Rechercher
Rechercher

Liban - Événement

Sleiman au sommet de l’ASPA appelle à une mise en commun efficace du potentiel arabo-latino-américain

Au premier jour du sommet Amérique latine-pays arabes (ASPA), consacré au forum économique des hommes d’affaires arabes et sud-américains, le président de la République a proposé notamment la création d’une banque d’investissement commune.

Les présidents Michel Sleiman et Ollanta Humala. Photo Dalati et Nohra

Hoda CHÉDID

Présidant la partie arabe au sommet Amérique latine-pays arabes (ASPA) au Pérou, le chef de l’État, Michel Sleiman, a soumis deux propositions. La première, économique, porte sur la création d’une banque commune entre les deux blocs arabe et sud-américain. La seconde, de nature politique, appelle à la création d’un secrétariat général de ce rassemblement, à l’instar de la Ligue arabe, et dont le siège permanent serait Beyrouth. Le président Sleiman a avancé ces deux propositions lors des entretiens qu’il a tenus en marge du sommet, notamment avec le président péruvien Ollanta Humala, avec lequel il a échangé des propos furtifs avant l’ouverture de la troisième rencontre des hommes d’affaires arabes et sud-américains. Il s’est entretenu ensuite avec lui plus longuement à la fin du forum économique. Une rencontre est prévue en outre avec le roi de Jordanie Abdallah II, qui participe lui aussi au sommet.
Dans une conversation à bâtons rompus avec les journalistes, le président Sleiman a défini l’enjeu de l’ASPA, d’abord au regard du renforcement du potentiel des deux blocs. Rappelant que la déclaration de Lima est presque achevée (lire par ailleurs), il a indiqué que ce document comporte les principes généraux de la coopération politique et économique entre l’Amérique latine et les pays arabes. Il a écarté par ailleurs la possibilité que le document prévoie des sanctions contre la Syrie, sanctions que l’ASPA avait d’ailleurs rejetées à Doha. Il a en outre insisté sur la persévérance du Liban à dénoncer toute forme de blasphème, comme le prévoit d’ailleurs la charte. Dans une autre déclaration à la presse, à sa sortie du siège du sommet, Michel Sleiman a insisté à nouveau sur le dialogue interreligieux, qui « regroupe un grand nombre d’États chrétiens et d’États musulmans, ce qui constitue un pas important vers la justice sociale à laquelle tend l’ASPA ».

Liste de propositions
Dans son allocution à l’occasion de l’ouverture du forum économique, le président Sleiman a insisté justement sur les moyens d’asseoir cette justice sociale et d’instaurer efficacement un mode de coopération et d’échange commercial et économique. Il a ainsi proposé entre autres « la création d’une importante banque d’investissement, dont le capital proviendra des fonds souverains des deux régions, de leurs banques et de leurs institutions financières ; l’examen de près des marchés financiers des deux régions, en vue de les rapprocher ; l’adoption de politiques fiscales sages assurant une redistribution juste des gains nationaux, sans toutefois sanctionner les revenus importants ; l’adoption d’une politique monétaire qui ne soit pas seulement destinée à contenir l’inflation et veiller à la stabilité du taux de change de la monnaie nationale, mais qui contribue tout autant à combattre le chômage et soutenir le développement ». Le chef de l’État a ainsi insisté sur « la complémentarité entre les deux mondes à plusieurs niveaux, notamment les produits alimentaires et le pétrole ». Évoquant l’existence d’accords entre les pays des deux blocs sur des exonérations douanières et autres mesures favorisant l’échange commercial, il a appelé à « mettre en commun ces différents accords en vue d’atteindre graduellement une cohésion allant même au-delà des demandes de l’Organisation mondiale du commerce, sans pour autant dénaturer les spécificités de nos économies respectives ». « Pareilles ambitions nécessitent un réexamen du cadre légal relatif à chaque pays (...) ainsi que des efforts soutenus tant au niveau du secteur public que privé », a précisé Michel Sleiman.
S’attardant enfin sur « l’amère réalité dont souffre depuis longtemps la région arabe, au regard notamment des conflits et des guerres », il a tenu à démentir « la fausse conviction que ces conflits sont la conséquence de la nature plurielle de nos sociétés ». « L’épanouissement de ces sociétés est le fruit de la contribution de toutes leurs composantes, notamment les chrétiens d’Orient ancrés dans la terre arabe », a ajouté le président Sleiman. À l’heure actuelle, « nous sommes confiants que les peuples arabes sauront prendre les bons choix, vers la démocratie de droit. C’est cet environnement de paix qui favorisera la mise en œuvre des plans de redressement économique », a-t-il conclu.
Hoda CHÉDID Présidant la partie arabe au sommet Amérique latine-pays arabes (ASPA) au Pérou, le chef de l’État, Michel Sleiman, a soumis deux propositions. La première, économique, porte sur la création d’une banque commune entre les deux blocs arabe et sud-américain. La seconde, de nature politique, appelle à la création d’un secrétariat général de ce rassemblement, à...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut