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Liban - Réactions

Haro de l’opposition sur la prolifération des armes illégales à Tripoli et ailleurs

Le député du bloc du Futur Mouïn Merhabi accuse Kahwagi de « fuir ses responsabilités ».
La situation à Tripoli continuait hier d’alimenter les commentaires dans l’ensemble des milieux politiques. Au-delà des incidents proprement dits, c’est une fois de plus la prolifération des armes non légales au Liban qui a été au centre des critiques lancées dans les rangs de l’opposition.
Mouïn Merhabi, député du Akkar (bloc du Futur) et l’un des commentateurs les plus virulents depuis le début des événements dans le chef-lieu du Liban-Nord, a accusé hier le commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, de « fuir ses responsabilités ».
« Ce que nous demandons, c’est que l’armée libanaise tranche le problème et ne permette à personne d’ouvrir le feu en direction de quelqu’un d’autre. Tout le monde sait que ce qui s’est produit n’a pas été décidé à l’intérieur, mais est le fruit d’une décision syrienne », a déclaré M. Merhabi.
Affirmant que le courant du Futur « n’a ni combattants ni armes », il a précisé : « S’il en était autrement, nous n’aurions pas insisté pour que l’armée entre en jeu. Notre volonté est que l’armée se déploie et frappe d’une main de fer tout fauteur de troubles à Tripoli. Cette position est sincère et nous étions les premiers à avoir réclamé le retrait des armes de toutes les parties. »
Cependant, a-t-il ajouté, « le général Jean Kahwagi fuit ses responsabilités. Ses hésitations ont déjà coûté des morts et des blessés. Il prétendait qu’il avait besoin d’une couverture politique. Que chaque responsable remplisse son devoir ou alors qu’il démissionne, laissant à quelqu’un d’autre le soin d’accomplir la tâche. Nous en avons assez de ces dirigeants qui ne font pas ce qu’ils doivent faire ».
Et de conclure : « Nous disons cela parce que nous considérons que cette armée est la nôtre et parce que nous ne comptons que sur les institutions légales. Voudrait-on que nous demandions au Hezbollah de se déployer sur les lignes de front et rétablir le calme ? »
Le député Boutros Harb (Batroun) a lui aussi réclamé de l’armée qu’elle sévisse contre « les fauteurs de troubles et les incitateurs », mettant en garde contre une importation de la situation syrienne au Liban « comme moyen de pression pour amener la communauté internationale à défendre le régime syrien contre ses opposants ».
Pour M. Harb, « la prolifération des armes non légales au Liban est le facteur principal de ce genre d’incidents.
Même constat de la part du PNL, qui a réitéré sa position en faveur, « plus que jamais », d’un retrait de toutes les armes non légales. « Nous rejetons toute excuse, quelle qu’elle soit, qu’avanceraient les porteurs d’armes pour maintenir leurs arsenaux, et surtout de la part de ceux qui prétendent faire œuvre de résistance et de “moumanaa”. »
Le PNL a d’autre part « joint sa voix à celles qui ont critiqué la manière avec laquelle a eu lieu l’arrestation du jeune islamiste Chadi Mawlaoui, à l’origine des troubles à Tripoli ».
Khaled Zahraman, autre député du Akkar et également membre du bloc du Futur, a pour sa part opposé une fin de non-recevoir à l’appel lancé jeudi par le président de la Chambre, Nabih Berry, au sujet de Tripoli.
« La principale cause des événements de Tripoli réside dans le fait qu’il existe au Liban des armes politiquement correctes aux yeux du camp du parti des armes. Lorsque M. Berry et le secrétaire général du Hezbollah nous invitent à la table de dialogue, nous répondons que nous sommes d’accord pour dialoguer, sauf qu’ils nous disent qu’il est interdit de parler des armes. Alors à quoi bon ? » a-t-il dit.
Quant au député FL Farid Habib (Koura), il a consacré son commentaire aux propos tenus mercredi par le responsable du Parti démocratique arabe (alaouite), Rifaat Eid, qui avait estimé nécessaire une intervention de l’armée syrienne pour mettre un terme aux événements de Tripoli.
« Eid s’est employé à traduire les objectifs et les aspirations de ses maîtres qui voudraient rétablir leur tutelle sur le Liban », a déclaré M. Habib, invitant le parquet de cassation à « ordonner au plus tôt son arrestation et la dissolution de son parti ».
Pour le député du Koura, si M. Eid « est revenu par la suite sur ses propos, c’est à la demande de ses alliés libanais, notamment parce qu’il a mis le général Michel Aoun dans l’embarras d’une part vis-à-vis de son public et d’autre part vis-à-vis du régime syrien ».
« C’est la raison pour laquelle le général s’est muré dans le silence, parce que quoi qu’il dise, dans un sens ou dans l’autre, il devra mécontenter l’un des deux », a ajouté M. Habib. S’adressant aux partisans aounistes, il leur a demandé s’ils considèrent que « le silence de Aoun sur les propos de Eid incarne bien leur combat contre la présence syrienne au Liban ».
La situation à Tripoli continuait hier d’alimenter les commentaires dans l’ensemble des milieux politiques. Au-delà des incidents proprement dits, c’est une fois de plus la prolifération des armes non légales au Liban qui a été au centre des critiques lancées dans les rangs de l’opposition.Mouïn Merhabi, député du Akkar (bloc du Futur) et l’un des commentateurs les plus...
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