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À La Une - Liban

Cheikh Hammoud appelle, de Saïda, au meurtre des acteurs du film islamophobe

Des mouvements de protestation ont été organisés aux quatre coins du pays pour dénoncer le film islamophobe et les caricatures du Prophète parues en France.

Devant une foule de fidèles, Ahmad el-Assir s’en est pris au président syrien, Bachar el-Assad, qui, a-t-il dit, « a offensé le Prophète en tuant des innocents », dénonçant au passage l’action de l’armée régulière syrienne, et des chabbiha, qui scandent « il n’y a de Dieu que Bachar ». Photo Mohamed Azakir/

Des milliers de personnes ont manifesté hier à Baalbeck contre le film anti-islam Innocence of Muslims, réalisé aux États-Unis, en incendiant un drapeau américain.
Arborant le drapeau libanais et la bannière jaune du Hezbollah, des partisans du mouvement chiite ont défilé aux cris de « Amérique, grand Satan, Israël, ennemi des musulmans ». Des Palestiniens des camps de réfugiés ont participé à la manifestation ainsi que des représentants de l’Église maronite.
Prenant la parole devant les protestataires, le représentant de l’imam Ali Khamanei au Liban, cheikh Mohammad Yazbeck, a affirmé que « la discorde entre chrétiens et musulmans voulue par ce film a échoué ». Il a précisé que ce rassemblement vise à dénoncer « ce film préjudiciable qui porte atteinte à la dignité du Prophète et ternit l’image de l’islam ».
Mercredi, le Hezbollah avait organisé pour les mêmes raisons un rassemblement à Tyr. Lundi, la banlieue sud de Beyrouth était le théâtre d’un premier rassemblement massif pour dénoncer le film islamophobe. Lors de ce rassemblement, le secrétaire général du parti chiite Hassan Nasrallah avait fait une rare apparition publique.

La France critiquée
Dans le sud du pays, l’imam sunnite d’une mosquée de Saïda, cheikh Maher Hammoud, a plaidé pour « une fatwa autorisant le meurtre de tous ceux qui ont participé » à L’Innocence des musulmans.
« Tous ceux qui ont osé porter atteinte à l’islam et au prophète Mohammad ne peuvent pas rester en vie (...). Chacun d’entre eux doit être tué », a ajouté l’imam dans son sermon lors de la prière hebdomadaire à laquelle participaient quelque 300 fidèles.
Il a également critiqué le choix des autorités françaises de fermer vendredi leurs missions diplomatiques et écoles dans une vingtaine de pays après la publication de caricatures de Mahomet dans un hebdomadaire satirique : elles « auraient mieux fait de demander au responsable du magazine de s’abstenir de publier ces caricatures », a-t-il commenté.
À Beyrouth, des manifestants ont piétiné et brûlé des drapeaux américains et israéliens.
Prévu en fin d’après-midi sur la place des Martyrs, une manifestation à l’initiative du cheikh salafiste Ahmad el-Assir devait être le contre-pied de la version chiite. Plusieurs entrées menant vers le centre-ville de Beyrouth ont été bloquées par des embouteillages monstres en raison de mesures de sécurité draconiennes en vue de cette manifestation.
Devant une foule de fidèles, le dignitaire sunnite s’en est pris au président syrien, Bachar el-Assad, qui, a-t-il dit, « a offensé le Prophète en tuant des innocents », dénonçant au passage l’action de l’armée régulière syrienne, et des chabbiha, qui scandent « il n’y a de Dieu que Bachar ».
« Cela est un blasphème adressé à Dieu et une offense au Prophète », a-t-il dit. Accusant le régime baassiste de commettre des crimes sous le parrainage de l’Iran et de l’administration américaine, il a dénoncé « l’hypocrisie » dont font preuve les autorités syriennes qui continuent pourtant de « dénoncer les ingérences externes ».
« Cela n’est pas le premier crime que commettent les États-Unis », a-t-il poursuivi, en donnant pour exemple le cas de l’Irak, de l’Afghanistan, de la Palestine, et, plus récemment, de la Syrie Et de dénoncer la connivence des projets américains et iraniens en Irak et en Afghanistan, « en vue de nous massacrer ».
Évoquant le film à proprement parler, il a déclaré : « Nous considérons que ce sont des États qui sont à l’origine de l’extrémisme et qui permettent à d’autres extrémistes (les producteurs et commanditaires du film) de s’en prendre aux religions en nous faisant porter à nous l’accusation de l’extrémisme. »
Cheikh Assir, qui a considéré que « les chrétiens n’ont rien à voir avec ce message », a remercié la communauté chrétienne au Liban, l’Église et le chef de l’État pour leur soutien.

Mesures de sécurité exceptionnelles
Un peu partout ailleurs, des mouvements de protestation ont été organisés pour dénoncer l’atteinte portée au Prophète à travers ce film.
À Ras el-Nabeh, le Mouvement de la jeunesse arabe a observé un sit-in pacifique avec les habitants du quartier pour exprimer leur colère.
À Tyr, un autre sit-in a eu lieu à la sortie de la mosquée de l’imam Charafeddine. Prenant la parole, cheikh Hussein Ismaïl a dénoncé le film islamophobe et les caricatures parues dans Charlie Hebdo, qui, a-t-il dit, altèrent l’image de l’islam et du prophète Mohammad qui prônent la miséricorde, la charité, et le pardon.
Le dignitaire chiite a assuré que c’est « le mouvement sioniste qui est derrière ces actes », ainsi que le gouvernement américain qui « assume la responsabilité de la production du film », le but étant « de pousser les musulmans à l’extrémisme et à commettre des actes irresponsables ».
À l’issue d’une marche de soutien à la cause du Prophète, le Rassemblement des jeunes de Baalbeck a considéré à son tour qu’il s’agit d’une « campagne orchestrée contre le monde arabe et musulman, par les symboles du sionisme mondial ».
Le Akkar s’est également mobilisé lors d’un rassemblement pour dénoncer le blasphème fait au Prophète et à la religion qu’il incarne. Était également présent, aux côtés des personnalités religieuses musulmanes, un représentant de l’Église grecque-orthodoxe qui a appelé à l’unité entre les deux communautés.
Comme prévu, les écoles et centres culturels français ont fermé leurs portes hier, par crainte d’éventuels débordements consécutifs aux mouvements de protestation. Des mesures de sécurité exceptionnelles ont été prises dans les périmètres des institutions pédagogiques et culturelles françaises au Nord, au Sud et à Beyrouth, ainsi qu’autour des mosquées.

 

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