Tous les regards sont rivés aujourd’hui vers Bruxelles où se tiendra le Conseil européen des ministres des Affaires étrangères qui évoqueront deux questions intéressant au plus haut point le Liban.
La première porte sur les discussions attendues autour des accusations formulées par le ministre bulgare des Affaires étrangères à l’encontre du Hezbollah, faisant assumer à deux membres du parti la responsabilité de l’explosion qui a eu lieu à Burgas.
Évoquant ce dossier sensible, une source ministérielle proche du 8 Mars a expliqué l’intérêt que porte le gouvernement libanais à cette question surtout après l’engagement exprimé par le Premier ministre, Nagib Mikati, de coopérer avec les autorités bulgares, une position qui a incité la Bulgarie à envoyer mardi dernier un dossier sécuritaire au ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour, dans lequel Sofia sollicite la collaboration de la justice libanaise. Celle-ci est invitée à vérifier les informations obtenues par les enquêteurs bulgares sur les deux suspects du Hezbollah porteurs de passeports australien et canadien, et dont les noms figurent dans une enveloppe cachetée qui a été remise, via Adnane Mansour, au ministre de la Justice, Chakib Cortbawi.
En dépit du démenti affiché par le numéro 2 du parti chiite, cheikh Naïm Kassem, qui a indiqué que sa formation n’avait rien à voir avec cette explosion, les ministres européens sont fermement décidés à discuter de cette question et surtout des informations faisant état de l’itinéraire utilisé par les deux suspects, à savoir Beyrouth-Sofia (via Varsovie)-Burgas- Istanbul-Roumanie-Beyrouth.
D’autres informations font valoir que l’un des deux suspects vit au Liban depuis 2006, le second depuis 2010.
Il est cependant utile de relever que selon la source proche du 8 Mars, les autorités bulgares ne semblent pas avoir pour l’heure des preuves tangibles mais plutôt circonstancielles sur l’implication présumée des membres du parti de Dieu, une position que partagerait d’ailleurs, souligne la même source, le procureur à Sofia qui aurait informé le ministre de l’Intérieur bulgare que « les supputations logiques et confortées » sur l’implication présumée des deux membres du Hezbollah « ne sont pas suffisantes » à ses yeux pour engager des poursuites. C’est ce qui explique la demande de coopération faite par la Bulgarie à la justice libanaise.
La source ministérielle a toutefois exprimé des doutes quant à la possibilité pour les ministres européens de parvenir à l’unanimité requise pour ce type de condamnation qui aura pour conséquences de placer le parti chiite sur la liste des organisations terroristes, surtout que la France n’est pas très enthousiaste à s’embarquer dans cette direction.
Quant au second sujet qui sera également débattu aujourd’hui par les membres du Conseil, c’est la proposition avancée par le ministre britannique des Affaires étrangères concernant la nécessité de fournir des armes à l’opposition syrienne, une proposition au sujet de laquelle la France est également assez hésitante à ce stade, d’autant que Paris voudrait donner des chances à la médiation russe en Syrie.
William Haig, qui sera à Beyrouth mercredi prochain, y rencontrera les principaux responsables, moins son homologue qui se trouvera ce jour-là à Moscou.
Ce qui semble certain c’est que le responsable britannique jouera de son mieux à Bruxelles la carte de l’armement à fournir à l’opposition syrienne, afin de tenter d’éloigner autant que possible le danger islamiste qui plane de plus en plus sur la Syrie, un danger qui menace tout autant l’Occident, fera-t-il valoir.
Ainsi, il tentera son possible pour faciliter l’exportation d’aides militaires qui consisteront principalement en fourniture de gilets pare-balles et d’équipements de télécommunications en vue de faire barrière à l’expansion des jihadistes.
C’est dans ce sens qu’il faut également comprendre la missive envoyée par le responsable britannique à son homologue russe, Sergueï Lavrov, l’invitant à œuvrer en toute hâte afin de parvenir à une solution politique avant la mainmise des islamistes sur le pays.
Pour mémoire:
Le Canada et l’Australie ont permis de remonter au Hezbollah
Affaire Burgas : Sofia remet le dossier de l’enquête au palais Bustros
L'u.e ne peut pas décider par elle même, elle exécutera ce qu'il lui sera demandée de faire. Et puis quelle importance sa décision, le hezb résistant est déja boycotté officiellement, je ne vois pas l'utilité d'attendre quoi que se soit de ce groupe sous influence étouffante.Par contre il serait interessant qu'elle se penche sur le suicidé des prisons israeliennes, il était australien , la même nationalité que les assassins de Mabhouh et des bulgares.
06 h 30, le 18 février 2013