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À La Une - Crise

Syrie : le président du CNS prêt à laisser sa place à un autre

Assaut meurtrier sur un village et bombardements de l'armée : 25 morts ; Moscou "fera tout" pour éviter l'échec du plan Annan.

Burhan Ghalioun, président du Conseil national syrien (CNS).

Burhan Ghalioun, président du Conseil national syrien (CNS), principale instance de l'opposition syrienne, s'est déclaré dimanche à Rome prêt à laisser sa place à un autre.
"Je pourrais ne pas être confirmé à la présidence du CNS. A mon avis, un nouveau dirigeant pourrait être élu, afin de donner la possibilité à tous de servir l'opposition", a déclaré à l'agence italienne Ansa M. Ghalioun, qui avait été reconduit dans ses  fonctions le 15 février.


Président du CNS depuis sa fondation en octobre 2011, Burhan Ghalioun est un universitaire exilé en France depuis plus de 30 ans. Partisan d'une gauche nationaliste arabe, il avait émergé en octobre comme la personnalité capable de rassembler au sein d'un conseil composé de multiples tendances (islamistes, nationalistes, libéraux, indépendants) et adoubé par les Frères musulmans majoritaires.
Contesté par certains au sein du CNS, il a été reconduit à plusieurs reprises faute de consensus en faveur d'un autre opposant, malgré les règles de fonctionnement du CNS qui imposent une présidence tournante tous les trois mois.

 

Sur le terrain, les troupes syriennes ont lancé dimanche un assaut meurtrier sur un village de la province de Hama (centre) et bombardaient Douma, près de Damas, un mois après l'annonce officielle d'un cessez-le-feu accepté par le régime et la rébellion, mais continuellement ignoré.

 

Ces opérations de l'armée ainsi que des combats entre soldats et dissidents, qui ont fait au total 25 morts, interviennent à la veille de nouvelles sanctions européennes et alors que près des deux tiers des observateurs de l'ONU sont arrivés en Syrie.

 

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a rapporté que "cinq civils, dont une femme, avaient été tués par les forces gouvernementales lors de l'assaut sur (le village de) Tamanaat al-Ghab dans la province de Hama" (centre).

Dix-huit personnes ont été blessées, dont trois grièvement, et de nombreuses habitations incendiées, selon l'OSDH, qui a également fait état de bombardements sur une autre localité de la région.

 

Des vidéos mises en ligne par des militants ont aussi montré des bombardements, notamment sur la province de Deraa (sud) où cinq soldats ont perdu la vie dans des combats, ainsi qu'à Qousseir, dans la province de Homs (centre), où deux civils ont péri, selon l'OSDH. Dans la ville proche de Rastane, des vidéos ont montré des tirs de roquette en rafale, jusqu'à "une par minute" selon des militants.

 

Le régime de Bachar el-Assad, qui ne reconnaît pas la contestation, affirme lutter contre des "bandes terroristes" et leur impute les attentats qui frappent le pays depuis décembre 2011.

 

Plusieurs attaques, dont celles qui ont fait jeudi 55 morts à Damas, ont d'ailleurs été revendiquées par un groupuscule obscur apparu au début de la révolte, le Front al-Nosra, dont les affiliations sont inconnues.

Damas a assuré voir dans ces attentats l'"empreinte d'el-Qaëda" et le ministre de l'Information, Adnane Mahmoud, a dénoncé "l'alliance terroriste et sanglante entre les bandes armées et el-Qaëda avec des Etats de la région et occidentaux qui les arment et les financent".

 

Le colonel Riad Assaad, chef de l'Armée syrienne libre (ASL, composée essentiellement de déserteurs), a pour sa part affirmé au quotidien koweïtien Al-Raï que "si le réseau el-Qaëda est réellement présent en Syrie, cela s'est produit avec la coopération des services de renseignements".

 

Les violences se poursuivent alors que 189 observateurs internationaux sont actuellement sur le terrain. A terme, 300 d'entre eux doivent être déployés pour trois mois afin de surveiller l'application du plan de sortie de crise de l'émissaire Kofi Annan. Selon l'agence officielle Sana, 12 observateurs se sont rendus dimanche à Hama et ont rencontré le gouverneur qui les a assuré de son soutien et de sa coopération.

 

"Le plan de Kofi Annan, c'est peut-être la dernière chance pour la Syrie. Nous pensons que cette mission a des chances de réussir", a déclaré dimanche l'ambassadeur de Russie en France Alexandre Orlov. "La Russie fera tout pour que le plan de Kofi Annan n'échoue pas. Il faut lui donner la possibilité d'aller jusqu'au bout de sa logique", a-t-il ajouté.

 

La communauté internationale a été jusqu'à présent incapable de mettre fin aux violences qui ont fait, selon l'OSDH, plus de 12.000 morts depuis le début en mars 2011 de la révolte populaire qui s'est ensuite militarisée.

 

L'organisation de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch (HRW), a accusé le régime de ne pas se conformer au plan Annan qui prévoit, outre l'arrêt des hostilités, la libération des détenus incarcérés dans le cadre de la révolte. Ils sont plus de 25.000 actuellement, selon l'OSDH. Dénonçant arrestations arbitraires et mises à l'isolement de militants pacifiques ou de médecins soignant des manifestants, HRW en a appelé à l'ONU pour pousser Damas à les libérer.

 

 

 

Au Liban, des affrontements meurtriers se poursuivaient à Tripoli (nord) entre quartiers hostiles et favorables à la révolte en Syrie, faisant au moins trois morts, selon un correspondant de l'AFP.

 

A Istanbul, les deux journalistes turcs libérés samedi après deux mois de détention en Syrie ont raconté leur captivité, notamment aux mains des miliciens pro-régime. "Après notre enlèvement, nous avons vécu pendant 11 jours dans l'ombre de la mort. Ils ont mis leur pistolet sur notre tempe", a déclaré le journaliste Adem Özköse. "C'était une torture, mais nous n'avons pas été victimes de tortures physiques. Ils nous ont beaucoup menacés".

 

En Jordanie, une association caritative a appelé les riches monarchies du Golfe à aider les réfugiés syriens, précisant que près de 20.000 d'entre eux étaient arrivés dans le royaume en mars et avril.

Burhan Ghalioun, président du Conseil national syrien (CNS), principale instance de l'opposition syrienne, s'est déclaré dimanche à Rome prêt à laisser sa place à un autre."Je pourrais ne pas être confirmé à la présidence du CNS. A mon avis, un nouveau dirigeant pourrait être élu, afin de donner la possibilité à tous de servir l'opposition", a déclaré à l'agence...
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