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À La Une - syrie

"La bataille d'Alep n'a pas commencé, ce n'est qu'un hors-d'oeuvre"

L'armée syrienne dit contrôler la totalité de Damas ; Le successeur d'Annan devra prôner un transfert du pouvoir, exige Qatar.

Un soldat de l'ASL court pour se couvrir lors de clashes avec l'armée syrienne dans le bastion rebelle de Salahedinne à Alep. Goran Tomasevic/

L'armée syrienne a affirmé samedi avoir repris un quartier aux mains des rebelles à Damas et contrôler désormais l'ensemble de la capitale, au moment où Alep, capitale économique du pays, était le théâtre d'intenses combats et pilonnages.

 

A Alep (355 km au nord de Damas), dont le contrôle est crucial pour l'issue du conflit, l'aviation et l'artillerie ont bombardé plusieurs secteurs tenus par les rebelles, notamment les quartiers de Chaar et Sakhour dans l'est et ceux de Salaheddine et Seif al-Dawla, dans l'ouest. 

 

Ces bombardements sont les "plus violents (signalés) depuis le début de la bataille mais l'armée de Bachar (el-Assad) n'a pas réussi à avancer", a affirmé à l'AFP le colonel Abdel Jabbar Oqaidi, chef du commandement militaire de l'Armée syrienne libre (ASL, composée de déserteurs et de civils armés) d'Alep.

 

Un haut responsable de la sécurité dans la région a assuré pour sa part que ces raids n'étaient que le prélude à une bataille de grande ampleur. "La bataille d'Alep n'a pas commencé, ce qui se passe actuellement n'est qu'un hors-d'oeuvre", a-t-il affirmé. "Le plat principal viendra plus tard", a-t-il ajouté.

Au moins 20.000 militaires ont été déployés sur le front d'Alep où l'armée continue à recevoir des renforts, selon ce responsable qui a affirmé que les insurgés continuaient aussi à se renforcer.

 

Parallèlement aux bombardements, les combats faisaient rage à Salaheddine et Seif al-Dawla, deux quartiers tenus par les rebelles, qui affirment contrôler la moitié de la ville.

 

Après des opérations audacieuses leur ayant permis ces derniers jours de s'emparer de commissariats à Alep, les rebelles ont attaqué pendant la nuit le bâtiment de la télévision d'Etat, avant d'être bombardés par l'aviation et de devoir se retirer, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'agence officielle Sana a confirmé l'attaque, rapportant que "les terroristes ont attaqué des civils et le bâtiment mais les soldats l'ont défendu".

 

 

L'armée reprend Damas

 

Par ailleurs, l'armée syrienne a dit contrôler désormais la totalité de Damas après la reprise samedi aux rebelles du quartier de Tadamoun (sud).


"Nous avons nettoyé tous les quartiers de Damas, de Midane à Mazzé, Qadam, Hajar al Aswad et Tadamoun", a affirmé a affirmé le général en charge des opérations dans ce quartier, qui a refusé d'être identifié en faisant visiter aux journalistes le quartier de Tadamoun.

 

La reprise du quartier, où vivent de nombreux Palestiniens, a été confirmée par l'opposition. "L'ASL s'est retirée de Tadamoun mais ses membres sont présents dans toute la capitale où ils mènent des attaques ciblées avant de disparaître", a indiqué à l'AFP une militante Lena al-Chami.

 

"La situation à Damas est excellente et stable. Il n'y a plus de présence de groupes armés, à l'exception de quelques individus qui se déplacent d'un endroit à un autre pour prouver qu'ils existent", a en revanche affirmé le général.

 

L'OSDH avait fait état plus tôt dans la journée d'un "bombardement d'une intensité jamais atteinte jusqu'à présent" à Tadamoun, qui jouxte le camp palestinien de Yarmouk et où étaient retranchés de nombreux rebelles. De violents combats s'en étaient suivis.

 

Samedi, ce quartier était totalement désert et dévasté. Les chaussées étaient éventrées, des magasins défoncés, avec des fils électriques qui pendaient.
A Yalda, un quartier mitoyen, dans une décharge publique, une journaliste de l'AFP a vu une quinzaine de corps, dont certains brûlés ou mutilés. "Ce sont des habitants du quartier qui ont été kidnappés et liquidés par les groupes armés", a affirmé le général.

 

L'OSDH a par ailleurs rapporté qu'un présentateur de la télévision d'Etat, Mohammad al-Saïd, enlevé à la mi-juillet à son domicile de Damas, avait été exécuté par le groupuscule islamiste al-Nosra ayant revendiqué ce meurtre.

