Ben Affleck n’est plus ce gentil sauveur d’Armageddon auprès de son beau-père de Bruce Willis, ni le joli cœur de Pearl Harbor qui fait jouer les violons et les mandolines et fait pleurer les femmes. Le Ben a mûri. Il a atteint l’âge de raison. Il nous rappelle ce qu’on avait fini par oublier à cause des innombrables flops et navets qu’il a choisis tout au long de sa carrière. Qu’il est en fait un gars bourré de talent. Il nous rappelle aussi ce jeune homme se tenant debout près de son copain Matt Damon pour recevoir l’oscar du meilleur scénario pour Good Will Hunting.
À quarante ans, des mèches grises émaillent sa chevelure. Mais ce n’est pas seulement au niveau du physique que la différence s’est faite ressentir, mais bien au niveau de son travail. Le scénariste passionné, devenu plus tard un acteur moyen, est aujourd’hui un très bon réalisateur. Après Gone Baby Gone, il signe The Town en 2010. Le voilà qui revient avec Argo (dans les salles beyrouthines) et qui le confirme parmi les grands cinéastes. Un film à la réalisation bien ciselée, à l’intrigue palpitante, à l’atmosphère des films des années 70 (considérées aujourd’hui comme l’âge d’or du 7e art), au choix du casting intéressant. Bref, une œuvre complète sans failles qui l’assoie dans la cour des grands. « Way to go Ben » !