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Visages du « Goncourt » de l’Orient

De gauche à droite, Héléna Dib, Roupina Meguerditchian, Nisrine Khoury, Dr Liliane Keyrouz, Dr Hoda Rizk-Hanna, Herminée Nurpetlian, Dr Maya Khaled (debout), Ronza Hachem, Chadia Saliba (debout), Dr Rita Abdelnour et Rania Khoury.

Passionnant voyage dans l’univers des livres en lice pour le Choix de L’Orient à l’Université libanaise

Samedi 13 octobre. Faculté des lettres et des sciences humaines section II à Fanar. Douze femmes rassemblées autour d’une table. Devant elles, les livres en lice pour le Goncourt, des notes, des cahiers. Héléna Dib, Roupina Meguerditchian, Nisrine Khoury, Herminée Nurpetlian, Ronza Hachem, Chadia Saliba, Rania Khoury et Héléna Dakrour. Étudiantes en 1re, 2e ou 3e année de licence, ou au deuxième cycle (master1 ou 2), elles sont toutes animées par une même passion pour la littérature.
L’ambiance dans la salle est, quoique sérieuse, dynamique et enthousiaste. Chacune à son tour, les étudiantes présentent leurs critiques des romans en lice. Et on se retrouve rapidement happé dans l’univers particulier de chacune des histoires, emporté par les voix exaltées des étudiantes. Le Dr Hoda Rizk-Hanna, les yeux pétillants derrière ses lunettes, alerte, incisive, rebondit sur les mots, les percute, les interroge, s’attarde sur certains, en reprend d’autres. Les échanges sont ponctués par d’intéressants commentaires de la part des Drs Liliane Keyrouz, Maya Khaled et Rita Abdelnour.
La matinée avance. On ne sent pas le temps passer. Ronza prend la parole. Son regard est brillant, ses mains agitées, ses mots convaincus. Le roman qu’elle défend est Ils désertent de Thierry Beinstingel. Son ardeur est contagieuse. On a envie de s’y plonger immédiatement.


De la Palestine, Rami Abu Jamus, étudiant en troisième année de français langue étrangère à l’Université al-Aqsa

« J’ai beaucoup apprécié le Choix de L’Orient », lance Rami qui a choisi La vérité sur l’affaire Harry Quebert de Joël Dicker. Malheureusement, malgré la forte motivation du jeune homme et son implication dans ce projet, il n’a pas pu venir à Beyrouth, car il est interdit aux habitants de moins de quarante ans de certaines villes en Cisjordanie de se déplacer. « Un étudiant palestinien n’a pas les mêmes opportunités que les autres étudiants. Le niveau de vie. L’entourage. Le blocus. Ce n’est pas facile », déplore le jeune homme qui divise son temps entre son travail dans une boîte de production et ses cours à la fac.
Le jeune homme, qui rêvait petit de devenir pilote d’hélicoptère, aimerait pouvoir travailler un jour comme journaliste francophone tout en enseignant le français à l’université. « Ce n’est pas facile. C’est vrai que nous avons de bonnes universités mais le milieu et les moyens disponibles n’aident pas les étudiants et limitent leur esprit et leur créativité », poursuit-il avant d’ajouter : « Pour l’apprentissage des langues étrangères les étudiants palestiniens affrontent beaucoup de difficultés. D’une part, tous les enseignants ne sont pas compétents et manquent parfois d’expérience. D’autre part, les étudiants n’ont pas de contact avec le monde étranger et ne peuvent donc pas pratiquer les langues qu’ils apprennent. »


De l’Irak, le Dr Mohamed Zuhair Zaidan, enseignant et directeur adjoint à la faculté des lettres de l’université Mossoul

« Mon métier d’enseignant est un choix de vie dont je suis fier car il me permet d’assurer le transfert des connaissances vers les nouvelles générations », affirme le Dr Zaidan. Le professeur, qui est également traducteur, détient un doctorat en lettres modernes de l’université de Lille 3 (France). Parallèlement à l’enseignement, il a travaillé comme traducteur et interprète et a occupé le poste de coordinateur de l’organisation humanitaire française en Irak. « La traduction est pour moi un pont qui relie les différentes cultures. Je suis convaincu que le travail de traducteur est essentiel pour le développement et la prospérité de l’humanité », poursuit-il.
De son métier d’enseignant, il confie aimer, outre le transfert de savoirs aux étudiants, la médiation entre « sa culture locale » et les cultures étrangères. « Les moments phares de ma carrière comme enseignant sont lorsque je ressens que l’étudiant a effectivement développé ses compétences linguistiques grâce à sa présence dans mes cours. » Et comme traducteur ? « C’est lorsque le rayonnement du texte traduit au lecteur se manifeste à travers de nouvelles productions dans la langue d’arrivée. »
Passionnant voyage dans l’univers des livres en lice pour le Choix de L’Orient à l’Université libanaise Samedi 13 octobre. Faculté des lettres et des sciences humaines section II à Fanar. Douze femmes rassemblées autour d’une table. Devant elles, les livres en lice pour le Goncourt, des notes, des cahiers. Héléna Dib, Roupina Meguerditchian, Nisrine Khoury, Herminée...

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