Des personnes en deuil et des militants armés portent le corps d'Islam Khamayseh, un commandant local de la Brigade Al-Quds, la branche armée du groupe militant Jihad islamique palestinien, tué lors d'une frappe israélienne de nuit sur le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie occupée, lors de ses funérailles le 18 mai 2024. AFP / ZAIN JAAFAR
L'Autorité palestinienne a annoncé la mort de sept Palestiniens tués mardi lors d'un raid militaire israélien à Jénine en Cisjordanie occupée, où l'armée a dit mener une opération contre des cellules armées du Hamas et du Jihad islamique.
« Sept morts et neuf blessés par des balles de l'occupation (Israël, NDLR) à Jénine, dont deux blessés dans un état grave », a indiqué dans la matinée un court message publié sur le compte Telegram du ministère de la Santé du gouvernement de l'Autorité palestinienne.
Des journalistes de l'AFP ont vu les corps de quatre personnes tuées durant l'incursion militaire israélienne à Jénine, un bastion de groupes armés palestiniens situé dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
En soirée, le raid israélien était toujours en cours.
Des échanges de tirs opposent soldats israéliens et hommes masqués et armés, ont constaté des correspondants de l'AFP.
Des panaches de fumée noire s'élevaient à l'intérieur du camp de réfugiés de Jénine, attenant à la ville.
L'armée israélienne a annoncé dans un communiqué mener une opération, sur la base de renseignements « concernant des activités terroristes menées par des hommes armés appartenant aux organisations terroristes du Hamas et du Jihad islamique dans la région de Jénine ».
Elle a fait état « de nombreux échanges de tirs » entre ses forces et « les terroristes armés ». « Au cours des échanges, des personnes non impliquées auraient été touchées », a-t-elle ajouté disant « examiner ces allégations ».
La journée a été rythmée par le bourdonnement de drones dans le ciel, et le bruit de détonations et de coups de feu sporadiques.
Des soldats israéliens ont patrouillé dans des véhicules blindés aux abords du camp, circulant derrière un bulldozer qui a creusé par endroit l'asphalte dans la rue principale désertée de ses habitants.
« Balle perdue »
De nombreux magasins ont gardé leurs rideaux de fer baissés.
Amer Manasra, un journaliste palestinien indépendant de 25 ans, a déclaré à l'AFP depuis son lit d'hôpital avoir été touché à l'arrière de la jambe par une balle perdue tirée par les forces israéliennes », ajoutant que l'incident avait eu lieu près de l'entrée du camp.
Selon le ministère de la Santé palestinien, un chirurgien travaillant à l'hôpital gouvernemental de Jénine, figure parmi les morts. « Oussayed Jabarine a été tué par des tirs de soldats israéliens alors qu'il se rendait à l'hôpital », écrit le ministère dans un communiqué.
L'agence officielle palestinienne Wafa a indiqué qu'un instituteur, Allam Jaradat, et un mineur faisaient également partie des sept morts.
En raison de l'opération israélienne, les écoles de la ville de Jénine et de son camp de réfugiés adjacent ont été évacuées, selon Wafa.
Plus tard, des écoliers se sont rassemblés dans une mosquée à l'est de Jénine pour les funérailles d'Allam Jaradat, enveloppé dans le drapeau vert du groupe islamiste palestinien Hamas.
L'Autorité palestinienne a condamné le raid, affirmant dans un communiqué qu'Israël « tue des innocents, des médecins, et détruit l'infrastructure des hôpitaux, des villes et des villages palestiniens ».
L'armée mène régulièrement à Jénine des opérations qu'elle qualifie d' »antiterroristes », destinées selon elle à empêcher des attentats anti-israéliens en Israël ou en Cisjordanie.
Les violences dans ce territoire occupé ont été exacerbées par la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas déclenchée par une attaque sanglante du mouvement islamiste contre le territoire israélien le 7 octobre.
Au moins 512 Palestiniens ont été tués par des soldats ou des colons israéliens en Cisjordanie depuis le 7 octobre, selon le ministère palestinien de la Santé.
Depuis cette même date, 12 Israéliens au moins ont été tués en Cisjordanie dans des attaques ou des attentats palestiniens, selon des données officielles israéliennes.
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