De jour, c’est avec plaisir que l’on se promène dans la vieille ville, à la recherche du mur phénicien et du vieux souk. De petites ruelles s’entrecroisent avec de part et d’autre des maisons de couleurs claires, rappelant souvent les paysages méditerranéens des îles grecques. Et puis, rapidement, nous arrivons devant le petit port de la ville où des pêcheurs préparent leurs bateaux, filets et cannes à pêche à la main. Plus loin, en poursuivant notre marche le long du front de mer, de petites plages s’offrent à nous. Les familles de la vieille ville s’y retrouvent, les enfants jouent dans l’eau ou dans les ruelles. Cette ambiance paisible et ces paysages pittoresques séduisent.
Tout comme Jbeil, Jounieh ou Baalbeck, Batroun a, elle aussi, son festival depuis 2005. L’initiative permet de promouvoir la ville à travers sa vie artistique. Concerts, expositions, marchés, soirée « open air » dans les rues animent la ville pendant la période estivale. Cette année, le défi est lancé de battre le record de la plus grande limonade.
Le soir, la ville se remplit petit à petit tout en conservant la même ambiance familiale et détendue de la journée. Désormais, plus d’une quinzaine de pubs et boîtes de nuit accueillent les Libanais du Nord mais aussi de plus en plus d’habitants de Jounieh, Beyrouth et Jbeil. Cette année encore, la ville vit, danse et s’amuse, même si les touristes sont rares. En effet, Batroun, comme le reste du Liban, souffre des tensions et problèmes sécuritaires de la région. Néanmoins, les Libanais continuent de sortir en masse, permettant ainsi de contrecarrer l’absence de touristes étrangers.
La localisation géographique de Batroun permet d’offrir une ambiance et un paysage uniques au Liban. En outre, nombreux sont les bars installés au bord de la mer, pieds dans l’eau comme The White Beach ou Pierre and Friends. Ce dernier propose des mezzés et des boissons mais aussi des sports aquatiques. L’entrée y est gratuite. Ouvert depuis douze ans, l’endroit a su se faire remarquer par sa simplicité, la beauté du cadre, l’accueil, devenant presque un refuge pour les noctambules désireux de fuir les mondanités de Beyrouth.
Claude, une Beyrouthine qui a loué une maison pendant trois ans, aime Batroun, ses pubs, son bord de mer et l’hospitalité de ses habitants. Contrairement à Beyrouth où l’apparence tient une place très importante, ici, les gens sortent habillés comme ils le souhaitent, simples, comme ils le sont. Pour elle, à Batroun on se sent en vacances.
Pour clôturer comme il se doit un passage à Batroun, n’oubliez pas de déguster les véritables limonades dont le secret de fabrication et les ingrédients sont toujours les mêmes : citron entier (avec pulpe, écorce et jus), sucre et... farniente.