En outre, les réactions aux incidents de Tripoli n’ont pas manqué de fuser hier, aussi bien du côté de la majorité que de l’opposition. Ainsi, le ministre de la Jeunesse et des Sports Fayçal Karamé a qualifié cette situation d’« horrifiante, à tous les niveaux », estimant que « la seule issue de secours possible est de se solidariser autour de l’armée et de dénoncer les combattants armés ». Les dignitaires religieux ont appelé les autorités compétentes à contenir d’urgence la situation. Ainsi, l’uléma Ali Fadlallah a dénoncé « le laxisme de l’État », et le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, a appelé « à paver la voie à l’armée, pour qu’elle puisse accomplir son devoir ». Un appel repris par le député du bloc du Futur Khaled Zahraman, estimant « nécessaire de donner une couverture politique à l’armée ». Le député du même bloc Khodr Habib a estimé que le Premier ministre « aurait dû appeler à une réunion ministérielle urgente, ou tenir des réunions à Tripoli pour régler le problème des conflits qui se répètent dans sa ville, et qui ne profitent qu’au Hezbollah et au régime syrien ». Ainsi, le député de la Jamaa islamiya Imad el-Hout a estimé que « plus la crise en Syrie s’aggrave, plus le régime œuvre pour exporter sa crise, notamment vers le Liban ». C’est dans ce cadre que la Jamaa islamiya, à travers son responsable politique à Tripoli Hassan al-Khayal, a réitéré hier son « appui constant à la révolution syrienne ».
Les combattants de Eid, des Moukhabarat syriens, accuse Daher
Le député Khaled Daher a stigmatisé avec virulence « l’existence d’un gang à Baal Mohsen, qui ne veut ni sécurité ni stabilité, mais cherche à planter des roquettes parmi les gens en faveur du régime syrien, ce qui n’est pas permis ». Reliant les incidents de Tripoli à l’affaire de l’ancien ministre et député Michel Samaha, Khaled Daher a affirmé que « les membres armés du (chef du Parti arabe démocratique) Rifaat Ali Eid sont les combattants du régime syrien, la moitié étant de nationalité syrienne et membres des services de renseignements ou de l’armée de Damas. Ce qui veut dire qu’il a à sa disposition 300 combattants, dont 150 ne sont même pas libanais ». Soulignant que « la seule demande des habitants de la ville est la sécurité », Khaled Daher a appelé les institutions sécuritaires à « faire leur devoir ». « La solution sera atteinte lorsque les forces de l’ordre dénombreront le nombre des militants armés des deux bords et émettent des mandats d’arrêt contre eux », a-t-il conclu.