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Liban

Souhaid : Le Liban est en danger car il est devenu le dernier point d’appui du projet iranien

« La patrie est en danger. » C’est ce qu’a martelé hier le coordinateur général du 14 Mars, l’ancien député Farès Souhaid, dans son allocution d’ouverture. Après avoir salué la mémoire des martyrs du 14 Mars, M. Souhaid a affirmé : « Le Liban est en danger en raison de l’effondrement accéléré de l’État, qui est devenu incapable de faire respecter la loi et d’assurer la sécurité des citoyens, réduisant le Liban à ce qui ressemble à un “État défaillant”. Le Liban est en danger en raison des appels de certains au pouvoir en faveur du renouvellement des conflits civils, au service de leur projet sectaire et du régime syrien, qui est en voie d’effondrement et qui cherche à élargir le cercle de la violence sectaire en direction du Liban. Le Liban est en danger, car une partie de ceux qui sont au pouvoir n’a toujours pas tiré les leçons du passé et répète de ce fait les mêmes erreurs commises autrefois, en tentant une nouvelle fois de lier le sort du Liban à celui du Baas syrien assadiste, après avoir tenté de le lier par le passé au Baas irakien de Saddam Hussein. Aussi expose-t-elle les Libanais au danger de les identifier à la dernière des dictatures arabes, ce qui les fait passer pour des complices dans le crime caractérisé commis par le régime syrien contre son peuple. Le Liban est en danger parce qu’il est devenu le dernier point d’appui du projet régional iranien, lequel a perdu avec les transformations survenues dans le monde arabe la plupart de ses cartes régionales et n’a plus d’autre choix que de préserver sa position au Liban pour pouvoir négocier et faire des compromis sur cette base. »


« La priorité nationale aujourd’hui est de faire face à ces menaces et d’œuvrer afin de protéger notre pays, a ajouté M. Souhaid. L’immense majorité des Libanais ne veut pas retourner à l’époque de la guerre et des combats, mais souhaite vivre en sécurité à l’ombre d’un État qui respecte ses citoyens et les protège. Cette responsabilité est celle de l’État en premier lieu, mais aussi celle de tous, y compris des forces du 14 Mars, qui avaient appelé il y a un an, de cet endroit même, à œuvrer en faveur d’une intifada de la paix qui renouvellerait le printemps du Liban et garantirait une protection du pays contre les répercussions des développements actuels en Syrie », a poursuivi M. Souhaid.
« Nous tendons la main à tous ceux qui ont de bonnes intentions nationales et sincères et qui constituent la majorité au niveau des groupes constitutifs du Liban, a déclaré Farès Souhaid. Nous les appelons à participer et à œuvrer ensemble pour mettre fin au glissement ininterrompu vers l’inconnu et établir un filet de sécurité qui empêcherait le renouvellement des tragédies du passé. Il faut mettre fin à la spoliation qui est à l’origine de toute cette violence au Liban, celle qui consiste à réduire la politique au pouvoir, le pouvoir à la communauté, la communauté au parti et le parti à une personne. Où sont les droits de l’individu et du citoyen dans tout cela ? » s’est-il interrogé.


Le coordinateur général du 14 Mars a demandé de « rendre à l’accord de Taëf sa valeur, dans l’esprit comme dans la lettre, et d’en faire un modèle pour les pays qui ont souffert comme nous ». « Cet accord, a-t-il poursuivi, offre des garanties claires aux groupes sectaires et assure clairement les droits des individus et des citoyens. Il faut œuvrer pour mettre fin à la discorde sectaire qui menace notre avenir à tous au Liban, tout comme elle menace le monde arabe de guerres civiles réelles. Dans ce domaine, le Liban a un rôle actif et décisif : il peut attiser ce conflit meurtrier ou bien jouer un rôle positif et constructif en étant un exemple pour y mettre un terme, et donc stimuler l’ouverture du monde arabe vers l’horizon de la modération et de l’acceptation de l’autre », a-t-il ajouté.


