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À La Une - Film islamophobe

« Charlie Hebdo » jette de l’huile sur le feu

L'hebdomadaire français publie aujourd’hui des caricatures du prophète Mohammad ; poursuites judiciaires en Égypte contre des coptes soupçonnés d’être impliqués dans la production d’« Innocence of Muslims ».

Plusieurs milliers de personnes continuaient hier de manifester à Peshawar, au Pakistan. Rizwan Tabassum/AFP

L’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo publie dans son numéro à paraître aujourd’hui des dessins représentant le prophète Mohammad, a indiqué son directeur Charb. Ces dessins « choqueraient ceux qui vont vouloir être choqués en lisant un journal qu’il ne lisent jamais », a estimé ce dernier, interrogé par la chaîne de télévision iTélé. Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a immédiatement réagi en faisant savoir à propos de la publication de ces dessins qu’il désapprouvait « tout excès » et en appelant à la « responsabilité ». Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius s’est, lui, dit « contre toute provocation », tout en rappelant l’existence en France de la liberté d’expression.
Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammad Moussaoui, a quant à lui appris avec « une profonde consternation » la publication des dessins par Charlie Hebdo. Dans un communiqué, le CFCM condamne « avec la plus grande vigueur ce nouvel acte islamophobe » et « lance un appel pressant aux musulmans de France à ne pas céder à la provocation ».


C’est dans ce contexte qu’un attentat ayant fait au moins 12 morts hier à Kaboul a été la réponse la plus meurtrière à la diffusion du film Innocence of Muslims (L’Innocence des musulmans). Le groupe Hezb-e-islami a revendiqué l’attentat-suicide, affirmant l’avoir perpétré en réponse au film caricatural à petit budget produit aux États-Unis et qui dépeint le prophète Mohammad comme un voyou aux pratiques déviantes.


Le procureur général d’Égypte a d’ailleurs engagé hier des poursuites contre sept coptes égyptiens vivant aux États-Unis et soupçonnés d’être impliqués dans la production ou la distribution de ce brûlot islamophobe à l’origine d’une vague de violences ayant fait 31 morts depuis une semaine dans le monde musulman. Les sept hommes – Morris Sadek, Nabil Bissada, Esmat Zaklama, Elia Bassily, Ihab Yaacoub, Jack Atallah et Adel Riad – sont accusés d’« insultes à la religion islamique, insultes au prophète (Mohammad) et incitation à la haine religieuse », selon un communiqué du parquet qui n’a pas fixé de date au procès. Un imam salafiste égyptien avait aussi lancé une fatwa appelant à tuer tous les protagonistes du film, selon le Centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.


Des manifestations au Caire contre ce film anti-islam diffusé sur Internet ont d’ailleurs mis un coup d’arrêt aux discussions sur un allégement de la dette égyptienne aux États-Unis pour un milliard de dollars, affirmait hier le Washington Post.


Par ailleurs, de nouvelles manifestations antiaméricaines ont eu lieu hier dans les principales villes du Pakistan, notamment à Peshawar où la police a utilisé du gaz lacrymogène pour disperser environ 2 000 manifestants devant le consulat américain.


Des heurts ont aussi éclaté hier au Cachemire indien entre des centaines de manifestants musulmans et les forces de l’ordre. Des échauffourées se sont produites à Srinagar, la principale ville de cette région à majorité musulmane, lorsqu’un groupe d’environ 300 manifestants voulant rejoindre un bureau local des Nations unies a été stoppé par la police, selon un photographe de l’AFP.


Plusieurs centaines de personnes ont également manifesté hier sous une pluie battante devant l’ambassade des États-Unis à Bangkok, en Thaïlande.


À Jérusalem-Est, des échauffourées ont éclaté hier entre de jeunes Palestiniens et la police israélienne lors d’une manifestation contre le film, ont rapporté la police et un journaliste témoin de la scène. « Environ 200 jeunes ont lancé des pierres et des cocktails Molotov en direction du checkpoint. Les forces de l’ordre les ont empêchés d’approcher en tirant du gaz lacrymogène », a déclaré Louba Samri, une porte-parole de la police.


IntelCenter, un centre américain de surveillance de sites islamistes, a en outre rapporté hier qu’el-Qaëda au Maghreb islamique (AQMI) a appelé samedi ses partisans à « suivre l’exemple » des assaillants du consulat américain à Benghazi (Libye) et à tuer les ambassadeurs américains dans les autres pays du Maghreb. AQMI a qualifié la mort de l’ambassadeur américain dans l’attaque à Benghazi de « meilleur cadeau » aux islamistes radicaux à l’occasion de l’anniversaire du 11 septembre 2001 aux États-Unis.


De nouveaux appels à manifester samedi à Paris et dans plusieurs grandes villes de France pour protester contre le film circulaient aussi hier sur les réseaux sociaux sans qu’il soit toutefois possible de retracer la personne ou le groupe à l’origine de ces messages.

 

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