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Moyen Orient et Monde - Irak

Les manifestations sunnites contre Maliki s’étendent

Des centaines d’Irakiens sunnites ont manifesté hier dans la ville de Samarra. Mahmoud al-Samarrai/AFP

Les forces de l’ordre irakiennes ont tiré en l’air hier pour disperser des centaines de manifestants sunnites qui se rassemblaient sur une place de Mossoul, dans le nord de l’Irak, pour protester contre le Premier ministre chiite, Nouri al-Maliki. « Les forces de sécurité ont ouvert le feu et chargé pour disperser la manifestation », a dit Athil al-Noudjaïfi, gouverneur de la province de Ninive où se trouve Mossoul.
Et dans la province d’al-Anbar, 5 000 autres manifestants ont défilé dans le calme. Les protestataires bloquent depuis la fin décembre la route qui mène à la frontière syrienne à travers le désert d’Anbar.
Ainsi, depuis plus de deux semaines se multiplient à travers le pays les manifestations de la communauté sunnite. Cette dernière demande le départ de M. Maliki, accusé d’incompétence dans la gestion des services publics, et dénonce la législation antiterroriste qui vise en fait, selon elle, à limiter ses droits. Députés sunnites, chiites et kurdes n’ont pu se mettre d’accord dimanche sur un débat au Parlement afin de discuter des revendications des manifestants. Samedi, l’Arabie saoudite a mis en garde les autorités irakiennes contre « l’extrémisme religieux » qui entretient, selon elle, la violence dans le pays.
En outre, hier, à Mossoul encore, des hommes armés ont abattu deux policiers et les forces de sécurité ont découvert le corps d’une chrétienne poignardée dans son appartement.

Élections anticipées ?
Depuis le retrait en décembre 2011 des derniers soldats américains après neuf ans de présence en Irak, les disputes n’ont pas cessé entre groupes politiques, ethniques et religieux, paralysant l’action du Parlement et du gouvernement. Face à cette impasse, le débat sur la possibilité de tenir des élections générales anticipées a été relancé, alors que la législature actuelle s’achève normalement en avril 2014 et que des élections provinciales sont prévues en avril 2013. Des responsables du bloc de M. Maliki ont eux-mêmes évoqué une éventuelle dissolution du Parlement, mais la mesure doit être approuvée par la majorité absolue des parlementaires.
« Des élections anticipées pourraient être la meilleure solution », estime Ihsan al-Chammari, professeur de sciences politiques à l’université de Bagdad, ajoutant : « Si les choses empirent, les divisions s’accentueront et c’est dangereux » pour le pays.
Pour le moment, le Conseil des ministres et le Parlement continuent de se réunir, mais aucune loi importante n’a été votée depuis 2010 et les Irakiens se plaignent de l’absence de mesures des différents ministères pour améliorer leurs conditions de vie. M. Maliki, habile tacticien, a réussi à se maintenir à la tête du gouvernement depuis 2006, en partie grâce à la désorganisation de ses détracteurs, selon des experts. Mais il a dû compter aussi sur l’appui du voisin iranien chiite pour faire échec à une motion de défiance en juin. Parallèlement, l’épreuve de force s’est durcie autour de la répartition des recettes pétrolières entre la région autonome kurde et le pouvoir central, plaçant les forces des deux camps en état d’alerte.
« Les groupes politiques ont essayé, après le départ des forces américaines, d’exploiter la situation », estime Abbas al-Bayati, un député et membre du bloc de M. Maliki, ajoutant : « Chaque partie tente d’interpréter la Constitution de façon à servir ses intérêts. » « Aucune des parties n’est disposée à s’asseoir et à régler les problèmes », regrette Mahmud Othman, un député kurde indépendant. « Chacune ne fait que lancer des accusations envers l’autre. Je crains que le pire soit encore à venir », dit-il.

(Source : agences)
Les forces de l’ordre irakiennes ont tiré en l’air hier pour disperser des centaines de manifestants sunnites qui se rassemblaient sur une place de Mossoul, dans le nord de l’Irak, pour protester contre le Premier ministre chiite, Nouri al-Maliki. « Les forces de sécurité ont ouvert le feu et chargé pour disperser la manifestation », a dit Athil al-Noudjaïfi, gouverneur de la...
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