« La guerre du Liban n’a pas pris fin en 1990 par la victoire d’un camp sur l’autre, mais par le retour de chacun à l’État aux conditions de l’État, avec l’abolition des mini-États construits par les milices. Aujourd’hui, avec la chute du régime syrien, ceux qui démolissent l’État de l’extérieur et de l’intérieur doivent y revenir, afin que nous construisions notre vie commune selon les conditions de l’État et non celles de communauté, du parti politique ou de la milice armée », a-t-il poursuivi.


« À cette fin, nous devons d’abord rendre à l’État toute sa considération en tant que détenteur du monopole de la violence légitime et comme seule autorité ayant le droit de déployer ses forces sur l’ensemble du territoire libanais, ainsi qu’aux frontières, toutes les frontières, et avec le soutien des forces internationales », a déclaré également le coordinateur du 14 Mars. « Nous devons aussi libérer l’État de sa dépendance aux conditions des groupes confessionnels, posées hors de la logique de la Constitution et de l’accord de Taëf. Cette dépendance empêche l’État de mener à bien ses devoirs fondamentaux. Nous devons œuvrer pour l’édification d’un État libéré des contraintes du sectarisme, un État civil, démocratique, moderne qui rendrait au citoyen son droit de désigner son autorité et de lui demander des comptes. Enfin, nous devons rendre à la politique sa considération et la libérer de sa réduction au champ du confessionnalisme et du sectarisme, en œuvrant pour transformer, à cette fin, le 14 Mars en bloc politique transcommunautaire capable de moderniser et de dynamiser l’action politique », a-t-il ajouté.


« Certains parient sur une perte de patience du 14 Mars, d’autres parient sur la désagrégation du pacte qui unit ce courant, d’autres encore sur une tentative de compenser leur perte ailleurs par une mainmise sur le pouvoir ici. L’expérience nous a enseigné, depuis l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri, que nous sommes en mesure de déplacer des montagnes lorsque nous sommes unis, et nous sommes capables et déterminés à continuer à porter le flambeau jusqu’à satisfaire les revendications pour lesquelles nos martyrs sont tombés, à savoir : la liberté du Liban, son indépendance, son État uni, civil, moderne et libéré des contraintes internes et externes », a ajouté Farès Souhaid, en rendant hommage à la révolution du Cèdre, qui a « brisé les barrières communautaires et le mur de la peur pour donner naissance à une intifada civile, pacifique et démocratique exceptionnelle ». « Voici les révolutions arabes, qui s’élancent toutes à partir du même secret et y reviennent à chaque fois qu’elles entrent en confrontation avec quiconque cherche à les faire régresser ou en spolier la richesse. Le peuple libanais a été un pionnier dans le domaine de la dignité et de la liberté. Il ne saurait aujourd’hui rester sur les bancs de l’attentisme ou du suivisme », a-t-il conclu.

 

 

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« La patrie est en danger. » C’est ce qu’a martelé hier le coordinateur général du 14 Mars, l’ancien député Farès Souhaid, dans son allocution d’ouverture. Après avoir salué la mémoire des martyrs du 14 Mars, M. Souhaid a affirmé : « Le Liban est en danger en raison de l’effondrement accéléré de l’État, qui est devenu incapable de faire respecter la loi et...

commentaires (2)

L'Ami devrait s'occuper plutôt à organiser la voix Concordante, au lieu des murmures discordants, dans son parallèle marsien. Si le discours de Saad Hariri est MAGNANIME ! les performances quatorzistes laissent tant à désirer et ne le sont guère... Les Paroles des Chefs ne suffisent pas...

SAKR LEBNAN

03 h 23, le 15 février 2013

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Commentaires (2)

  • L'Ami devrait s'occuper plutôt à organiser la voix Concordante, au lieu des murmures discordants, dans son parallèle marsien. Si le discours de Saad Hariri est MAGNANIME ! les performances quatorzistes laissent tant à désirer et ne le sont guère... Les Paroles des Chefs ne suffisent pas...

    SAKR LEBNAN

    03 h 23, le 15 février 2013

  • Chaque année depuis 2005, lors de la commémoration à la date de l'assassinat du président Rafic Hariri, la promesse de "transformer le 14 Mars en bloc politique transcommunautaire". Quand cette promesse sera-t-elle tenue et ladite transformation aura-t-elle lieu ?

    Halim Abou Chacra

    20 h 33, le 14 février 2013

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