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À La Une - Liban

Loi électorale : À Bkerké, les chefs chrétiens retournent aux généralités

Réunis sous l’égide du patriarche Raï, Gemayel, Aoun et Frangié se prononcent pour une formule asurant « la meilleure représentation ».

Mgr Raï entouré de MM. Gemayel, Aoun et Frangié. Photo ANI

D’ordinaire, la logique veut que l’on passe du général au particulier. Dans le feuilleton en marche sur la loi électorale, qui a connu une grande accélération cette semaine, les leaders maronites ont décidé hier de procéder à la démarche inverse, de passer du particulier au général.


Samedi dernier, les représentants des quatre principales formations chrétiennes, le CPL, les FL, les Kataëb et les Marada, réunis dans le cadre du comité de Bkerké, avalisaient officiellement la proposition de loi électorale formulée par le Rassemblement orthodoxe, présentant cette formule comme étant celle qui assure le mieux, à leurs yeux, la parité entre chrétiens et musulmans sur le plan de la représentation parlementaire.
Hier, leurs patrons (à l’exception du chef des FL, Samir Geagea, retenu à Maarab pour des raisons de sécurité) sont allés à Bkerké pour convenir, sous l’égide du patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, de « la nécessité de parvenir à une loi électorale assurant la meilleure représentation pour toutes les communautés libanaises », sans donner de précision sur ce que doit être cette loi.

 

(Pour mémoire : Pourquoi le projet dit orthodoxe est (franchement) mauvais)


Faut-il assimiler cette inversion de la logique des choses à une reculade ? Oui et non.
Oui, parce qu’il est clair que le projet dit orthodoxe a suscité cette semaine une véritable levée de boucliers non seulement chez le courant du Futur et les joumblattistes, ce qui était attendu, mais aussi dans des milieux chrétiens, à commencer par le président de la République, Michel Sleiman, qui a jugé le projet contraire à la Constitution, et chez tous les chrétiens indépendants, regroupés essentiellement derrière l’un des principaux ténors de la Chambre, le député Boutros Harb.


Non, parce que la prise de position des leaders maronites, hier, confirme a posteriori que l’affaire se résume dès le début à une succession de surenchères et de manœuvres de la part de toutes les parties concernées, et dont l’unique aspect positif est de replacer la question de la correction de la représentation chrétienne au centre du débat sur la loi électorale.

 

(Pour mémoire : La loi orthodoxe « signera la fin du Liban », selon le collectif chrétien mené par Boutros Harb)

Les travaux de la sous-commission parlementaire
D’ailleurs, le député Samy Gemayel, anticipant en quelque sorte sur le communiqué publié en soirée par Bkerké, soulignait à l’issue de la réunion de la sous-commission parlementaire sur la loi électorale, dont il fait partie, combien il était devenu nécessaire d’en finir avec les pratiques électorales suivies depuis la fin de la guerre civile au Liban, notamment pour ce qui est de la représentation défaillante des chrétiens.


La sous-commission s’était réunie en l’absence du député Alain Aoun, membre du bloc du Changement et de la Réforme. M. Aoun avait annoncé jeudi qu’il gelait sa participation à la sous-commission pour protester contre le refus des autres membres de sceller d’ores et déjà dans le procès-verbal des discussions le choix de la proposition du Rassemblement orthodoxe par la majorité des membres.


Évoquant l’absence de M. Aoun, M. Gemayel a souligné que l’occasion avait été donnée hier au député de Baabda pour qu’il vienne à la réunion et que le procès-verbal soit établi en présence de tout le monde. « Il n’a pas voulu venir. Nous en avons donc fini en son absence et le dossier est à présent entre les mains du président (de la Chambre) Nabih Berry. Or M. Berry est l’allié du député Alain Aoun. (...) Tout ce tapage médiatique n’avait pas lieu d’être », a-t-il lancé.


Le représentant des Forces libanaises, Geoges Adwan, s’est rendu pour sa part chez M. Berry, à Aïn el-Tiné, pour l’informer des conclusions auxquelles est parvenue jusqu’ici la sous-commission et sonder la possibilité d’une convocation d’une séance plénière de la Chambre. Le chef du législatif a toutefois souligné que ces conclusions, qui seront lues lundi lors d’une nouvelle réunion de la sous-commission, devront d’abord passer par les commissions parlementaires afin que les autres matières de la loi électorale, non abordées par la sous-commission, soient examinées.


Affirmant que les réunions pourraient se poursuivre jusqu’à mardi, le président de la sous-commission, Robert Ghanem, a indiqué quant à lui qu’aucun accord ne s’était encore dégagé sur une loi électorale, mais que les discussions étaient objectives et sérieuses.
Opposé au projet orthodoxe, le député Serge TerSarkissian, également membre de la sous-commission, s’est déchaîné contre Alain Aoun et son bloc, affirmant que leur comportement est assimilable à du « folklore ». « Alain Aoun et son bloc ont commencé à sentir qu’ils allaient être laissés seuls. Ils ont voulu s’en sortir de cette façon », a-t-il lancé.

Deux sièges pour les syriaques ?
Le représentant du Futur, Ahmad Fatfat, a, de son côté, affirmé qu’une majorité de membres de la sous-commission se sont prononcés pour que les émigrés votent pour l’ensemble des députés, autrement dit dans les circonscriptions où ils sont inscrits au Liban et non plus dans le cadre d’une circonscription qui serait spécialement créée pour eux, comme il est prévu dans le projet de loi électorale soumis par le gouvernement.


M. Fatfat a ajouté qu’il y avait également une majorité en faveur de l’augmentation du nombre des sièges de la Chambre de 128 à 134, les six nouveaux sièges étant répartis comme suit : 2 syriaques, un grec-catholique, un druze, un sunnite et un chiite. Les FL se sont toutefois prononcés pour un retour à une Chambre de 108 sièges, tel que prévu par Taëf. Quant au Hezbollah, il a prôné un accroissement des sièges (6) uniquement réservé aux émigrés dans le cadre d’une circonscription séparée.

 

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