 

Toujours à Damas, haut lieu de pèlerinage chiite, "des groupes armés terroristes ont enlevé 48 pèlerins iraniens qui se rendaient (en bus) à l'aéroport", selon le consul iranien, Majid Kamjou.

 

L'OSDH a fait état de 78 morts - 45 civils, 26 soldats et 7 rebelles - à travers le pays. La majorité des civils ont été tués à Deir Ezzor (19) et à Hama (10).

La plus grande partie de la province de Deir Ezzor, limitrophe de l'Irak, est entre les mains des insurgés et la ville même de Deir Ezzor a été vidée de 70% de ses habitants, selon l'OSDH qui tire ses informations d'un réseau de militants et de témoins.

 

Alors que juillet a été le mois le plus sanglant en 16 mois de révolte, selon l'OSDH, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a demandé aux belligérants de respecter "pleinement" le droit international humanitaire.

 

Depuis le début en mars 2011 de la révolte, plus de 21.000 personnes ont été tuées, selon un bilan de l'OSDH, invérifiable de source indépendante.

 

Les violences ont gagné en intensité peu après l'adoption vendredi d'une résolution non contraignante à l'Assemblée générale de l'ONU ayant déploré l'impuissance du Conseil de sécurité dans ce conflit, une critique implicite à l'égard de Moscou et Pékin qui y ont bloqué tous les projets de résolution condamnant le régime de Bachar el-Assad.

 

Pékin a rejeté ces critiques et l'ambassadeur russe à l'ONU, Vitali Tchourkine, dont le pays est le plus fidèle soutien de Damas avec l'Iran, a dénoncé une résolution apportant un "soutien flagrant" à l'opposition armée.

 

Face à l'échec de la diplomatie ayant conduit le médiateur Kofi Annan à jeter l'éponge et le chef de l'ONU Ban Ki-moon à qualifier le conflit de "guerre par procuration".

 

Réagissant à cette démission, le Premier ministre qatari Cheikh Hamad Ben Jassem Ben Jabr Al-Thani a déclaré samedi que les Etats arabes n'accepteront un nouvel émissaire international pour la Syrie que si sa mission consiste à assurer un transfert du pouvoir.

"Les nations arabes n'accepteront pas un nouvel émissaire qui ait le même mandat que celui qu'avait Annan", a déclaré Cheikh Hamad à la chaîne Al-Jazeera. "Le seul mandat acceptable est de travailler sur un transfert du pouvoir pacifique en Syrie", a-t-il ajouté, dans des commentaires publiés par le site d'Al-Jazeera.


M. Annan n'est pas parvenu à obtenir l'application de son plan de paix en six points, qui comprenait notamment un cessez-le-feu et un dialogue politique entre les deux parties.

Paris veut pour sa part profiter ce mois-ci de sa présidence du Conseil de sécurité pour concentrer les efforts internationaux sur l'aide humanitaire, a affirmé l'ambassadeur de France à l'ONU, Gérard Araud. "Progresser d'un point de vue politique, je dois avouer que ce sera difficile", a-t-il dit en ajoutant que des choses pouvaient être faites d'un "point de vue humanitaire".

 

Enfin, des soldats israéliens ont ouvert le feu et blessé un Syrien tentant de franchir la barrière de séparation, dans le sud du plateau du Golan occupé par l'Etat hébreu, a indiqué samedi soir une porte-parole militaire à l'AFP.

 

 

Reportage :

 

Dans les quartiers rebelles d'Alep, tout le monde n'a pas choisi son camp

L'armée syrienne a affirmé samedi avoir repris un quartier aux mains des rebelles à Damas et contrôler désormais l'ensemble de la capitale, au moment où Alep, capitale économique du pays, était le théâtre d'intenses combats et pilonnages.
 
A Alep (355 km au nord de Damas), dont le contrôle est crucial pour l'issue du conflit, l'aviation et l'artillerie ont bombardé...

commentaires (9)

S'il est vrai que le Plan de Partition de 1948 donnait une legerement plus grande part aux Juifs, les Arabes avaient egalement rejete un plan daté de 1937 qui donnait beaucoup moins. Quarante ans plus tard en 1980 le ministre des A.E. Omanais Youssef el-Alawi conseillait a Arafat de conclure un traite avec les Israeliens au plus tot car plus le temps passait plus les territoires arabes restants retrecissaient. Meme son de cloche de chez Hussein de Jordanie. Mais hey, tout ce que l'OLP voulait en ce temps-la c'etait jeter les Juifs a la mer. Avant ca, c'etait une partie des Libanais qu'il fallait sinon jeter a la mer du moins bombarder a souhait. Plus tard c'etait avec Saddam que ces gens-la s'alliaient, contre le Kuwait, pays qui en avait pourtant recueilli plus de 400,000 (Il n'en reste plus un seul maintenant d'ailleurs). Alors vraiment, je ne suis pas disposé a verser beaucoup de larmes pour cette "cause" que ses propres dirigeants ont foutu en l'air avec leurs comportements imbeciles et criminels.

