La fin du calvaire des fumeurs passifs

Quel mal j’ai à imaginer, à rêver, à croire à cette utopie, qui est finalement de ne plus subir mon état de fumeuse passive. Cela fait 22 ans que mes poumons vivent dans la frayeur à l’idée d’être rattrapés à toute vitesse par le cancer... À l’issue d’une longue lutte personnelle, mes dons de persuasion ont fini par fonctionner face à l’addiction de mon environnement familial : plus de cigarette au foyer. La privation de cette habitude nocive passait pour une condamnation à la guillotine pendant un certain temps ;
alors, que devrait-elle être pour ces millions de citoyens libanais ? Et bien, je vous le garantis, cela n’impliquera qu’une vraie hygiène de vie, un respect du choix raisonnable par des esprits éveillés n’ayant pas opté pour la mort progressive et, surtout, une baisse de vulgarité qui se dégage intensément de la gestuelle du fumeur. Je préfère m’abstenir de mettre en évidence l’importance de cette loi pour le tourisme au Liban.
Il était temps, en 2012, d’accéder au XXIe siècle. Il ne nous reste plus qu’à attendre impatiemment, comme l’on attendrait la Coupe du monde de football, les violentes disputes à venir entre abaday de restaurants qui s’entre-tueront pour instaurer leurs pauses cigarette.
En espérant le meilleur, et avec toute la compassion pour ceux qui trouvent leur réconfort dans la « clope », je ne peux que souhaiter une hausse des prix dissuasive.