah.

 

(Lire aussi : Ce qui empêche encore un accord sur la loi électorale..., l'éclairage de Philippe Abi Akl)


Le député Ibrahim Kanaan, membre du bloc du Changement et de la Réforme, a fait état d’une « tentative de court-circuitage » du projet « orthodoxe ». « Nous ne le permettrons pas », a-t-il lancé, avant d’ajouter : « Tout le monde est d’accord avec le président de la Chambre pour dire que la sécurité est prioritaire, mais la loi électorale est aussi une priorité », a dit M. Kanaan, exprimant ainsi son souhait en vue du déroulement des élections dans les délais.


Son collègue Alain Aoun a indiqué que des « contacts » sont en cours entre le CPL, le mouvement Amal et le Hezbollah. « Il y a une conviction qu’il est nécessaire que le projet » orthodoxe « soit soumis au vote en séance plénière, tout en gardant l’ouverture sur tout autre projet qui pourrait assurer la parité islamo-chrétienne », a souligné M. Aoun.
Dans les rangs du Hezbollah, le député Ali Fayad a affirmé que son parti « œuvre sincèrement et de façon déterminée à la tenue des élections à la date prévue, l’ajournement du scrutin n’étant pas une bonne option, quelle qu’en soit la raison ».


Toutefois, M. Fayad a estimé qu’« une menace sur les élections pourrait venir des agissements des tenants de l’extrémisme sectaire », dans une tentative de rendre à l’avance le cheikh salafiste Ahmad el-Assir responsable de tout ajournement des élections.


De son côté, le député Kassem Hachem (Hasbaya), membre du bloc de Nabih Berry, a affirmé que « la multiplication des incidents sécuritaires pourrait ne pas permettre le déroulement des élections ».
Enfin, Massoud Achkar, ancien candidat aux législatives à Beyrouth I, a mis en garde contre « les tentatives de certaines parties de forcer le maintien de la loi de 1960 ».

 

Lire aussi

Liban : Quid après la convocation du corps électoral?

 

Repère

Loi électorale : petit guide à l’usage de l’électeur libanais perplexe

 

Voir notre dossier : Les électeurs libanais ont la parole
Les principales formations politiques dans le pays continuent d’affirmer vouloir le déroulement des élections législatives à la date prévue, mais certaines voix au sein du 8 Mars donnent à penser, au lendemain des propos tenus par le président de la Chambre, Nabih Berry, sur la primauté de la sécurité sur les élections, qu’un ajournement est possible. Samy Gemayel, député Kataëb...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut