Un religieux saoudien septuagénaire et malade, emprisonné depuis six ans, est confronté à des conditions de détention qui s'apparentent à de la torture, a dénoncé mercredi un groupe d'experts indépendants des Nations unies.
Safar al-Hawali, 76 ans, a été arrêté en 2018, l'un des nombreux religieux emprisonnés après que le prince héritier Mohammad ben Salmane est devenu dirigeant de facto du pays. Il a subi "un large éventail de violations des droits humains au cours des six dernières années, impliquant des disparitions forcées, des détentions arbitraires, le déni du droit à une procédure régulière, la privation du droit à la santé, ainsi que des actes de torture ou des traitements inhumains", a dit dans un communiqué Markus Schefer, membre du Comité des Nations unies sur les droits des personnes handicapées.
La commission a examiné cette affaire à la suite d'une plainte déposée par un neveu de Hawali, qui affirmait que son oncle était détenu pour "critique pacifique" du prince Mohammad. Les autorités saoudiennes n'ont pas répondu dans l'immédiat mercredi à une demande de commentaires de l'AFP. Riyad avait précédemment déclaré que Hawali faisait l'objet d'une enquête pour des infractions liées au terrorisme.
Détenu à la prison d'Al-Hair à Riyad, Hawali souffre de "déficiences permanentes résultant d'accidents vasculaires cérébraux" qui entravent sa communication et sa mobilité, selon le communiqué des experts de l'ONU. "Il est incapable de se déplacer de façon autonome et sa fracture du bassin et son insuffisance rénale nécessitent des soins médicaux réguliers", ajoutent les experts. Ces derniers ont appelé les autorités saoudiennes à organiser un procès contre Hawali "conformément aux normes internationales" ou à le libérer.
Hawali est un membre influent du Sahwa, ou Eveil, mouvement qui prônait une interprétation puritaine de l'Islam connu sous le nom de wahhabisme. Il avait précédemment critiqué la décision de l'Arabie saoudite d'autoriser les troupes américaines à utiliser l'Arabie saoudite comme base de riposte en réponse à l'invasion du Koweït par l'Irak en 1990.
Sous le règne du prince Mohammad, l'Arabie saoudite poursuit un ambitieux programme de réformes connu sous le nom de Vision 2030, destiné à transformer le royaume autrefois fermé en une destination touristique et commerciale mondiale. Cela s'est traduit par des réformes sociales spectaculaires, notamment l'octroi aux femmes du droit de conduire et la mise à l'écart de la police religieuse.
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