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L’armée tire et tue six personnes à Falloujah

Il s’agit des premières victimes à imputer aux forces de sécurité irakiennes depuis le début, il y a un mois, d’une vague de manifestations contre la politique du gouvernement de Nouri al-Maliki.

À Ramadi, les manifestants mobilisés depuis un mois bloquent une autoroute reliant Bagdad à la Jordanie et à la Syrie.Azhar Shallal/AFP

Six personnes ont été tuées et 35 blessées hier à Falloujah lorsque l’armée a ouvert le feu pour disperser une manifestation antigouvernementale dans cette ville à majorité sunnite, selon des responsables. Il s’agit des premières victimes à imputer aux forces de sécurité irakiennes depuis le début, il y a un mois, d’une vague de manifestations de la minorité sunnite, qui proteste contre la politique du gouvernement de Nouri al-Maliki, dominé par les chiites. La plupart des morts et des blessés ont été touchés par balles, a affirmé Khaled Khalaf al-Rawi, médecin à l’hôpital de Falloujah.


M. Maliki a appelé les forces de sécurité à la retenue et a dans le même temps accusé les manifestants d’être responsables des tensions confessionnelles « exploitées », selon lui, par el-Qaëda et les « groupes terroristes ».
Les manifestants se sont dirigés vers une zone de l’est de Falloujah, mais ont été bloqués par des soldats, a indiqué un capitaine de la police. Ils ont commencé à lancer des bouteilles d’eau en direction des soldats, qui ont alors ouvert le feu, selon cet officier. Les autorités ont ordonné le retrait de l’armée, laissant la police en charge de la sécurité dans la ville, a indiqué Saadoun Chaalane, un conseiller de la province d’al-Anbar à laquelle appartient Falloujah. Les haut-parleurs des mosquées ont lancé des appels au calme et un couvre-feu a été instauré. Le porte-parole du ministère de la Défense, le général Mohammad al-Askari, s’est engagé à ce que les victimes soient dédommagées.


D’autres manifestations se sont déroulées à Ramadi, chef-lieu de cette province et dans les villes de Samarra, Mossoul et Baqouba, au nord de Bagdad, après la prière du vendredi. Plusieurs rassemblements ont aussi eu lieu dans des quartiers sunnites de Bagdad. À Ramadi, où la contestation a commencé, les manifestants mobilisés depuis un mois bloquent une autoroute reliant Bagdad à la Jordanie et à la Syrie.


À Baaqouba, chef-lieu de la province de Diyala, les manifestants ont quant à eux appelé à la « chute du régime », brandissant des bannières proclamant « L’Iran dehors, Bagdad toujours libre ». « Le gouvernement devrait répondre immédiatement aux demandes des manifestants, avant que nous commencions une révolution et que nous le renversions », a prévenu un chef tribal.


Les manifestants anti-Maliki, mobilisés depuis plus d’un mois, réclament la libération de prisonniers détenus d’après eux sans inculpation et exigent l’abrogation de lois antiterroristes utilisées, selon eux, à l’encontre de la communauté sunnite par le gouvernement Maliki. Une figure politique chiite a également appelé hier le gouvernement à répondre aux revendications des contestataires. « Personne ne peut affirmer que le gouvernement est innocent de toute erreur », a ainsi affirmé Sadreddine el-Qoubanji, responsable au Conseil suprême islamique de l’Irak, lors de son prêche dans la ville sainte de Najaf. Si les autorités ne répondent pas aux demandes des manifestants, a prévenu M. Qoubanji, « le processus politique en Irak risque de s’effondrer ».
(Source : AFP)

 

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