Generis, une ONG génératrice d’interculturalité

La fondation Generis a vu le jour en 1999 sous l’impulsion d’un groupe d’amis. Tout a commencé par la création d’une bibliothèque publique dans la région de Beit Méry. Après une étude sur le terrain, les membres de cette fondation ont constaté un manque d’offres et d’activités culturelles dans cette localité, que ce soit au niveau de la lecture, du théâtre ou de la musique.

Rapidement, l’aménagement de la bibliothèque est suivi d’un espace culturel composé également d’un centre informatique, de théâtre et de danse, dans lequel elle s’inscrit. Ce centre a été créé à l’initiative de l’ONG Generis et reste géré par cette dernière.

L’espace culturel est avant tout un lieu de rencontre avec à peu près 500 adhérents de plusieurs régions avoisinantes. Il permet de réunir des personnes d’horizons divers, jeunes, adultes, au-delà des différences religieuses, ethniques et culturelles.

Grâce à la culture, Generis souhaite faire accepter à chacun les différences et les particularités de l’autre et promouvoir le respect d’autrui pour permettre de vivre ensemble, en paix. Le mot-clé de cette organisation est « l’interculturalité ». Des activités avec les jeunes offrent la possibilité d’éveiller le sens civique par une éducation à la citoyenneté.
Lors de la guerre de 2006, la fondatrice et présidente de Generis, Elsie Eddé, est partie pour Paris, l’occasion pour elle de faire un bilan de l’œuvre de son organisation depuis 1999. Un protocole de partenariat avec la mairie de Paris a pu être signé. Ce dernier proposait un échange virtuel à travers un site Internet entre des écoles libanaises et françaises. Grâce à l’outil électronique, les jeunes Libanais et Français ont pu s’exprimer sur des sujets historiques, culturels, sociaux, et découvrir les coutumes et les traditions de chacun des deux pays.

Face à la réussite de ce projet, la volonté d’aller plus loin que le simple échange virtuel s’est fait ressentir. Ainsi, un nouveau programme a vu le jour, actuellement en cours d’exécution, afin de permettre des séjours dans les pays désireux d’accueillir des lycéens ou des étudiants libanais. Lors de ces voyages à l’étranger, les jeunes se réuniront autour d’activités artistiques, sociales et sportives. Dès lors, l’interculturalité dépasse le cadre national (échange entre Libanais) pour s’ouvrir à l’international.

Lors de la rencontre de L’Orient-Le Jour avec la présidente de l’association, Elsie Eddé, cette dernière nous précise que la volonté de Generis de permettre des échanges positifs entres les personnes n’est pas nouvelle. Déjà, les Phéniciens étaient très ouverts au monde extérieur, avec le désir d’échanger pacifiquement.

D’autres associations au Liban et dans le monde travaillent sur la promotion de la citoyenneté et de l’interculturalité. Generis souhaite une ouverture et un dialogue avec ces dernières afin de réunir leurs travaux et leurs efforts pour générer une interaction pacifique plus grande, plus large et plus forte.

Generis s’appuie sur des institutions et des groupes privés pour le financement de ses actions. En outre, des soirées sont organisées en vue de collecter des fonds. Lundi prochain, au Skybar, aura lieu le gala annuel de l’ONG. Un artiste peintre français, Karls, sera présent pour peindre en direct une grande toile représentant l’interculturalité, sur le rythme d’une musique très particulière. L’œuvre résultant de ce moment artistique unique sera vendue aux enchères au cours de la soirée. Le bénéfice reviendra intégralement à Generis.