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À La Une - Crise

Occidentaux et Arabes demandent à l’ONU d’imposer la transition en Syrie

Les Amis du peuple syrien ont l’intention « d’accroître massivement » l’aide à l’opposition.

Les Amis de la Syrie se sont limités pour l’instant à la menace de sanctions au niveau de l’ONU. Jacques Demarthon/Pool/Reuters

Les pays arabes et occidentaux réunis à Paris ont demandé hier au Conseil de sécurité de l’ONU d’adopter une résolution contraignante comportant une menace de sanctions contre Damas. Réunis pour la troisième fois au sein du groupe des Amis du peuple syrien, ils ont en tête de leurs conclusions « tenu à souligner que Bachar el-Assad devait abandonner le pouvoir ». Dans ce cadre, ils demandent au Conseil de sécurité de « jouer son rôle (...) en adoptant d’urgence » une résolution « sous le chapitre VII », pour faire appliquer les accords internationaux sur une transition politique à Damas. Le chapitre VII de la charte de l’ONU ouvre la voie à des sanctions ou même au recours à la force en cas de non-respect de la résolution.
Les Amis de la Syrie se sont limités pour l’instant à la menace de sanctions au niveau de l’ONU. Mais le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle a expliqué que des mesures militaires seraient discutées « peut-être dans d’autres réunions, si la mise en œuvre des sanctions n’aboutit pas aux progrès qu’elles auraient dû avoir ». Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité se sont néanmoins entendus samedi dernier à Genève sur la formation d’un gouvernement de transition et sur la nécessité d’appliquer le plan de l’émissaire international Kofi Annan. Mais les Occidentaux, d’un côté, la Russie et la Chine, de l’autre, divergent sur l’interprétation à donner à l’accord de Genève. Paris et Washington s’en sont pris hier à Moscou et Pékin accusés par Hillary Clinton de « bloquer les progrès » sur le dossier syrien.

Les 5 engagements d’Hollande
La conférence de Paris a également annoncé son intention « d’accroître massivement » l’aide à l’opposition. « À cet égard, certains participants fourniront, notamment aux opposants, des moyens de communication pour leur permettre de communiquer de façon plus sûre entre eux et avec l’extérieur du pays et de se protéger dans le cadre de leur mobilisation pacifique », dit le texte. Dans le même temps ils « ont appelé les opposants à continuer à se concentrer sur leurs objectifs communs » alors que cette semaine l’opposition a montré au grand jour ses divergences sur la vision de la transition et une éventuelle intervention militaire étrangère.
Les participants à la conférence se sont également « engagés à soutenir les efforts du peuple syrien et de la communauté internationale visant à rassembler les éléments de preuve qui permettront, le moment venu, de demander des comptes aux responsables de violations graves, systématiques, et à grande échelle des droits de l’homme, notamment des violations susceptibles d’être considérées comme des crimes contre l’humanité ».
Ils se félicitent également que « le Maroc soit disposé à accueillir la prochaine réunion du groupe des amis du peuple syrien. L’Italie s’est quant à elle déclarée prête à accueillir la réunion suivante ».
Qualifiant d’entrée le bilan en Syrie de « terrible et insupportable pour la conscience humaine », le président français François Hollande avait dans son discours inaugural appelé les participants à prendre « cinq engagements » concrets pour faire pression sur Damas : « Le refus de toute impunité pour les crimes », « l’application réelle et effective » de sanctions économiques et financières, « le renforcement » du soutien à l’opposition, « l’organisation d’une aide humanitaire efficace » et « la promesse » de l’aide à la reconstruction du pays.
Par ailleurs, le chef de la diplomatie canadienne John Baird a demandé que Bachar el-Assad et sa garde rapprochée soient traduits en justice pour crimes contre l’humanité, tout en critiquant l’attitude de la Russie sur ce dossier.

L’appel aux alaouites
Le chef du Conseil national syrien (CNS) a quant à lui appelé la conférence des amis du peuple syrien à se prononcer pour l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne et de corridors humanitaires. Parallèlement, Abdel Basset Sayda a assuré que le régime de Bachar el-Assad était en train de s’affaiblir.
M. Sayda a en outre lancé un appel à la communauté alaouite : « Nous souhaitons dire à nos frères alaouites qu’ils sont une composante importante du tissu national syrien. Nous n’allons pas les discriminer, seules les personnes responsables seront jugées » pour les crimes commis depuis 17 mois.

Résolution critique
Parallèlement, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a adopté hier une nouvelle résolution très critique envers Damas. « C’est un message du Conseil pour les victimes de cette crise qui continue et s’approfondit », a déclaré la présidente du Conseil, Laura Dupuy Lasserre, lors d’un point presse, à l’issue du vote. « Adopter la résolution c’est un moyen de montrer notre solidarité vis-à-vis du peuple syrien », a déclaré la représentante américaine auprès du Conseil, Eileen Chamberlain Donahoe. Au dernier jour de la session d’été du Conseil, cet organe onusien a procédé à la demande de la Russie au vote de la résolution, proposée par les États-Unis et la Turquie, qui a été adoptée par 41 voix pour et 3 contre (Russie, Chine et Cuba), tandis que 3 pays se sont abstenus (Ouganda, Philippines et Inde). Les 47 États membres du Conseil ont en revanche refusé un amendement proposé par la Russie qui souhaitait que la résolution « condamne fermement tous les actes de terrorisme en Syrie ».
Le texte condamne ainsi « les violations flagrantes, généralisées et systématiques des droits de l’homme en Syrie », ainsi que les crimes commis par les chabbiha et le fait que les autorités ciblent « sans indiscrimination les civils », dont les enfants.

Réorientation
Par ailleurs, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a recommandé que la mission des observateurs en Syrie (Misnus) soit « réorientée » vers un rôle plus politique, avec une « composante militaire réduite ». Dans son rapport, M. Ban envisage d’abord plusieurs options pour la Mission (retrait, statu quo, renforcement, protection armée) avant de les rejeter en faveur d’une « modification de la structure et des objectifs de la Mission », dont la capacité d’assumer un rôle de « bons offices » doit selon lui être renforcée.
(Source : agences)
Les pays arabes et occidentaux réunis à Paris ont demandé hier au Conseil de sécurité de l’ONU d’adopter une résolution contraignante comportant une menace de sanctions contre Damas. Réunis pour la troisième fois au sein du groupe des Amis du peuple syrien, ils ont en tête de leurs conclusions « tenu à souligner que Bachar el-Assad devait abandonner le pouvoir ». Dans ce cadre,...

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