Fady Challita

06 h 42, le 05 août 2012

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Commentaires (9)

  • S'il est vrai que le Plan de Partition de 1948 donnait une legerement plus grande part aux Juifs, les Arabes avaient egalement rejete un plan daté de 1937 qui donnait beaucoup moins. Quarante ans plus tard en 1980 le ministre des A.E. Omanais Youssef el-Alawi conseillait a Arafat de conclure un traite avec les Israeliens au plus tot car plus le temps passait plus les territoires arabes restants retrecissaient. Meme son de cloche de chez Hussein de Jordanie. Mais hey, tout ce que l'OLP voulait en ce temps-la c'etait jeter les Juifs a la mer. Avant ca, c'etait une partie des Libanais qu'il fallait sinon jeter a la mer du moins bombarder a souhait. Plus tard c'etait avec Saddam que ces gens-la s'alliaient, contre le Kuwait, pays qui en avait pourtant recueilli plus de 400,000 (Il n'en reste plus un seul maintenant d'ailleurs). Alors vraiment, je ne suis pas disposé a verser beaucoup de larmes pour cette "cause" que ses propres dirigeants ont foutu en l'air avec leurs comportements imbeciles et criminels.

    Fady Challita

    06 h 42, le 05 août 2012

  • Suivant la logique philosophique de certains, nous devrions aussi accepter et benir la création de l'état sioniste et criminel d'israel dans la mesure où ce dernier a été accepté et voté à l'onu nous savons tous comment et par qui... Non, non messieurs, l'onu, le machin n'est pas le saint esprit... loin de là. En politique, les majorités n'ont pas forcément raison et ne reflètent pas la justice... loin de là, aussi.

    Ali Farhat

    05 h 07, le 05 août 2012

  • À quand le Menu du JOUR Zéro ?

    SAKR LEBNAN

    05 h 05, le 05 août 2012

  • On dirait que c'est ATTILA LE HUN qui passe et déracine tout sur son passage...

    SAKR LEBNAN

    01 h 58, le 05 août 2012

  • Le porte-parole de l'armée (encore) fidèle à la dictature Assad : "Nous avons détruit Damas, ce qui nous a permis de la reprendre. Nous ferons de même avec Alep, et ce qu'on y a vu n'est qu'un hors-d'oeuvre" !! Un régime qui détruit les villes de son pays et les patrimoines historiques de valeur incalculable de ces villes; un régime qui fait sur son passage des milliers de morts parmi ses citoyens, qui détruit la vie de millions d'habitants de ces villes; le tout pour garder son pouvoir dictatorial qui bafoue la dignité du peuple syrien depuis 42 ans; comment se sentent en le soutenant, sans maorle aucune, des gouvernements comme le russe, l'iranien et, d'une autre manière, son satellite, le gouvernement de Beyrouth ? N'ont-ils pas honte devant le monde entier, qui s'est exprimé à l'ONU par 133 voix de condamnation de cette dictature anachronique et assassine ?

    Halim Abou Chacra

    23 h 38, le 04 août 2012

  • Quel dommage pour cette ville et le peuple syrien, c'est tout. Quant aux criminels, tout le monde sait parfaitement où ils se trouvent.

    Robert Malek

    19 h 50, le 04 août 2012

  • Quel dommage n'est-ce pas pour les amis et supporteurs de ces criminels révolutionnaires.

    Ali Farhat

    09 h 39, le 04 août 2012

  • Triste de voir ce drame survivre et les grandes puissances en observateurs ne voulant en aucun cas intervenir Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    07 h 14, le 04 août 2012

  • C'est gravement anxiogène cette situation ...de voir depuis 18 mois ,cette armée syrienne tirer plus d'obus d'artillerie contre son peuple.... et... avant contre les civils libanais... que contre l'ennemi israélien en 40ans... les libanais auraient ils été abusé...?...?

    M.V.

    05 h 38, le 04 août 2012

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