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Économie - Espagne

L’idée d’une indépendance inquiète les chefs d’entreprise en Catalogne

Sortie de l’euro et de l’Union européenne, réduction drastique du marché intérieur, boycottage des produits catalans, impact sur les exportations...
« Inquiétude », « préoccupation » : ces mots reviennent de plus en plus souvent dans la bouche des entrepreneurs en Catalogne qui craignent que l’actuelle poussée indépendantiste dans cette importante région d’Espagne soit néfaste pour leurs affaires. La plupart refusent de parler de ce sujet ultrasensible, mais pour ceux qui acceptent, les risques d’une indépendance sont nombreux : sortie de l’euro et de l’Union européenne, réduction drastique du marché intérieur, boycottage des produits catalans, impact sur les exportations et les investissements étrangers.
L’indépendance « peut provoquer la ruine de l’économie catalane dans les petites et les moyennes entreprises », affirme Javier Baratech, patron de la petite entreprise des éditions Rondas. « Pour une entreprise comme la nôtre, qui a 20 % de clients en Catalogne et 80 % dans le reste de l’Espagne, les taxes douanières imposées à ceux qui sont en dehors de l’Union européenne nous rendraient non compétitifs », estime-t-il. « Et je connais des clients qui disent : à conditions égales, je préfère acheter des produits et des services d’une entreprise du pays que d’une entreprise extérieure à l’Espagne, poursuit-il. Le PDG du groupe d’édition Planeta, neuvième groupe catalan en termes de chiffre d’affaires, va beaucoup plus loin. « Si la Catalogne devenait indépendante, le groupe Planeta devrait s’en aller », tranche-t-il.
Alors qu’ils soutiennent la revendication d’une plus grande autonomie fiscale, de nombreux chefs d’entreprise catalans se refusent à rompre les liens avec le reste du pays, même s’ils n’osent le dire pour ne froisser personne. Les patrons catalans « font montre d’une énorme inquiétude, d’une énorme préoccupation... et d’un énorme silence », admet Joan Rosell, président de l’organisation patronale CEOE, reconnaissant que le sujet est très sensible.
Asphyxiée par la crise, la Catalogne, autrefois moteur économique de l’Espagne, est aujourd’hui la plus endettée du pays et voit depuis plusieurs mois monter un sentiment indépendantiste. Signe de ce mouvement, alimenté par le président nationaliste de la région Artur Mas, une manifestation indépendantiste a réuni plusieurs centaines de milliers de personnes à Barcelone, le 11 septembre, pour le traditionnel Jour de la Catalogne. Et face à la fin de non-recevoir opposée par le gouvernement espagnol à la proposition de « pacte budgétaire » visant notamment à octroyer le droit à la Catalogne de lever l’impôt elle-même, Artur Mas a annoncé la convocation d’élections anticipées le 25 novembre. Il a également affirmé vouloir organiser un referendum d’autodétermination. « L’indépendance serait une tragédie pour la Catalogne et l’Espagne », estime pour sa part Josep Piqué, ex-ministre espagnol des Affaires étrangères et aujourd’hui président de la compagnie Vueling. « Le monde des affaires agit avec beaucoup de prudence. Ce qu’il demande, c’est un accord sur une structure fiscale plus équitable », explique Xavier Mendoza, professeur de l’école d’administration des entreprises Esade, dont le siège est à Barcelone. Pour lui, le principal impact d’une indépendance de la Catalogne serait la réduction du marché national. Mais, ajoute-t-il, les exportations et les investissements étrangers en souffriraient aussi. Or, l’industrie catalane, orientée depuis des années vers l’extérieur, représente 26 % des exportations espagnoles alors qu’elle ne représente que 16 % de la population de l’Espagne, souligne-t-il.
(Source : AFP)
« Inquiétude », « préoccupation » : ces mots reviennent de plus en plus souvent dans la bouche des entrepreneurs en Catalogne qui craignent que l’actuelle poussée indépendantiste dans cette importante région d’Espagne soit néfaste pour leurs affaires. La plupart refusent de parler de ce sujet ultrasensible, mais pour ceux qui acceptent, les risques d’une...
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